Offres collaboratives : Les travel managers restent sur leurs gardes
L'image de services disponibles facilement, à bas prix, ne suffit pas pour que les entreprises incitent leurs collaborateurs à se ruer sur les offres collaboratives. Au contraire, ces nouveautés sont suffisamment critiquables pour que les voyageurs d'affaires soient invités à les éviter.
Je m'abonneAvec l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché du tourisme d'affaires apparaît la perspective de diminuer les coûts relatifs aux voyages des collaborateurs. Mais derrière les prix ultra compétitifs des offres collaboratives se cachent des risques qui rendent les entreprises réticentes. En 2015, 42 % des travel managers interrogés par le groupe CWT estiment que les risques liés à la sécurité dans l'économie collaborative sont plus élevés. La difficulté de vérification d'applicabilité des consignes de sécurité pour un acteur comme Airbnb et la responsabilité engagée de l'entreprise en cas d'accident sont par ailleurs relevés comme des points qui posent problème. Outre les critères de sécurité, les manquements quant à la complétude de l'offre sont un élément pointé du doigt, les voyageurs ayant besoin de services annexes comme le petit-déjeuner, une adresse de pressing de proximité, un check-in et check-out rapides. Pour des simples questions d'image vis-à-vis de leur donneur d'ordre, certaines entreprises refusent d'envisager le recours à l'économie collaborative et à ses bénéfices, souligne un rapport du cabinet de conseil SIA Partners de mars dernier.
Une image à professionnaliser
En conséquence, certaines offres s'efforcent de développer des services pour aller à l'encontre des critiques couramment attribuées aux nouveaux entrants du tourisme d'affaires.
"A la différence d'Airbnb qui n'est qu'une plateforme de mise en relation, nous nous présentons comme un véritable prestataire de l'hébergement. Nous disposons d'une équipe dans chacune des villes où nous sommes implantés avec des réponses possibles par téléphone 24 heures sur 24 à tous types de questions. Nous fournissons des prestations de ménage, de nettoyage. Il y a dans nos services une standardisation de l'offre identique à l'hôtellerie, mais celle-ci est appliquée à l'économie collaborative", détaille Keyvan Nilforoushan, vice-président pour l'Europe de OneFineStay. Les clients peuvent également disposer de conseils quant à la ville dans laquelle ils se trouvent, les restaurants disponibles ou d'autres informations pratiques. L'offre comprend par ailleurs une assurance complète couvrant d'éventuels dommages à hauteur de 2 millions de livres, voire davantage selon les cas.
MagicStay (lire notre article Travel - Start-ups : des réponses aux exigences des entreprises) dispose quant à elle d'un arsenal de précautions et de solutions sécurisantes destinées à satisfaire les entreprises les plus exigeants en la matière. Par exemple, une assurance couvrant la responsabilité du locataire en cas d'accident à hauteur de 1,5 million d'euros est systématiquement incluse dans chaque contrat de location. A celle-ci s'ajoute une assurance rapatriement optionnelle. "Plus généralement, nous venons de mettre sur pied une démarche de sécurité baptisée Trustay qui dresse une liste de nombreux points que chaque propriétaire s'engage à respecter. La présence de détecteurs de fumée, d'extincteurs dans les appartements, de codes d'entrée au pied des immeubles peut ainsi être garantie à chaque entreprise cliente. Parmi les autres points figure par exemple un kit de premiers secours disponible de façon systématique et que nous nous engageons bien sûr à remplacer dès qu'il a été utilisé", détaille Valéry Linyer, cofondateur et p-dg de MagicStay.
La plateforme MorningCroissant apporte elle aussi des réponses, notamment quant aux perturbations que connaissent les politiques voyages en interne avec l'arrivée des acteurs de l'économie collaborative et l'augmentation de l'open booking. "Nous avons mis en place la possibilité d'ouvrir un compte d'entreprise auquel on peut associer autant de collaborateurs que l'on souhaite. Le compte permet d'indiquer un plafond de dépenses sur la carte bancaire de la société", explique Alix Tafflé, fondateur de MorningCroissant. Depuis une interface, le travel manager configure les accès de chaque collaborateur, et renseigne une carte de paiement pour la société, ou bien pour chaque service. Chaque collaborateur peut ainsi réserver directement en ligne sans avancer de frais. Toutes les factures sont centralisées sur le compte de l'administrateur au format PDF, et un tableau de bord permet de suivre en temps réel les déplacements des collaborateurs.