Trophées 2023: Yannick Haven, Indirect Group CPO - Auchan Retail
"Les achats transactionnels seront automatisés et le sourcing assisté par des analyses prédictives plus poussées. Cela contribuera à sécuriser bien davantage notre supply chain dans un contexte macroéconomique désormais structurellement instable "
Je m'abonneAprès une expérience de plusieurs années en environnement international, Yannick Haven est depuis deux ans à la tête des achats indirects d'Auchan. L'accélération de la RSE dans les achats ainsi que la digitalisation des process figurent en priorité sur sa feuille de route. Globetrotter dans l'âme, Yannick Haven a vu du pays tout au long de sa carrière. Titulaire d'un Master en management chez Audencia, le directeur des achats indirects d'Auchan a démarré sa vie professionnelle en 2004 chez Toyota Industries. Durant six ans, il évolue sur différentes missions entre commerce, M & A et pilotage de projets stratégiques, qui le conduisent notamment à travailler en Belgique puis au Japon. Lors de cette expérience au pays du soleil levant, il eut l'occasion créer une gouvernance mondiale des achats, ce qui lui permet de faire ses premières armes dans ce secteur. Fort de cette expérience, il retourne au siège européen en 2010 où il crée et développe la direction achats indirects, d'abord à une échelle européenne, puis au niveau mondial.
À la tête des achats indirects en Chine
Après cette solide expérience dans l'industrie, il décide de prendre en 2018 la direction des achats indirects d'Auchan Retail en Chine, un poste basé à Shanghai. « J'avais envie de découvrir le monde du retail en Chine, un pays très avancé notamment sur le digital, et qui restait l'atelier du monde », raconte-t-il. Deux ans plus tard, il est de retour en France et rejoint le siège social d'Auchan, situé près de Lille. On lui confie alors la direction groupe des projets d'achats indirects. À cette occasion, il pilotera notamment l'approvisionnement en masques et gants de l'ensemble des magasins du groupe au plus fort de la crise Covid.
En septembre 2021, il est promu directeur des achats indirects du groupe. Il a aujourd'hui sous sa responsabilité 3,2 Mrds € d'achats indirects. Son équipe est composée d'une centaine de personnes, dont une quarantaine basée en France et le reste à l'international. « Nous recensons environ 18 000 fournisseurs au niveau global et passons 860 000 commandes par an », détaille Yannick Haven.
RSE et digitalisation en fer de lance
Au cours des deux dernières années, le directeur des achats indirects n'a pas chômé. Il attache notamment une grande importance aux achats responsables. Mise en place de clauses RSE dans l'ensemble des contrats, évaluation de plus de 700 fournisseurs pour atteindre 60 % de la masse achats évaluée via Ecovadis sur des marchés allant du Portugal au Sénégal... L'organisation achats indirects contribue aussi via plusieurs actions aux ambitions de réduction plastique, de lutte contre le gaspillage alimentaire et de réduction des émissions carbone du groupe. Et Yannick Haven ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. « Cette année, nous avons lancé une démarche de certification d'achats responsables afin d'accélérer sur notre feuille de route RSE et nous montrer exemplaire, à la hauteur des enjeux », confie-t-il. Côté digitalisation, l'ensemble de nos 11 pays utilisent la même solution achat pilotée depuis la France. « Aujourd'hui, plus de 85 % des achats indirects du groupe passent par notre ERP achats », se félicite Yannick Haven. Pour réduire les risques ESG et faciliter l'intégration de la data fournisseurs dans ses modèles d'évaluation et de décision, la direction des achats indirects déploie également une solution de SRM. Pour Yannick Haven, les achats de demain reposeront sur l'utilisation de la data et intégreront l'intelligence artificielle à tous les niveaux du process. « Les achats transactionnels seront entièrement automatisés et le sourcing assisté par des analyses prédictives beaucoup plus poussées. Cela contribuera à sécuriser bien davantage notre supply chain dans un contexte macroéconomique désormais structurellement instable », analyse-t-il.