DossierAchats publics responsables : les best practices
1 - Un processus achats rigoureux et très encadré
Fort de son expérience dans le privé, Olivier Menuet, directeur délégué achats responsables de la SNCF, revient sur les critères spécifiques liés à la commande publique. Parmi lesquels l'égalité de traitement des fournisseurs et la traçabilité des procédures.
Après avoir travaillé 17 ans dans le privé puis 6 ans dans le public, quelles différences constatez-vous en matière d'achats responsables ?
Sur les trois dimensions communes aux deux secteurs - le contenu des produits et services achetés, les fournisseurs et les méthodes de décision -, seule cette dernière possède des particularités fortes propres au public. En raison, notamment, des critères que doivent suivre les commandes publiques. Alors qu'un acheteur privé peut établir son panel de fournisseurs comme il l'entend, nous sommes tenus à un libre accès de la commande publique, à une égalité de traitement et à une traçabilité des procédures (autrement dit, la transparence dans les choix, à toutes les étapes). Il n'est pas question de blacklister certains fournisseurs, comme c'est parfois le cas dans le privé.
Comment cet encadrement dans le choix des fournisseurs se traduit-il ?
Par davantage de rigueur à chaque étape du processus, puisque nous devons prouver qu'il n'y a pas eu de préférence vis-à-vis d'un fournisseur. Tous nos achats sont tracés, contrairement au privé. Un acheteur du public qui négocie une prestation de nettoyage ne pourra pas, faute d'habilitation, acheter des fournitures de bureau. Cet encadrement contribue à davantage de critères RSE dans le cahier des charges, mais sans excès. Lorsqu'un marché s'ouvre avec des critères de type norme ISO 14001, nous pouvons préciser que l'équivalent de la norme peut être admis, afin d'élargir le marché. Par ailleurs, les appels d'offres se font avec un règlement de consultation et une grille de notation, ce qui évite les évaluations subjectives parfois relevées dans le privé.