L'acheteur au coeur de la transformation: du "cost-killer" au "business partner"

Considérée comme une fonction stratégique, les achats sont devenus un véritable pilier au sein des entreprises. La fonction de l'acheteur ne se limite plus à la réduction des coûts, son périmètre s'est élargi au fil des années. L'acheteur doit maintenant être un communicant avéré car, au-delà de l'efficacité des relations commerciales avec ses partenaires externes, sa performance dépend grandement de la maîtrise des relations professionnelles qu'il entretient en interne avec les autres membres de l'entreprise.

Du "cost-killer" au "business partner"

C'est pour débattre sur ce sujet que des intervenants professionnels vont se réunir lors de la 14e édition du Forum Achat organisée par les étudiants du Master 2 Achat à l'International de l'Université Paris-Saclay, le 9 juin prochain. Le thème de ce forum est: "Quelles nouvelles synergies relationnelles entre les acteurs pour permettre à cette fonction de produire une plus grande valeur ajoutée pour l'entreprise ?"

Le directeur achat de Suez Recyclage et Valorisation France, Julien Barthelemy, - parrain de l'édition 2016 du forum et initiateur du thème du forum - l'affirme ainsi : "de plus en plus les qualités recherchées chez un acheteur reposent sur ses "soft skills". Les compétences techniques achats ("hard skills") sont devenus un prérequis". C'est cette différence qui qualifiera selon lui le bon acheteur de demain :"L'acheteur se doit d'évoluer vers un vrai savoir-faire managérial, gestion de projet, dans un environnement multiculturel / multi-métier" s'il ne veut pas rester un éternel cost-killer.

Fort de plus de trente années d'expertise opérationnelle des fonctions achats, supply-chain et optimisation industrielle développées auprès de groupes internationaux, Guy Elien, associé en charge de la "pratique achat" du cabinet Clarans, et enseignant à l'université, est bien placé pour nous confirmer que le relationnel occupe une place indispensable : "Nous sommes nombreux à être convaincus que, dans les années à venir, la gestion qualitative et respectueuse de la relation sera essentielle à la réussite de cette fonction, celle d'acteur de création de valeur."

Mais que sont réellement ces soft skills ? Ils sont par définition opposés aux hard skills qui représentent les qualifications matérialisées par des diplômes, certificats issus de formations spécifiques, universités ou écoles. Les soft skills, quant à eux, représentent les compétences que l'on ne peut pas formellement évaluer mais qui sont nécessaires à la pérennisation de bonnes relations avec ses collaborateurs. On peut citer parmi elles la pédagogie, l'esprit d'initiative, ou encore l'empathie. En effet, il ne suffit plus d'être le plus doué techniquement et maîtriser le mieux son domaine d'activité pour être un bon acheteur, il faut dorénavant être un véritable business partner, par conséquent l'acquisition de ces qualités est essentielle.