Stockage : faut-il à tout prix mettre la tête dans le Cloud ?
Sécuriser ses données : le Cloud à réalité variable
Quelle que soit la solution de stockage choisie, la sécurité doit primer. Et cela commence par une nécessaire relation de confiance avec son opérateur de Cloud. "Votre potentiel opérateur a-t-il pignon sur rue ? Est-il labellisé ? Respecte-t-il les standards actuels ? Quel type de contrat de prestations propose-t-il ? Fait-il appel à des sous-traitants en cascade ? : telles sont les premières questions que doivent se poser les entreprises avant de se lancer", explique Hervé Streiff. Mieux, celui-ci recommande de faire appel à un tiers-archiveur, afin d'éviter "que l'opérateur n'accède directement aux données stockées ou, si tel était le cas, que l'accès soit tracé et que le client en soit informé." D'ailleurs, dans le cas où les données seraient stockées sur les mêmes machines que celles d'autres entreprises clientes, on (s') interrogera sur l'étanchéité de cet espace de partage.
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Piratage, espionnage, falsification... sont les risques les plus graves auxquels sont confrontées les données de l'entreprise dans le Cloud. Mais il ne faut pas oublier que "l'utilisateur représente la principale faille à la sécurité des données", rappelle l'expert. Les affaires récentes de photos volées de stars américaines dénudées en septembre dernier montrent la facilité avec laquelle des hackers peuvent pirater les serveurs de stockage de certains mastodontes d'Internet et "casser" des mots de passe trop simplistes. La politique de Data Loss Prevention (DLP) revient à la mode, explique, Charles Gengembre, responsable du pôle sécurité de la société SCC, leader européen de solutions informatiques. Cette solution contrôle les données sensibles qui sont utilisables partout (mobiles). Un blocage s'actionne si l'utilisateur salarié outrepasse ses droits et cherche à extraire et envoyer des informations que l'entreprise ne souhaite pas diffuser".
Les data centers : le stockage polluant ?
En interne ou externalisées, les structures d'hébergement et de traitement de données doivent répondre à des exigences sont toujours plus strictes en termes d'alimentation, de refroidissement ou de sécurité incendie ou inondation. Avec des conséquences sur l'environnement : "Le défi auquel nous sommes confrontés est celui de la raréfaction de l'énergie, analyse Jean-François Marie, responsable après-vente des experts et du pôle entreprise de NetApp. "C'est pourquoi nous fournissons des composants moins gourmands en énergie et des solutions de compression de données pour réduire leur stockage physique".
Le Cloud d'Apple aurait atteint 100 % "d'énergie propre" dans ses centres de données, notamment grâce à la mise en place d'une ferme solaire en Caroline du Nord ainsi qu'à l'arrivée d'une éolienne et de la géothermie dans l'Oregon, selon le rapport Clicking Clean de Greenpeace d'avril 2014. Quant au data center utilisé par Incom, Datacampus, lui aussi posséderait une empreinte "green", relève Frédéric Boucher. "Le disque d'archivage consomme 2 Watt par heure en mode attente et se réveille en vingt-quatre secondes. Lorsqu'il est en attente, il ne chauffe pas, ni ne consomme d'énergie." Certifié ISO 14 001, le centre de données du Futuroscope vise à limiter au maximum son impact environnemental : toiture végétale, puits canadien (échangeur géothermique à très basse énergie) pour rafraîchir les serveurs et les bureaux, inertie thermique et serveurs à faible dissipation calorifique, entre autres.
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