Achats responsables : la contrainte budgétaire est de moins en moins un frein
L'Observatoire des achats responsables vient de publier son baromètre. Les acheteurs semblent de plus en plus nombreux à comprendre que, malgré un investissement de départ plus élevé, les achats responsables permettent de réaliser des économies sur le long terme.
Je m'abonneÉvénement incontournable du monde des achats, l'Observatoire des achats responsables (Obsar) vient de publier son Baromètre des achats responsables*. Au menu de cette édition 2017 : plusieurs bonnes nouvelles.
Une priorité pour 43% des acheteurs
Première bonne nouvelle du Baromètre : 43% des acheteurs font de leur politique d'achats responsables une priorité. Soit 1 point de plus par rapport à 2016, qui avait connu une forte progression (+9%) par rapport à 2015.
Les autres priorités des acheteurs sont la réduction des coûts (43%), l'amélioration de la qualité (20%) et l'innovation (13%). L'innovation fait partie des trois priorités principales pour 56% des acheteurs (en progression de 11 points).
Lire aussi : Les achats, fer de lance des politiques publiques ?
Forte progression de l'intérêt pour la responsabilité sociale
Parmi les différents critères des achats responsables, c'est la maîtrise des coûts et des risques qui est jugée la plus importante (critère très important pour 62% des sondés). L'environnement est quant à lui un critère très important pour 44% des entreprises (+8 points).
La responsabilité sociale affiche quant à elle une forte progression (critère jugé plutôt ou très important par 92% des répondants, +9% vs 2016). "La lutte contre la corruption, un critère que nous n'avions pas mesuré jusqu'à présent, fait une entrée en force puisqu'elle est considérée comme très importante par 45% des responsables achats", ajoute Gérard Brunaud, secrétaire général de l'Obsar.
2/3 des structures raisonnent par coûts globaux
La maîtrise des coûts et des risques est donc le critère principal pour lequel les entreprises mettent en place une politique d'achats responsables. "L'un des objectifs de la norme internationale ISO 20400 sur les achats responsables, qui sera publiée dans quelques semaine, sera d'ailleurs la maîtrise des risques dans le processus achats", rapporte Annie Sorel, membre du conseil d'administration de l'Obsar.
Parmi les moyens utilisés, 80% des entreprises qui ont mis en place une démarche d'achats responsables réalisent une cartographie des risques. Ce sont donc des moyens internes qui sont utilisés prioritairement (67%) et les plateformes dédiées sont utilisées par 16% des répondants.
Côté maîtrise des coûts, 71% des entreprises qui ont mis en place une politique d'achats responsables disent appréhender les coûts globaux des produits (dont 18% systématiquement). "Mais seulement 47% des acheteurs intègrent la fin de vie du produit", nuance Gérard Brunaud. La norme ISO 20400 intégrera une méthode liée au cycle de vie (life cycle costing method) intégrant le coût global mais aussi les impacts des achats sur la santé, l'environnement, les emplois. "L'objectif sera de faire prendre conscience aux acheteurs d'avoir une vision plus large", insiste Annie Sorel.
*Ce Baromètre a été réalisé à partir d'un questionnaire auquel ont répondu 1200 entreprises adhérentes ou non de l'Obsar. 64% des répondants appartiennent à des entreprises privées dont 24% à des entreprises de moins de 250 salariés et 43% de 1000 salariés ou plus. 31% sont issus du public. Le secteur industriel est le plus représenté (56%), suivi des services (34%) et du commerce (10%).
Lire la suite en page 2 : baisse spectaculaire du frein budgétaire