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Réduire votre TCO en investissant sur la sécurité routière

Publié par Aude Guesnon le - mis à jour à
Réduire votre TCO en investissant sur la sécurité routière

"Les entreprises doivent évaluer et comprendre le risque routier et y remédier. Si vous êtes un cost killer, c'est un bon investissement car investir sur la prudence bénéficie aux salariés, à tous les usagers de la route et à l'entreprise."

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Petit 1 - La route est la première cause de mortalité au travail et la première cause d'accident: 5 à 6 millions de journées de travail sont ainsi perdues à cause d'accidents. "Les entreprises doivent évaluer et comprendre le risque routier et y remédier. Si vous êtes un cost killer, c'est un bon investissement car investir sur la prudence bénéficie aux salariés, à tous les usagers de la route et à l'entreprise. C'est de la RSE". Petit 2 - Faire respecter les règles est un devoir de l'entreprise dont les dirigeants se doivent, pour entraîner tous les collaborateurs sur cette voie vertueuse, d'être exemplaires en la matière.

Voilà, en substance le message délivré par Emmanuelle Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, qui est intervenu, à la mi-mars, sur les Rencontres Fleet de Décision Achats. Et qu'on ne s'y trompe pas: "le code de la route est un bon indicateur de la façon qu'a le collaborateur, en général, d'adhérer aux process et au règlement. Quelqu'un qui ne respecte pas les règles de la route ne respecte pas les règles en général."

Coûts liés au comportement au volant : 40% du TCO

L'entreprise a tout intérêt à investir dans la sécurité routière pour préserver la capacité de travail de ses collaborateurs, bien évidemment, mais aussi pour diminuer son TCO. Delphine Janicot, directrice générale de Mobigreen, a expliqué que 40% du TCO serait lié au comportement routier. "La sécurité routière a un coût. Il y a quelques années, nous avons mené une étude sur le TCO et étudié le vrai coût de la (mauvaise) conduite. Dans le TCO, il y a les coûts fixes et les coûts liés au comportement au volant que l'on a estimé à 40% du coût global. On parle là de carburant, d'assurances et d'entretien. Il y a 10 ans, le coût moyen de rendu du véhicule était de 800 euros. Aujourd'hui il est de 1400 euros et de 1800 sur les VU". Pour aider à limiter les coûts de maintenance et de sinistralité, elle prône notamment l'usage de la télématique. "Avec nos clients, nous bâtissons des programmes d'actions de formation et de mise en place d'outils de pilotage dont la télématique. On est sur une notion de maintenance, avec des systèmes d'alerte sur des points de maintenance et sur la collecte d'indicateurs de conduite qui permettent d'être dans un mode prédictif. Il faut être en amont de l'accident pour l'éviter".

Lire la suite en page 2: La valeur de l'engagement


En France, pour des raisons culturelles, a précisé Delphine Janicot, "nous sommes très en retard. Le taux d'équipement des flottes est de 10%. Dans l'Hexagone, la voiture est une prolongation de la vie privée". Toucher à cette "extension de la vie privée" doit se faire avec doigté: "Il faut absolument être transparent. Revenir à l'objet, aux éléments qu'il remonte, ce qu'il ne remonte pas. La télématique apporte un retour factuel sur la conduite."

Geneviève Valette, directrice des activités Codes Rousseau Mobilité a insisté, quant à elle, sur la valeur de l'engagement. "Pour obtenir des résultats dans une entreprise, après avoir défini les résultats que l'on veut obtenir, il faut valider les niveaux d'engagement. Tout d'abord il est nécessaire de s'assurer de l'engagement et de l'exemplarité des dirigeants; ensuite il faut expliquer la démarche et établir les objectifs qualitatifs et quantitatifs à atteindre.

L'engagement doit s'inscrire ou doit devenir une valeur de l'entreprise et pour cela obtenir l'adhésion de la direction, des managers et des collaborateurs. Et pour engager ces collaborateurs, il faut les considérer et les valoriser. Ils ne doivent pas subir un engagement mais en devenir les acteurs, aussi est-il structurant de mettre les actions et les outils qui vont lui permettre avec une démarche d'accompagnement, de participer avec succès aux partages des valeurs de l'entreprise en matière de sécurité routière. Impliquer les relais sécurité et les représentants des personnels sur des approches de type "O accident" pour protéger le salarié et son entourage et d'autant plus dans les réflexions sur la télématique embarquée est réellement un gage d'acceptation.

Enfin, associer des membres du codir dans la démarche de prévention avec le suivi des moyens à disposition, la communication et la diffusion des résultats permet de convaincre et d'insérer les actions dans les dispositifs existants."

Responsabiliser les conducteurs grâce à la désignation du responsable

Un certain nombre d'entreprises privées ont déjà rejoint le dispositif national en faveur de la sécurité routière (lancé en octobre 2016) en prenant "7 engagements pour une route plus sûre". "A l'époque", a commenté Emmanuel Barbe, "notre objectif était notamment de faire passer la mesure de désignation du conducteur responsable en cas d'infraction. On s'est dit "on va s'appuyer sur des entreprises qui pratiquent déjà cette désignation. Ensemble, nous avons élaboré ces sept engagements, fondés sur le pragmatisme et la vie économique."

Pour Emmanuel Barbe, la désignation des conducteurs est un élément de sécurité routière car cette obligation aide à responsabiliser les conducteurs : "quand on n'est pas responsable, on n'est pas vigilant". Avant la loi, le taux de désignation des conducteurs responsables par les entreprises était de 26%. Il est aujourd'hui de 77%". L'enjeu, a précisé le délégué interministériel est "d'arriver à ce que l'administration fasse aussi bien que les entreprises: "nous monitorons le taux de désignation et un rapport sera remis au premier ministre".

Autre défi actuel de la Sécurité routière, a ajouté Emmanuel Barbe: "toucher les toutes petites entreprises et l'artisanat. Mais il est difficile de mobiliser et convaincre des entreprises qui tirent le diable par la queue d'investir dans la sécurité routière. Ces petites entités sont toutefois bien conscientes que le risque est encore plus important pour elles car elles emploient un nombre restreint de personnes et une absence ou un décès, surtout d'un dirigeant, peut mettre en jeu la vie de l'entreprise."

"La cause Sécurité routière", a conclu Emmanuel Barbe en direction des gestionnaires de flottes présents dans la salle, "fait gagner de l'argent à votre entreprise et vous élève moralement. C'est une façon d'inscrire les entreprises dans ce pourquoi elles sont faites: aider la société à vivre et à avancer." A noter que du 14 au 18 mai 2018, la Sécurité routière lance la 2e édition des Journées de la sécurité routière au travail pour échanger et agir contre le risque routier professionnel.

 
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