QVT : la foire aux labels
Si beaucoup d'entreprises font de la qualité de vie au travail le fer de lance de leur politique RH, elles sont encore peu à faire apposer un tampon certificateur dessus. Pourtant certains labels ont vu le jour ces dernières années. Décryptage.
Je m'abonne Qualifier le bien-être au travail peut s'avérer un travail titanesque et ardu si on doit prendre en compte le ressenti des collaborateurs, données relevant plutôt des sciences humaines, tout en les couplant à des données scientifiques propres au bâtiment. C'est pourquoi, certains organismes ou instituts comme Great Place to Work se contentent d'analyser la qualité de vie au travail sous un prisme RH, tout comme le label QRS de l'Institut européen pour le développement des relations sociales (IEDRS), ou encore un pan de l'ISO 26000, tandis que d'autres se lancent dans des labels qualifiant à la fois le bâtiment tertiaire et les RH comme Certivéa et son label OsmoZ lancé en mars 2018. Mais d'autres initiatives existaient déjà.
Ainsi, dès octobre 2014, le label Well Building Standard ou Well, imaginé par l'International Well Building Institut (IWBI), s'est intéressé au bien-être au travail et à l'impact de l'immobilier sur l'occupant. Pourquoi un énième label ? "Il existe une multitude de certifications comme Breeam, HQE, mais selon la définition de l'OMS de la santé, le bien-être est physique, mental et social. Or, nous passons plus de 90 % de notre temps dans des bâtiments (bureau ou habitation). Et nous observons une explosion des maladies chroniques (asthme,mal de dos, etc.). Le bien-être est un enjeu pour l'OMS pour lutter contre ces dites maladies chroniques", détaille Peter Scialla, fondateur de l'IWBI.
Well, une norme déclinée sur sept thématiques : air, eau, alimentation
Le standard Well est le fruit de sept ans de réflexion menée par des experts scientifiques et médicaux chargés de répondre à la question suivante : "Qu'est-ce que vous mettriez dans un bâtiment pour garantir le bien-être de ses occupants ?" Le standard Well ne vient pas supplanter ce qui existe déjà. Certaines parties du label se chevauchent avec la norme Green Building, mais sont jugées "complémentaires".
Well se décline autour de sept thématiques : air, eau, alimentation, lumière, activité physique, confort et esprit. "Ce standard s'applique à tout ce qui a quatre murs et un toit, précise Peter Scialla. Mais la mise en oeuvre du label ne se fait pas sur les 12 types définis de projets recensés en même temps, car le bien-être n'est pas perçu de la même manière quand on est chez soi ou à l'hôpital. Ainsi, Well nécessite une adaptation aux environnements".
Un contrôle complet est effectué à la fin de chaque processus de certification. Pour cela, un partenaire de certification (en l'occurrence le GBCI) a été désigné afin de "placer un stéthoscope sur le coeur du bâtiment", assure le fondateur de l'IWBI. Sur le même principe, Certivéa, organisme d'évaluation et de certification des bâtiments tertiaires, a lancé le 27 mars 2018, le label OsmoZ et son référentiel pour permettre aux entreprises et/ou administrations de mettre en avant la qualité de vie au travail.
Lire la suite en page 2: OsmoZ : une démarche transversale pour l'ensemble des métiers- et - Aller au-delà des certifications HQE
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