Les entreprises européennes, parmi les leaders de la RSE au niveau mondial
L'indice EcoVadis témoigne d'une plus grande maîtrise des entreprises européennes dans la gestion des enjeux RSE par rapport aux entreprises du reste du monde. Leur performance en matière de durabilité s'appuie notamment sur une approche structurée ainsi que des politiques et actions tangibles.
Je m'abonneEcoVadis, plateforme mondiale d'évaluation et d'amélioration des pratiques éthiques et performances sociales et environnementales des entreprises, a publié la 3e édition de son indice RSE. Basé sur l'observation fine des performances RSE de plus de 30 000 entreprises dans le monde, cet indice témoigne d'une plus grande maîtrise des entreprises européennes dans la gestion des enjeux RSE par rapport aux entreprises issues du reste du monde et révèle un fort dynamisme des PME sur la période 2016-2018.
Cette année, le rapport comprend une nouvelle section consacrée à la diversité, à la discrimination et au harcèlement, compte tenu de l'attention accrue portée aux questions relatives aux droits de l'homme dans les entreprises.
Performance globale RSE : en moyenne, les entreprises sont "engagées"
La performance en matière de durabilité reste peu ou prou au même niveau que celle observée sur les éditions précédentes : la moitié des entreprises évaluées (50,7%) ont obtenu des scores égaux ou supérieurs à 45, soit "engagées", ce qui signifie une approche de la RSE structurée, des politiques et actions tangibles et un reporting élémentaire (contre 49,2% en 2017 et à 50,5% un an plus tôt).
Sur quatre ans, la moyenne globale de l'ensemble des entreprises évaluées a augmenté de plus de 2 points (42.6 à 44.7).
La proportion d'entreprises ayant obtenu une note supérieure à 65, ce qui signifie une approche "avancée" ou "excellente" en matière de développement durable, reste d'environ 5%. 4 à 5% des entreprises présentent un risque éthique, social ou environnemental élevé, avec un score inférieur à 25.
Focus "Social et droits de l'Homme"
Le thème "Social et Droits de l'Homme" est celui qui a connu la plus grande amélioration l'année dernière (note moyenne de 46,7 contre 45,4 l'année précédente), ce qui reflète une plus grande attention portée aux questions de la diversité et de la discrimination. Ces réflexions se traduisent dans le monde entier par l'introduction de nouvelles lois - par exemple la loi de 2015 sur l'esclavage moderne au Royaume-Uni, en Californie ou plus récemment en Australie et les nombreuses réglementations européennes. Si nombre d'entreprises ont mis en place des politiques de diversité, seules 4% ont pris des mesures concrètes pour promouvoir un lieu de travail favorisant l'égalité des sexes - sur plus de 30.000 entreprises évaluées - démontrant que le chemin à parcourir est encore long.
Les PME/ETI toujours aussi engagées
L'analyse de la performance en matière de développement durable par taille d'entreprise montre que les petites et moyennes entreprises obtiennent toujours de meilleurs résultats que leurs homologues de grande taille : en 2018, les deux groupes étaient notés à 42,1 et 41,3 respectivement... sachant que les évaluations sont adaptées à la taille de l'entreprise, et que le niveau d'exigence pour les grandes entreprises est plus important (étendue géographique, influence...).
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Les différences par grande région dans le monde
Les entreprises européennes restent largement en avance sur celles des autres régions, avec une amélioration constante de leur score au cours des trois dernières années. Cette avance est particulièrement notable parmi les grandes entreprises. En fait, les grandes entreprises européennes ont été le premier groupe à atteindre un résultat moyen supérieur à 50/100.
Les entreprises chinoises, quant à elles, ont encore beaucoup de progrès à faire avec un score global moyen de seulement 33,6 pour les grandes entreprises. Il s'agit toutefois d'une nette amélioration par rapport à l'année dernière, quand son score était classé à 30.
Les entreprises américaines parviennent à maintenir des scores constants autour de 40, ce qui suggère que les pratiques de durabilité avancées ne sont pas strictement corrélées au niveau de développement ou aux facteurs de risque des pays.
L'étude complète est téléchargeable via ce lien
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