Sepur, précurseur de la flotte 100% électrique
Sepur va remplacer l'intégralité de son parc véhicules de services par des Renault Zoé. Il s'est appuyé sur ses partenaires - Renault, Alphabet et Schneider Electric - pour concevoir et mettre en oeuvre un projet qui, au coût d'un remplacement classique, devrait générer des économies dans 5 ans.
Je m'abonneSepur est un précurseur. Au premier semestre 2015, la société spécialisée dans la gestion des déchets et la propreté urbaine, va remplacer l'intégralité de sa flotte de véhicules (thermique) de service par un parc auto électrique. Soit plus de 100 véhicules. "Nous ne sommes pas précurseur sur le nombre de véhicules, heureusement, car les véhicules électriques sont devenus communs dans de grands groupes, notamment à la Poste. Nous sommes précurseur sur le pourcentage d'électrification du poste", commente Philippe Crassous, directeur matériel et achats chez Sepur. Une centaine de Renault Zoé vont ainsi équiper le groupe d'ici la fin du premier trimestre 2015. 61 Renault Zoé ont été livrées en cette fin 2014. A noter que 11 Zoé sont déjà en fonction depuis le 21 novembre au siège de Sepur, à Thiverval-Grignon, dans les Yvelines.
Pour l'accompagner dans cette révolution, Sepur a choisi Alphabet et sa solution complète de mobilité électrique à destination des entreprises, née il y a un an et dénommée "AlphaElectric". Pour l'heure, la démarche de Sepur est unique. "Il s'agit de la plus importante électrification d'une flotte d'entreprise jamais réalisée par Alphabet en France", souligne Alphabet, filiale LLD de BMW. Les Zoe qui équipent la flotte Sepur ont fait l'objet d'un contrat de location de 3 ans.
Une borne de rechargement coûte entre 1500 et 6000 euros
L'objectif de Sepur est donc de remplacer 100 % de son parc véhicule de service en un semestre. L'évolution du remplacement dépendra toutefois de la progression des installations des bornes de recharge dans les 17 agences de l'entreprise. C'est Schneider Electric qui a accompagné Sepur dans le choix et l'installation des infrastructures de recharge.
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C'est là le pan le plus lourd du programme. L'investissement est conséquent. Selon la configuration des sites, une borne à installer pourra coûter de 1500 à 6000 euros. Ce programme ne coûtera toutefois pas plus cher qu'un renouvellement classique de parc: "dans nos simulations, le coût global est le même; c'est la nature des coûts qui est simplement différente". Les économies, elles, devraient se faire sur le moyen terme: "je n'attend pas d'économie à un horizon de 5 à 6 ans", commente Philippe Crassous. Le responsable souligne que le projet "n'est pas motivé par l'économie mais porté par une volonté d'être vertueux. En tant qu'acteur de la collecte des déchets, on se doit d'être exemplaire". Reste que Sepur a gagné en compétitivité et que cela lui pourrait lui permettre aujourd'hui d'améliorer son offre pour remporter des marchés auprès des collectivités.
Le programme développé est le fruit d'une collaboration entre Sepur et ses deux partenaires: Alphabet et Renault. Le constructeur a accompagné Sepur sur l'audit de ses installations et sur la conception du projet, notamment en termes d'infrastructure de recharge à mettre en place. "Nous avons, par exemple, conseillé Sepur sur le nombre de bornes à installer, sur la capillarité idéale, sur les endroits les plus adéquats à retenir et sur le type de borne (puissance) à retenir", relate Vincent Despres, directeur des ventes flottes de Renault.
"Renault s'est avéré un partenaire très proactif", souligne Alphabet, précisant que "le constructeur a aussi accompagné la démarche en organisant une formation des collaborateurs à l'écoconduite, et en mobilisant ses équipes commerciales afin d'assurer les livraisons dans les délais impartis".
L'accueil dubitatif des salariés... puis l'enthousiasme
Le premier accueil, raconte Philippe Crassous, a été dubitatif. "Nos collaborateurs craignaient que les véhicules n'aient pas une autonomie suffisante pour absorber les trajets professionnels et les trajets maison/travail. Pour lever les objections, nous avons mis des Zoé en démonstration pour une phase de test, d'homologation par les utilisateurs. Et aujourd'hui... la Zoé est largement adoptée." L'autonomie éprouvée, qui varie néanmoins fortement selon la conduite" est de 150 km. "En hiver, elle sera d'avantage de 120 pour les plus raisonnables et de 80km pour les moins raisonnables..." Philippe Crassous raconte que les collaborateurs se sont pris au jeu et qu'ils essaient de gagner en autonomie: "ils s'auto-challengent et se forment entre eux. C'est d'ailleurs sympathique!" Et Sepur, qui avait prévu une dépanneuse, n'a jamais eu une panne à déplorer. "La dépanneuse est restée au garage!" En outre, souligne Philippe Crassous, "nos salariés se sentent acteurs du changement et ainsi, valorisés."
Et pour le reste de la fotte?
Sepur sert plus de 200 municipalités qui comptent près de 2,5 millions d'habitants. Le groupe réalise 165 millions d'euros de chiffre d'affaire, emploie 2500 employés, et possède une flotte de 1150 véhicules. En 2013, le parc automobile "véhicule de service" du groupe a émis l'équivalent de 250 tonnes de CO2. C'est ce constat qui a poussé la direction à étendre la réflexion baptisée "Mobilité verte", à la flotte de véhicule légers. "Le fait de nous équiper de véhicules électriques est la concrétisation d'une démarche volontariste dont l'objectif est de réduire notre impact environnemental. La mutation de 100% de notre parc de véhicules de service vers un parc zéro émission était devenue une nécessité", explique Philippe Crassous, directeur matériel et achats chez Sepur.
En plus du remplacement de son parc de services thermique par de l'électrique, Sepur implémente des actions visant à réduire l'impact environnemental de l'ensemble de sa flotte de véhicules, dont :
-Réduction de l'utilisation des énergies fossiles : bridage systématique PL à 80km/h, formation écoconduite des chauffeurs poids lourds, optimisation des tournées et géoguidage...
-Recherche de solutions alternatives en termes d'émissions de gaz à effet de serre : plus de %20 de la flotte exploitation roule au gaz naturel de ville (GNV)
-Investissement lourd de la société dans les dernières motorisations moins polluantes et consommatrices : Plus de %50 de la flotte exploitation, équipée de motorisation Euro V, voire Euro VI.
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