[Tribune] Le consortium : une place à prendre pour les directions achats
Monter un consortium permet d'optimiser les coûts. Cette technique est appelée à s'étendre à tous les secteurs d'activités. Quel rôle les achats peuvent-ils jouer dans son utilisation ? Quels défis devront-ils relever? Explications de Me Marchand, du cabinet d'avocats Carakters.
Je m'abonneLe monde de la santé a de plus en plus souvent recours au consortium pour mutualiser sa recherche. Cette technique, qui permet d'allier performance et optimisation des coûts, est appelée à s'étendre à tous les secteurs d'activités. Quel rôle les achats peuvent-ils jouer dans son utilisation ? Quels défis devront-ils relever?
Les résultats de la recherche pharmaceutique sont de plus en plus aléatoires : seules 10% des molécules parvenues au stade de développement clinique deviendront un médicament. Le coût de la recherche en est multiplié : de 1 Md€ dans les années 2000, il est aujourd'hui de 2,6 Mds €. Pour favoriser les transferts de connaissance, et ainsi réduire les coûts de développement, l'Union Européenne a soutenu le programme IMI de création de consortia qui a fait des émules. Le consortium fait ainsi ses premiers pas dans le secteur des énergies renouvelables, des technologies de l'information ou encore de la Silver Economy. Il sera demain un outil aussi courant que le contrat de développement ou l'accord de distribution.
Dix ans de pratique en ce domaine permettent d'identifier quelques zones d'attention pour ceux tentés par cette aventure. Ainsi, le consortium R&D réunit un grand nombre d'acteurs (parfois plus de 80) aux profils bien différents : acteurs académiques, laboratoires pharmaceutiques, start ups... avec pour chacun des modes d'organisation et de décision aussi variés que leurs besoins et la manière de les exprimer.
Le consortium est encore un écosystème particulier puisqu'il est majoritairement basé sur le troc, ce qui n'interdit cependant pas qu'une partie des prestations assurées par ses membres puissent être rémunérées. L'appréciation de la valeur des choses est par ailleurs d'autant plus complexe qu'elle repose essentiellement sur le pari d'une réussite à un horizon lointain de 3 à 7 ans. Enfin, les actifs partagés ne bénéficient souvent d'autre protection que le secret d'affaires. Le tableau ne serait pas complet s'il n'y était ajouté la nécessaire participation des acteurs publics désireux de contribuer au financement de ce terreau de nouvelles pousses, riches de promesses de créations d'emplois. Un joyeux fouillis !
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