Le marché de l'occasion s'invite dans le secteur de l'impression
Dans une démarche de meilleure maîtrise de cycle de vie produit et d'économie circulaire, Konica Minolta vient de lancer une gamme de systèmes d'impression d'occasion baptisé Second Life. Pour les clients de la marque l'intérêt est autant écologique qu'économique.
Je m'abonneLes dynamiques économiques tendent à évoluer au sein des entreprises. D'une logique d'acquisition on glisse doucement vers une logique d'usage et l'acte d'achat se transforme pour mieux appréhender un produit dans son ensemble. L'estimation du TCO ou coût global d'acquisition se généralise dans les services achats dont les plus matures en sont déjà à penser non plus en chaîne de valeur linéaire mais circulaire en prenant en compte le cycle de vie complet d'un produit. Ceci incluant la fin de vie du produit, le recyclage, la réutilisation potentielle de certains matériaux qui le compose, etc. Dans ce contexte le marché de l'occasion peut représenter une alternative intéressante. Bien conscient de cette tendance, Konica Minolta engagé de longue date dans une démarche RSE via différents programmes, vient de lancer une gamme de système d'impression d'occasion. Programme pilote en France, Second Life, puisque c'est son nom, est basé sur un schéma circulaire qui vise à tirer parti des renouvellements réguliers des parcs imprimantes.
L'offre concerne du matériel mis sur le marché il y a trois ans. "Chaque produit est démonté, nettoyé et intégralement révisé, indique Florine Darmon, responsable marketing office chez Konica Minolta. Les pièces d'usure sont remplacées et les données de la mémoire et du disque dur sont effacées. En revanche les compteurs ne sont pas remis à zéro. Comme pour les véhicules d'occasion, nous gardons le nombre de pages imprimées au compteur de nos multifonctions." Les garanties et le niveau de maintenance sont identiques à celui d'un matériel neuf. "En tant que constructeur nous n'avons aucun intérêt à vouloir réduire la durée de vie de nos machines puisque nous fonctionnons en contrats de service, précise Florian Cassin, chargé de mission développement durable chez Konica Minolta. Tous nos matériels, qu'ils soient neufs ou d'occasion, sont en effet fournis avec un contrat de maintenance de 3 à 5 ans incluant les mêmes prestations." La maintenance justement répond elle aussi à une démarche sociétale pour Konica Minolta puisque la remise à neuf des matériels est assurée par l'APF, l'Association des Paralysés de France.
Second Life n'intègre certes pas les derniers modèles d'imprimantes mais ceux de la génération précédente soit des systèmes d'impression récents et performants permettant de réduire la consommation de ressources, d'optimiser l'utilisation des produits et d'éviter les émissions carbone liées à la production et au transport. "C'est également un accès plus abordable à la technologie", souligne Florine Darmon. Proposée de façon assez confidentielle depuis juillet aux clients de la marque, la gamme d'occasion a reçu un accueil favorable ce qui permet à Konica Minolta de miser sur une montée en puissance progressive. "Nous partons d'abord sur un objectif d'une cinquantaine de systèmes d'impression par mois le temps de roder les process de réutilisation en seconde main de nos matériels", déclare Florine Darmon. Et comme il s'agit d'un schéma circulaire, l'offre est limitée par le nombre de retours client, la capacité de stockage de Konica Minolta et la capacité du prestataire à réviser le matériel.
Si Konica Minolta n'envisage pas d'étendre cette offre à des systèmes d'impression d'autres marques tant les procédés et matériaux utilisés par les constructeurs concurrents diffèrent, Konica Minolta ne s'interdit pas de l'étendre au sein du groupe. "Second Life est parfaitement en phase avec notre politique environnementale EcoVision 2050. Cette offre pourra tout à fait être dupliquée dans d'autres pays du groupe", indique Florian Cassin.