Du mieux dans la RSE malgré des entreprises boudeuses et des mauvais payeurs
L'Observatoire des achats responsables (Obsar) a dévoilé le 7 février dernier les résultats de son 14e baromètre. L'occasion de faire un point sur les actions entreprises dans les secteur privés et publics et de mettre en évidence les points d'amélioration.
Je m'abonneLes achats responsables ont le vent en poupe, aussi bien dans le secteur privé que public. Selon le 14e baromètre des achats responsables de l'Obsar (Observatoire des achats responsables), plus de 9 organisations sur 10 sont engagées, ou sur le point de le faire, dans une démarche d'achats responsables. "Cela progresse fortement depuis 14 ans. La politique d'achats responsables est d'ailleurs devenue très prioritaire pour un tiers des répondants", se réjouit Pierre Pelouzet, le président de l'Obsar, lors de la présentation des résultats du baromètre le 7 février dernier.
Les PME boudent la cartographie des enjeux RSE
Concrètement, les répondants formalisent leur démarche d'achats responsables à travers des chartes achats responsables (pour 62 % d'entre eux), la rédaction d'une politique dédiée (60 %) ou encore une cartographie des enjeux RSE (47 %). Sur ce dernier point, l'écart diverge en fonction de la taille des entreprises. Ainsi, 92 % des grands groupes ont réalisé une cartographie, contre seulement 34 % des PME. "Cet exercice est obligatoire pour les entreprises de plus de 5000 salariés, dans le cadre de la loi sur le Devoir de vigilance, alors qu'il est surement perçu comme trop complexe pour les petites structures", relate Fanny Bénard, directrice associée de BuyYourWay.
Par ailleurs, la majorité des entreprises ne font plus signer leur charte achats responsables à leurs fournisseurs. "Comme il existe maintenant de nombreux outils d'évaluation des fournisseurs, la charte est désormais perçue comme un document de communication et de partage avec les fournisseurs", précise Fanny Bénard. D'autant que la signature d'une charte n'a aujourd'hui que peu de valeur juridique, sauf si elle est annexée au contrat. "Son suivi est chronophage, pour peu d'impact au réel dans les pratiques", poursuit Fanny Bénard.
Des mauvais payeurs du côté des grands groupes et du secteur public
Concernant les délais de paiement, aucune amélioration notable n'a été perçue en 2022. La plupart des répondants (43%) payent leur fournisseur dans un délai de 30 à 45 jours, ce qui représente une progression de 6 % par rapport à 2021. Un quart des organisations payent en moins de 30 jours (soit une diminution de 4 % par rapport à l'année dernière). "Nous remarquons que seules 46 % des organisations publiques respectent ce délai de paiement alors que cela leur est imposé. Et dans le secteur privé, ce sont essentiellement les PME qui payent en moins de 30 jours", pointe Annie Sorel, fondatrice de l'agence ASEA. Par ailleurs, 25 % des répondant ont déclaré payer entre 46 et 60 jours. Enfin, 6 % des organisations affichent un délai supérieur à 60 jours (+1%). "Les mauvais payeurs sont plutôt le secteur public et les grandes entreprises", commente Annie Sorel.
Si les démarches d'achats responsables gagnent du terrain dans les organisations, certains freins restent encore à lever. Ainsi, la plupart des répondants ont pointé un manque de temps et de ressources, qui reste la difficulté majeure. Toutefois, l'ensemble des barrières tend à baisser depuis plusieurs années.