Achats responsables et... rentables?
Charles Cohen, chef de rubrique
Sommaire du dossier
- Comment développer une politique d'achat durable et responsable
- L'achat responsable, un enjeu incontournable pour les entreprises
- Responsabilité Sociétale de l'Entreprise, une gageure en termes ROI et de conduite du changement
- Achats durables : quelques pratiques courantes
- Comment formaliser, mettre en œuvre et mesurer une politique d'achat durable ?
- Les achats durables en temps de crise
- Achats responsables : associations, écoles, industrie
À LIRE AUSSI
- ISO 26000, la norme qui va changer vos pratiques d'achats
- « Notre action dépasse le simple militantisme »
- Gérer en mode secteur protégé
- Concilier confort et économies dans les locaux tertiaires
- Éco-labels: des sésames pour une politique achats RSE
- L'informatique se reconditionne aussi
- Allier contrôle des dépenses et développement durable
- Les biocarburants, une alternative crédible pour les flottes d'entreprise?
- ISO 26000, la norme qui va changer vos pratiques d'achats
- « Notre action dépasse le simple militantisme »
- Gérer en mode secteur protégé
- Concilier confort et économies dans les locaux tertiaires
- Éco-labels: des sésames pour une politique achats RSE
- L'informatique se reconditionne aussi
- Allier contrôle des dépenses et développement durable
Véritable mouvement de fond ou simple effet de mode sans consistance réelle? Plus que jamais, l'avenir des achats durables reste suspendu à cette éternelle question. Un vrai débat, loin d'être clos aujourd'hui, qui divise toujours autant la communauté des acheteurs. Reflet notable de ces divergences: les études sur le sujet, réalisées en nombre, sont toujours contradictoires quant à la place (réelle ou supposée) du développement durable dans les politiques achat des grands comptes. En effet, au début de l'année 2011, deux enquêtes, publiées à quelques mois d'intervalle, tiraient des conclusions divergentes en la matière. Celle du cabinet AgileBuyer clamait haut et fort que seuls 39 % des services achats ont des objectifs en terme de RSE (responsabilité sociétale des entreprises). A l'inverse, selon le baromètre des achats responsables, 67 % des sociétés considèrent ces derniers comme une priorité devant la réduction des coûts (61 %). Des tendances paradoxales, largement symptomatiques du flou ambiant et, in fine, du manque de maturité dans le traitement de cette question. Pire, elles mettent en lumière un hiatus évident: la difficulté, aujourd'hui encore, de démontrer la rentabilité économique, quantifiable, des achats durables. « Un prérequis pourtant essentiel car il permettra aux acheteurs d'appréhender ce levier comme une opportunité et non comme une contrainte », comme l'a rappelé Philippe Portier, directeur du master AMI (acheteur manager international) de l'EM Lyon, lors de la conférence achats organisée par le cabinet Crop & Co en avril dernier. Et c'est bien l'enjeu des années à venir: parvenir à imposer les achats durables comme un indicateur de performance économique classique, et non comme une fin en soi. Un gros chantier sur lequel travaillent déjà certains acteurs du monde des achats. A l'instar du cabinet EcoVadis qui a publié fin 2010 un modèle permettant de quantifier le retour sur investissement d'une politique d'achats responsables. Une première «pierre» qui, espérons-le, sera suivie de beaucoup d'autres... n