Recherche
Mag Décision Achats
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine

Le GIP e-Bourgogne, un modèle dans le choc de simplification?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Jean-Vincent Placé et les équipes du GIP e-Bourgogne.
© Préfecture Côte d'Or
Jean-Vincent Placé et les équipes du GIP e-Bourgogne.

Dématérialisation, open data, Marchés publics simplifiés, ... Jean-Vincent Placé, secrétaire d'Etat auprès du Premier Ministre, chargé de la réforme de l'Etat et de la simplification a sondé les grands sujets en allant à la rencontre du GIP e-Bourgogne, pionnier en la matière.

Je m'abonne
  • Imprimer

"Le GIP e-Bourgogne est le bras armé de la région sur le numérique auprès du grand public, explique Patrick Molinoz, président du GIP e-Bourgogne. Aujourd'hui la plate-forme compte près de 35 000 entreprises dans la salle des marchés publics. Un travail et "une initiative pionnière" salué par Jean-Vincent Placé, secrétaire d'Etat auprès du Premier Ministre, chargé de la réforme de l'Etat et de la simplification venu à Dijon au siège du GIP à l'occasion d'une table-ronde. Car l"'écologie et le numérique sont les idées d'avenir".

"Le GIP doit prendre son bâton de pèlerin"

Enfin, à la question :"Quel est le rôle de l'Etat?", Jean-Vincent Placé répond : "Le Conseil national du numérique ne pourrait pas faire la même chose. Mais le fait que les régions prouvent cette vision nouvelle et que l'Etat y contribue est une bonne chose. Le GIP est en pointe avec sa plate-forme " j'entreprends en Bourgogne ". Il doit prendre son bâton de pèlerin pour porter la parole en France".

Dans la grande marche vers la dématérialisation, Patrick Ruestchmann, directeur général adjoint du GIP e-Bourgogne cite l'avancée des pays de l'Est en la matière comme la "Slovaquie qui dispose d'un portail depuis 6 ans pour visualiser où va l'argent public de la commande publique". L'ouverture des données, c'est le pari fait avec l'open data. Une évidence pour le secrétaire d'Etat qui voient dans ces données ouvertes la possibilité de "changer la nature du dialogue démocratique avec les citoyens". Sur le sujet, un premier Datathon Bourgogne Franche-Comté sera organisé le 2/3 décembre 2016 à Châlons-sur-Saône.

Le défi du déploiement de la fibre

Si la dématérialisation et l'ouverture des données sont à l'ordre du jour, cela reste lié sans conteste à la couverture en haut débit du territoire. Un sujet qui reste un des grands défis des collectivités. Pour Sophie Fonquernie, vice-présidente du Conseil régional de Franche-Comté il s'agit d'une "problématique d'aménagement du territoire et du besoin d'un effort d'investissement". Le GIP accompagne la région à hauteur de 112 millions d'euros pour le déploiement de la fibre. "Les départements ont beaucoup de retard et la Région est prête à mettre plus d'argent sir les départements accélèrent le mouvement", souligne Patrick Molinoz.


Lire la suite en page 2







rappel papier : http://www.decision-achats.fr/Thematique/marches-1036/commandes-publiques-10139/Breves/Fusion-regions-quid-plates-formes-dematerialisation-marches-publics-263061.htm#DSRM7VI0jHhjxy81.97

Le MPS a (encore) du mal à décoller

De l'avis de tous, la dématérialisation est une bonne chose. Ainsi, Sébastien Thomas, entrepreneur et président de la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) de la Nièvre voit dans la dématérialisation, "un véritable outil de veille plus simple que le fait d'éplucher les journaux". Mais des freins persistent et les TPE PME préfèrent jouer la sécurité et continuent à avoir recours au papier dans leurs réponses aux marchés publics.

Dans cet effort de simplification et de dématérialisation, le marché public simplifié (MPS) permet aux entreprises de répondre à un marché public avec leur seul numéro SIRET. Bien que généralisé en 2015, le MPS a encore du mal à décoller.

"Le GIP e-Bourgogne est aujourd'hui la 2e plate-forme pour les marchés publics simplifiés (MPS) après la plate-forme de l'Etat PLACE", explique Patrick Ruestchmann, directeur général adjoint du GIP e-Bourgogne. Et Jean-Vincent Placé d'ajouter :"La problématique des MPS encore trop parcellaire mais certainement grâce à vous (GIP e-Bourgogne), il y aura une explosion".


Côté acheteurs publics, Catherine Mormora, responsable du pôle commande publique du grand Châlons/ Châlons-sur-Saône, estime à 100 à 150 procédures le nombre de procédures passées chaque année. "En 2011, 15% de réponses électroniques et en 2016, cela représente 30 à 35% de réponses. Nous avons mis en oeuvre le MPS début 2016. Au total, nous avons obtenu 57% des réponses en MPS", explique Catherine Mormora.

"Quand on est en charge de la simplification de l'Etat, on s'aperçoit que tout est compliqué et que ça marche quand tout cela devient obligatoire"

De son côté, Daniel Lesueur directeur de la commande publique de Nevers (38 000 habitants), avoue lancer 140 à 150 marchés par an. Si la dématérialisation sur les dossiers de consultation est réalisée avec le GIP, le taux de réponse MPS est faible - "seulement 4 réponses MPS sur les 8 derniers mois", détaille le directeur de la commande publique de Nevers. Et ceci, malgré un niveau de réponse électronique élevé (près de 40%).

"Quand on est en charge de la simplification de l'Etat, on s'aperçoit que tout est compliqué et que ça marche quand tout cela devient obligatoire"

Cependant, le MPS a un certain avenir devant lui à en croire un sondage réalisé à l'occasion du premier forum du groupement d'acheteurs publics de la Nièvre (GAP58) le 15 septembre dernier. Les résultats : 58% des sondés ont déjà déposé une offre électronique et 60% ont déjà essayé le MPS. Enfin, 40% souhaiteraient une offre de formation sur la dématérialisation.

"Un marché simplifié mais pas simpliste"

De l'avis des potentiels répondants aux MPS, Claire Paris, chargée d'économie à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) alerte sur le fait que les "entreprises des travaux publics encouragent le marché public simplifié mais pas simpliste" La raison? "Les MPS vendent une technique. La simplification doit être prudente sur ce point là pour ne pas ouvrir la porte à des entreprises non qualifiées".

En résumé, "Quand on est en charge de la simplification de l'Etat, on s'aperçoit que tout est compliqué et que ça marche quand tout cela devient obligatoire (signature électronique, facture électronique, ...). Ainsi, le MPS tant que ce n'est pas obligatoire, je ne suis pas sûr que ça se développe", conclut Jean-Vincent Placé, secrétaire d'Etat auprès du Premier Ministre, chargé de la réforme de l'Etat et de la simplification. Aujourd'hui sur 300 000 / 400 000 marchés on compterait seulement 13 000 MPS pour 50 000 entreprises concernées.

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande

Retour haut de page