63 % des salariés téléphonent en voiture
Une étude montre que près de deux salariés sur trois téléphonent au cours de leurs déplacements professionnels. Près de la moitié des appels en voiture ont pour interlocuteur le supérieur hiérarchique du salarié.
Je m'abonneLa voiture est sans aucun doute considérée comme l'extension du lieu de travail. L'Ifop a réalisé un sondage pour l'association PSRE (Promotion et suivi de la sécurité routière en entreprise) montrant que 63 % des salariés téléphonent en voiture lors de leurs trajets professionnels, et seulement 20 % de ces appels sont passés alors que le véhicule est à l'arrêt.
Ce sont bien entendu les populations commerciales et techniques – effectuant beaucoup de visites clients – les plus visées par cette pratique. L'étude montre par ailleurs que ces appels téléphoniques passés depuis le véhicule sont, dans plus de six cas sur dix, passés ou reçus vers ou depuis l'entreprise. Ainsi, près de la moitié de ces appels ont pour interlocuteur le supérieur hiérarchique du salarié. 50 % des appels relient le salarié à un service de son entreprise, et un peu plus de 40 % sont des appels clients.
Ces pratiques relativement courantes ne sont pourtant pas sans danger. Si les accidents de la route restent la première cause de mortalité dans le cadre du travail, on comprend qu'une nette majorité des salariés sont ouverts à la mise en place de règles qui limiteraient l'utilisation du téléphone au cours des déplacements professionnels.
Pourtant, il semble que les dirigeants d'entreprise n'ont pas tous conscience des risques encourus. Seul un tiers d'entre eux a déjà cherché à évaluer le danger que représente le téléphone au volant, et 41 % des chefs d'entreprise interrogés considèrent que téléphoner en conduisant n'engage que le collaborateur. Cependant, le Code du travail stipule que ces derniers ont une obligation de sécurité à l'égard de leurs salariés, y compris sur la route. Et la responsabilité de l'employeur peut être recherchée en cas d'accident causé par un salarié occupé à téléphoner en conduisant, en particulier lorsque la conversation est établie avec son responsable hiérarchique.
D'aucuns pensent que l'utilisation du kit mains libres est la solution. 67 % des employeurs et 58 % des salariés déclarent que téléphoner à l'aide de cet outil réduit vraiment le risque et n'expose pas à des sanctions. Sur ce point, le Code de la route tolère le kit mains libres à condition qu'il ne perturbe pas la conduite. Enfin, rappelons que le conducteur téléphonant portable en main encourt 135 euros d'amende et un retrait de trois points.