82 % des acheteurs publics estiment que leur métier s'est professionnalisé
La grande enquête "Evolution des achats publics", réalisée par l'UGAP et votre magazine Décisions Achats, illustre, par des pourcentages éloquents, la professionnalisation des services achats dans le domaine public et l'attrait qu'exerce celui-ci sur des acheteurs confirmés du privé.
Je m'abonnePour la quatrième année consécutive, l'UGAP et votre magazine Décisions Achats, ont lancé conjointement une enquête sur l'évolution du métier d'acheteur public et les pratiques d'achats dans la sphère publique. Très instructive, elle prouve que les contours du métier d'acheteur public se précisent. Ainsi, 82 % des acheteurs interrogés estiment que leur métier s'est professionnalisé (contre 73% en 2013).
Autre preuve de cette révolution : 33% des personnes interrogées travaillent désormais au sein d'une direction des achats bien identifiée (32 % en 2013), 66 % déclarent que leur établissement dispose d'une véritable organisation des achats (60% en 2013) et ils sont 91% à revendiquer l'existence d'un métier d'acheteur public (87% en 2013).
Julie Massieu, acheteur public, Ville de Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine, Bretagne)
" Le métier d'acheteur public est en train de se professionnaliser car on commence à parler d'acheteurs publics en lieu et place de gestionnaires de marchés. On élargit ainsi la dimension de la fonction en parlant désormais de sourcing, d'identification des besoins et de négociation ".
Collectivité territoriale de 200 personnes
Volume d'achats : + de 10 M€ par an
Acheteur public - acheteur privé, même métier ?
La professionnalisation des achats attire les profils privés. Ainsi, 18% des personnes interrogées déclarent avoir occupé une fonction d'acheteur dans le privé avant de se tourner vers le public. Inversement, sur les 82 % des acheteurs restant, 26,4 % déclarent être tentés par une expérience dans le privé.
A la question, "pensez-vous que le métier d'acheteur dans le secteur public et dans le secteur privé soient différents?", ils sont 58% à déclarer que "oui", contre 31% de "non" (11% qui ne se prononcent pas). Ils sont néanmoins 66 % à penser que ces deux métiers utilisent les mêmes connaissances techniques et commerciales (25% déclarent que non et 9% ne se prononcent pas).
Pour Julie Massieu, si ces deux métiers tendent à se rapprocher, le socle demeure différent, "l'acheteur public a une base de travail juridique et n'est pas spécialiste d'un segment d'achats. Il navigue d'une famille d'achats à une autre contrairement aux acheteurs privés."
Freins et voies permettant d'optimiser la performance achat
Les acheteurs interrogés ont pointé un certain nombre de freins à l'optimisation de leurs achats. En tête : le manque de temps pour réaliser une veille industrielle (27% d'entre eux) suivi de l'adoption et de compréhension du code des marchés publics (21%).
Ils sont 25,63% à estimer que la professionnalisation des acheteurs, l'optimisation des études de marché (19.49%) et le suivi approfondi de l'exécution (18.41%), sont les voies qui permettront d'optimiser la performance achats de leur organisation.
Des stratégies d'achat en cours d'élaboration
55% des personnes interrogées déclarent que la stratégie d'achat de leur établissement est en cours d'élaboration (contre 45% en 2013), 23% qu'elle est bien établie (32% en 2013) et 22% qu'elle n'est pas établie (23% en 2013).
Lucrezia Chille, Acheteur public, CNAF
" Notre stratégie d'achat est en cours d'élaboration. Nous sommes en train de rédiger une cartographie des achats de l'organisme en identifiant notamment le secteur des" achats -métiers", le secteur concerné par les "petits achats", les achats susceptibles d'être mutualisés.".
Plus de 400 personnes
Volume d'achats : + de 30 M€ par an