Coaching professionnel, un outil au service de sa carrière
Le principe du coaching est de permettre au coaché de lever les freins et blocages pour franchir des caps et libérer son potentiel. Dans quelles situations cet accompagnement est-il pertinent ? Est-il vraiment efficace ? Éléments de réponse.
Je m'abonnePlus de dix fois leur investissement. Tel est le ROI estimé par les deux tiers des clients ayant recours au coaching, selon les résultats de différentes études menées par PwC pour l'ICF (International Coach Federation). Une efficacité qui induit un niveau de satisfaction élevé : 83 % des coachés se disent prêts à rempiler ! Le secret du succès ? Le coaché est acteur de sa transformation.
Être prêt à changer !
"À la différence de la formation où il y a une forte déperdition des connaissances au fil du temps, le coaching permet de réveiller durablement les talents et le potentiel des individus, résume Joël Jégo, ex-Daf devenu coach et fondateur d'Active Transition. Néanmoins, pour qu'un coaching porte pleinement ses fruits, il est indispensable que la personne soit volontaire, motivée et prête à se remettre en question."
Pour sa part, Emmanuelle Le Calvé, présidente 2017-2018 de l'ICF France et coach au sein de sa structure Co'Évolis, estime que "si un Daf ou son équipe ont des lacunes techniques, le coaching ne les rendra pas plus compétents sur leur métier. Le coaching peut être utilisé parallèlement à une démarche de conseil ou de formation, mais il ne saurait s'y substituer. Il ne remplace pas non plus l'accompagnement par un médecin, par exemple, en cas de burn-out." En revanche, un coaching peut être complémentaire pour remonter la pente. Souvent, le coaching est envisagé de manière curative, quand des difficultés se présentent. "Or, cet accompagnement est particulièrement pertinent en préventif, estime Emmanuelle Le Calvé. Certaines entreprises ont adopté comme bonne pratique de le proposer comme élément facilitateur d'une prise de poste par exemple."
Les situations où le coaching individuel est adapté sont très nombreuses : en cas de prise de poste, de changement de fonction ou de posture, d'accroissement de son périmètre d'intervention, d'expatriation (au départ et au retour), de blocages relationnels, de difficultés à gérer son stress ou à manager dans des contextes difficiles...
Le coaching peut également être collectif : un manager avec son équipe, ou des membres du comité de direction. Les buts diffèrent alors : il s'agit de passer un cap collectif, de travailler sur le projet d'entreprise, de gagner en cohésion ou encore d'accompagner le changement.
Transition et reconversion
Le besoin de se faire coacher peut aussi émerger en cas de rupture dans un parcours professionnel, comme lors d'un licenciement. "Il est parfois difficile de rebondir même avec un parcours brillant, observe Joël Jégo. Le Daf doit alors faire le deuil de son poste et définir rapidement une nouvelle trajectoire professionnelle afin de rebondir."
Après des années dans les chiffres, les Daf peuvent également souhaiter changer de voie : bifurquer vers les RH, le coaching, comme Joël Jégo, l'enseignement, la gestion d'une chambre d'hôte en Bretagne ou tout autre métier ! Le coaching, en complément ou non d'un bilan de compétences, peut alors permettre de mûrir ce projet et de se donner les moyens d'y arriver, voire d'envisager de nouvelles possibilités.
Si cet accompagnement est un choix purement personnel, comme en cas de désir de reconversion, sa prise en charge financière revient au coaché. En revanche, dans les autres situations, même suite à un licenciement, par exemple dans le cadre d'un PSE, l'entreprise peut accepter de le financer. Mais, quand il n'est pas pris en charge par l'entreprise, le coût du coaching professionnel, qui dépend du nombre de séances, peut être un frein.
En général, il faut compter de 10 à 24 heures étalées sur plusieurs mois, à raison d'une séance quinzomadaire ou mensuelle de une à deux heures. Cet accompagnement débute par une rencontre entre le coach et le coaché, suivie d'une réunion tripartite (dans le cas où c'est l'entreprise qui le finance) avec le N+1, le coaché et le coach. Cette première réunion permet de poser le cadre, le contexte, les objectifs, les résultats attendus, les moyens et le nombre de séances. Ensuite, entre chaque séance de travail, le coaché mène des actions concrètes en lien avec les situations et objectifs traités en séance. En fin de coaching, un bilan est réalisé lors d'une réunion tripartite (ou non, selon le financeur) afin de clôturer l'accompagnement, voire de le prolonger si le contexte le justifie. "Un coaching est forcément limité dans le temps : il n'est pas sain de le faire durer indéfiniment", précise Emmanuelle Le Calvé. Gare aux coachs qui agiraient de la sorte !
Vigilance car la profession de coach professionnel n'est pas réglementée, même si les différentes fédérations françaises de coaching (ICF, EMCC et SFCoach) ont obtenu, en 2016, la reconnaissance officielle du titre de coach professionnel au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Les coachs professionnels respectent une déontologie. Ils doivent notamment veiller à définir avec leur client un contrat de coaching clair et respecter cet accord. Ils ne doivent pas créer de dépendance et, au contraire, amener leurs coachés sur le chemin de l'autonomie. Autre point important de la déontologie : le secret professionnel. Tout ce qui est dit en séance ne sort pas de la séance, sans l'accord du coaché, même si le client est l'entreprise. La confidentialité est un élément important pour libérer la parole et progresser en toute confiance.
Bien sélectionner son coach
Avant de se lancer tête baissée, il convient donc de prendre un peu de temps pour bien choisir son coach. A minima, il s'agit de vérifier qu'il s'agit bien d'un professionnel du coaching, en prêtant attention à sa formation, à son parcours professionnel et à son éventuelle certification par une association de référence. Le bouche-à-oreille reste également une solution efficace. Sinon, les différentes fédérations françaises de coaching mettent à disposition sur leur site un annuaire de coachs professionnels.
Ensuite, il s'agit de vérifier que le courant passe entre le coach et le coaché, car une relation de confiance est nécessaire pour un coaching efficace. Une rencontre préalable pour faire connaissance n'est donc pas de trop. C'est également l'occasion de vérifier que cet accompagnement est adapté à la situation. "En outre, il me paraît souhaitable de ne pas sélectionner un coach qui nous ressemble trop, afin d'être vraiment challengé", conclut Emmanuelle Le Calvé.
Portrait-robot du coaché en Europe
Qui fait à appel à un coach ? 29 % des coachés sont des managers et 23 % occupent des postes de direction (DG, DAF...), selon 2016 ICF Global Coaching Study, commandée par l'ICF et réalisée par PricewaterhouseCoopers. Ce sont majoritairement des femmes (54 %). Par ailleurs, 60 % des coachés ont moins de 45 ans. Dans trois cas sur cinq, le coaching est payé par un tiers.
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