Le guide d'utilisation des centres d'affaires
Configuration à la carte, réservation à distance, espaces partagés... avec la crise, les centres d'affaires ont su diversifier leurs prestations. Peut-on les solliciter ponctuellement et à quelles conditions ? Éléments de réponse.
Je m'abonneTrouver, ailleurs que dans son entreprise, un bureau entièrement équipé pour un ou quelques jours. Telle est l'offre que proposent les centres d'affaires aux professionnels nomades. Ces bureaux existent dans tous les QCA (quartiers centraux des affaires) et ils commencent à apparaître dans les gares et aéroports. À Lyon Part-Dieu, on peut organiser sa réunion à la descente du train (Multiburo), ainsi qu'au Mans (Regus).
La plupart des acteurs de ce marché disposent d'un portefeuille diversifié incluant différentes localisations (qui sont un critère de variation du prix). Le standing est variable selon les centres d'affaires.
Chaque prestation est facturée
Concernant les bureaux, leurs surfaces commencent à 9-10 m² et ils comprennent à minima le bureau avec deux sièges, un poste téléphonique, l'éclairage et la climatisation. Les prix augmentent selon la taille ou encore l'exposition à la lumière du jour. Dans la plupart des cas, il existe une application de réservation en ligne qui permet de retenir un bureau pour sa réunion, même à la dernière minute (attention aux disponibilités pour certaines adresses très demandées). La facture en ligne fait également partie des prestations.
Lire aussi : Les nouveaux contours de la travel policy
Ici, toute prestation est facturée, y compris l'accès au réseau wi-fi. Même approche concernant les espaces communs : la cuisine équipée est en libre accès mais les boissons ne sont pas comprises dans la location. Autre point à savoir : tous les centres d'affaires facturent leurs services d'impression. Et comme il s'agit d'imprimantes réseaux, renseignez-vous sur la possibilité de contrôler la sortie des documents par un code confidentiel. Enfin, les centres d'affaires peuvent satisfaire d'autres demandes : par exemple Servcorp propose les services d'une assistante bilingue (7 €/10 min), tandis que Regus met à disposition un serveur téléphonique dédié pour sécuriser ses communications (tarif au cas par cas).
Abonnements et forfaits
Pour choisir le meilleur tarif, il importe de savoir si le besoin est ponctuel ou s'il est amené à se représenter. Dans le premier cas, chez Servcorp, le forfait "bureau virtuel" représente 90 € HT par mois, avec une facturation en fonction du temps passé dans un bureau privatif ou une salle de réunion (par jour, heure et même par tranche de 10 min) et de l'accès aux salons d'affaires. Pour une utilisation récurrente, le forfait "bureau virtuel global", à 430 € par mois, inclut quatre jours d'utilisation d'un bureau. Chez Regus, le programme Business world repose sur un abonnement mensuel : pour travailler cinq jours par mois près de la Bourse à Paris, il en coûtera 399 € pour un bureau privé et 239 € s'il est partagé. Ces contrats donnent accès à la réservation de salles de réunion à des tarifs préférentiels. À noter, la possibilité de réserver une salle de réunion en soirée, mais avec une facturation spéciale (coût horaire plus celui du personnel présent sur le site).
Par ailleurs, au moment de la réservation d'une salle, il est indispensable de demander à l'avance la configuration ainsi que les équipements techniques souhaités, certaines n'étant pas équipées pour des visioconférences, par exemple. Enfin, les centres d'affaires ne proposent aucune restauration mais ils mettent une cuisine à disposition (accessible aux clients sans supplément) et peuvent se charger, sans surcoût, de commander des plateaux-repas ou d'indiquer des restaurants à proximité.
Essor du coworking
Les centres d'affaires développent une offre plus accessible et plus souple de bureaux partagés. Chez Multiburo, Le Spot permet, moyennant 270 €/mois (ou 10 €/heure), d'accéder à un bureau en open space durant un mois. Une offre qui séduit particulièrement les jeunes entreprises. Regus a développé une offre de salon d'affaires sans bureau. Les clients s'installent sur des sièges, des fauteuils ou dans des bulles individuelles (Thinkpod). Le wi-fi, le café et l'accès aux espaces communs sont compris (37 €/mois pour un accès national).
Ces espaces partagés sont adaptés au travail individuel mais silencieux. Pour téléphoner, il sera nécessaire de quitter les lieux afin de ne pas perturber les autres coworkers. Enfin, pour travailler en équipe ou pour recevoir un client, aucun espace n'est prévu et il convient de réserver un budget pour la location de salles de réunion.
Les centres d'affaires ne connaissent pas la crise
Telle est la conclusion de l'étude réalisée par Xerfi Research(1) auprès de 150 centres d'affaires et de domiciliation sur leur activité de 2008 à 2012 (3 à 7,5 % de croissance, selon les années). D'une part, les centres d'affaires répondent à une tendance à l'externalisation des entreprises soucieuses d'ajuster leurs charges fixes. D'autre part, la flexibilité de leurs offres constitue un atout, presque un refuge, dans les périodes de crise où les anticipations deviennent incertaines.
Par ailleurs, l'activité des centres d'affaires reste portée par une tendance : le nomadisme croissant des salariés, rendu possible par les outils technologiques. Cette tendance devrait d'ailleurs soutenir l'activité, au moins jusqu'en 2016, prédit Xerfi Research. La plupart des acteurs ont amorcé ce virage en proposant de nouvelles prestations : espaces de coworking (pour les nomades) ou tiers lieux/télécentres (destinés aux télétravailleurs). Sur ce point, les centres d'affaires devront batailler avec les structures d'accompagnement des jeunes entreprises.
Par ailleurs, les clients attendent des prestations à valeur ajoutée, notamment de la location longue durée ou des abonnements plus avantageux. Ils sont également demandeurs de services : applications sur smartphone, stockage dans le cloud, bureaux personnalisables, animation de mini-réseaux sociaux pour favoriser les échanges entre clients...
(1) Les centres d'affaires et de domiciliation, performances financières et mutations de l'offre, prévisions pour 2016 et perspectives à moyen terme, Réf. 4SAE22/XF, juillet 2014, à partir de 1 400 €.