Automobile: un marché vigoureux mais des acteurs craintifs
En dépit d'une reprise du marché de l'automobile, les équipementiers restent prudents quant aux risques liés à une trop forte compétitivité et à une hausse des prix des matières premières.
Je m'abonneMalgré les chiffres d’affaires supérieurs aux estimations, les équipementiers automobiles font état d’une constante pression conjoncturelle et structurelle. Voilà la conclusion tirée du dernier baromètre Global Automotive d’A.T. Kearney et SupplierBusiness, cabinet mondial de conseil en stratégie et cabinet d’études spécialisé. En effet, l’édition confirme l'amélioration notable du marché en 2010, qui fut bien supérieure aux estimations initiales des équipementiers, se traduisant pour 80% d'entre eux par une croissance à deux chiffres. En 2009, ils n'étaient que 15% à prévoir une croissance d'au moins 20% de leur chiffre d'affaires ; à la fin de l'année, 60% d'entre eux sont parvenus à ce résultat. Seuls 5% des équipementiers interrogés ont connu une baisse de chiffre d'affaires. Pour 2011, 60% d’entre eux prévoient une hausse de leur chiffre d'affaires global en 2011 et ils sont 60% à l'estimer à plus de 10%.
En revanche, 94% des dirigeants interrogés déplorent que le secteur des équipements automobiles souffre de dangereux problèmes structurels, notamment celui d'être pris en étau entre le marché très volatile des matières premières et la pression toujours plus forte des constructeurs. En effet, la majorité des dirigeants prévoit d'un côté une hausse constante du prix des matières premières pour les cinq prochaines années et une demande de prix toujours plus compétitifs de l'autre.
Le deuxième défi qui attend les équipementiers est l'accès au capital, car si la tendance s'est inversée, il demeure toujours très compliqué d'obtenir la confiance d'investisseurs ou de banquiers pour financer les investissements nécessaires à l'adaptation de la production aux besoins réels de l'industrie, et aux restructurations indispensables permettant d'encaisser les fortes fluctuations du marché.
Parmi les priorités identifiées pour 2011, les dirigeants interrogés ont indiqué majoritairement l'amélioration de la productivité et surtout sa traduction en hausse de prix, en plus des traditionnelles économies sur les achats et l'amélioration de la relation client. En effet, la gestion de la trésorerie apparait comme un défi majeur de l'industrie, devant manœuvrer entre une pression sur les prix, l'envolée des matières premières et la difficulté à se financer.