Stockage : faut-il à tout prix mettre la tête dans le Cloud ?
Le Cloud a tout pour plaire : capacités de stockage quasi-infinies à disposition des entreprises, déploiement rapide et faibles investissements initiaux. Mais, attention à la sécurisation de ses données dans le "nuage". Avantages et inconvénients du "data storage", à l'occasion des Salons Solutions.
Je m'abonneAu vu de la croissance du marché français, le Cloud computing séduit indéniablement les entreprises. "Le Cloud public a dépassé le seuil symbolique du milliard d'euros au début de l'année et, selon nos estimations, devrait encore croître chaque année en moyenne d'environ 29 % d'ici à 2018", relève le dernier baromètre du cabinet Pierre Audoin Consultants. Pourquoi cet engouement? En raison de son mode de facturation à la carte, bien sûr, mais aussi de son déploiement rapide ainsi que de sa souplesse d'adaptation aux variations des besoins. Le principe : les données, au lieu d'être stockées sur les disques durs ou sur les serveurs internes de l'entreprise, sont entreposées sur des serveurs distants et accessibles par Internet.
Mais avant de migrer vers le Cloud, attention à bien définir quels types de documents stocker dans les nuages - la messagerie, le sourcing de fournisseurs, la comptabilité...? -, à s'assurer contractuellement et techniquement de la réversibilité des données, et bien sûr du professionnalisme comme de la pérennité de son opérateur. Car le "Cloud", terme largement marketing, dissimule des réalités diverses : Cloud public, privé ou hybride, le niveau de sécurisation des données n'est pas équivalent.
Localiser la donnée : avantage au Cloud privé
Avant de miser sur un stockage de données dans le nuage, les entreprises doivent en premier lieu se poser la question de la localisation. "Attention au stockage de données dans des data centers situés à l'étranger, aux États-Unis par exemple, prévient Hervé Streiff, responsable qualité chez Locarchives, car chaque pays possède sa propre législation en la matière". De l'avis d'expert, il est donc préférable d'opter pour un stockage dans un centre localisé en Europe où celui-ci sera soumis aux règles européennes - en particulier à la directive 95-46 sur la protection des données à caractère personnel. "Si ces données se trouvent sous le sceau de la confidentialité, dans le domaine de l'armement, du nucléaire ou de la santé, elles ne pourront quitter le territoire national", précise Guy Saignes, d'Opus conseils. Et outre la localisation du data center, il est aussi primordial de vérifier la localisation du siège social du fournisseur, qui détermine sa nationalité.
Sur le plan de la localisation du stockage, le Cloud privé - pour lequel les données sont situées sur les serveurs du client dans ses propres locaux ou dans un datacenter spécialisé, avec espace réservé au client - gagne le match. Le client, dans les deux cas, a l'assurance de connaitre la localisation du stockage. Ainsi, Incom France, distributeur européen et intégrateur de solutions de duplication et d'archivage de données, propose à ses clients des réseaux de disques ultra-redondants et très capacitifs pour stocker les données en interne et dans son data center du Futuroscope, à Poitiers, avec la solution ArkanSaas.
"Nous vendons deux solutions : "Assureon" de Nexsan et "le Silent Cube" de Fast-LTA, afin d'archiver des données avec la garantie de les préserver pendant la durée d'archivage prévue et de les retrouver simplement au moment voulu", explique Frédéric Boucher, président directeur général de la société Incom, présent sur les Salons Solutions, au début du mois d'octobre. "Le conseil que nous pourrions donner aux entreprises est d'établir un plan de classement des données conservées, selon leur réutilisation", rebondit Guy Saignes d'OPUS Conseils. "Cela permet d'optimiser les coûts d'archivage et de simplifier l'accès aux archives".
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