Les priorités des départements achats en 2019
Quelles sont les priorités des directions achats pour cette année 2019? La 9e édition de l'enquête de AgileBuyer, menée depuis deux ans avec le CNA, fait le point sur les sujets majeurs de la fonction. Relation fournisseurs, réduction des coûts, gestion des risques, achats Made in France, etc.
Je m'abonnePour la 9e année, AgileBuyer publie son étude sur les "Tendances et priorités des départements achats en 2019" intitulée, cette année,"Des relations client-fournisseurs complexes dans le BtoB". "Chaque édition de notre étude réserve son lot de faits marquants et ce 9e opus n'échappe pas à la règle. J'en retiendrai deux", commente Olivier Wajnsztok, directeur associé de AgileBuyer et grand chef d'orchestre de cette étude, en préambule. ""Le premier : 56% des acheteurs affirment subir des relations déséquilibrées et défavorables avec certains fournisseurs. Certes, le phénomène est connu depuis longtemps. Mais c'est la première fois que nous le mesurions dans le cadre de cette enquête et, même si nous avions quelques pressentiments, nous ne nous attendions pas à un tel résultat. Hausses des prix unilatérales de la part des fournisseurs, menaces de ruptures de la chaîne d'approvisionnement voire intimidations... On est loin de l'image d'Epinal du gentil fournisseur face au méchant acheteur. Cela est d'autant plus pénible que nous parlions l'an dernier de "câlinothérapie" et d'une réelle volonté des professionnels de la fonction achats de construire des relations équilibrées avec les fournisseurs.
Autre résultat marquant mais cette fois-ci beaucoup plus positif, souligne Olivier Wajnsztok :
"si la négociation reste la méthode la plus utilisée pour optimiser les coûts (pour 58% des répondants), cette dernière est rejointe par l'ajustement des spécifications techniques, en hausse de 11 points par rapport à l'année dernière. Autrement dit, l'heure est à la réduction des coûts intelligente, avec une collaboration plus poussée avec les prescripteurs internes voire les fournisseurs eux-mêmes dans le cadre d'une démarche de co-construction du cahier des charges. Un exemple de relation constructive et équilibrée qui fait davantage plaisir à voir."
Elaborée, pour la deuxième année consécutive avec le CNA, et un comité scientifique de haut vol* l'étude a vu ses thématiques enrichies, comme le souligne Marc Sauvage, président du Conseil national des achats et directeur général adjoint de la région Ile-de-France en charge des achats, de la performance, de la commande publique et du juridique:
"les priorités en termes de recherche de création de valeur, le positionnement stratégique de la fonction, le management des risques, la gestion des relations fournisseurs, les achats responsables, etc. Un chapitre sur le développement des compétences RH a été ajouté ; il s'agit d'un enjeu majeur, tout comme la transformation digitale ou encore la modification de l'équilibre de la relation avec nos grands fournisseurs stratégiques. "
Les grandes priorités qui ressortent de l'étude
Les priorités des départements achats en 2019 et les chiffres-clés à retenir sont :
- Près de 54% des départements achats interrogés affirment subir des relations déséquilibrées et défavorables avec des fournisseurs. En effet, un certain nombre d'entre eux augmentent purement et simplement leurs prix de vente sans demander leur reste à leur référent achats. D'autres décident de ne plus délivrer et engendrent une rupture de de la chaîne d'approvisionnement. Les tentatives de déstabilisation voire d'intimidation restent très minoritaires mais présentes. Lire "Gestion des fournisseurs: des relations qui se tendent, parfois
- En 2019, 75% des personnes interrogées déclarent que la réduction des coûts restera le premier objectif des directions des achats. Ces dernières privilégient toutefois des stratégies de réduction des coûts plus intelligentes : si la négociation reste la méthode la plus utilisée pour réduire les coûts (par 58% des répondants), cette dernière est rejointe par l'ajustement des spécifications techniques (58%, en hausse de 11 points par rapport à l'année dernière). Lire La montée en puissance des réductions de coûts intelligentes
- "Seuls" 43% des acheteurs déclarent que leur organisation aura un objectif de réduction du nombre de fournisseurs en 2019, soit 4 points de moins par rapport à l'an dernier. Bien que le contexte soit un peu plus tendu que début 2018, la tendance se confirme toutefois : la réduction du nombre de fournisseurs est de moins en moins un objectif en soi pour une large majorité des entreprises. Lire "Gestion des fournisseurs: des relations qui se tendent, parfois
- Au-delà de la continuité et de la sécurisation des approvisionnements, la gestion des risques fournisseurs est une préoccupation importante chez les acheteurs puisque 75% d'entre eux déclarent avoir des objectifs en la matière en 2019. Ces risques peuvent être de caractères divers : risques logistiques, risques financiers, risques juridiques, risques qualité, risques normatifs, risques RSE, risques sanitaires, risques opérationnels ou risques d'image. Lire "Gestion des fournisseurs: des relations qui se tendent, parfois
- Le "Made in France" (ou l'achat local) est considéré par une majorité d'acheteurs (53%) comme un critère d'attribution du business. Non seulement ce pourcentage passe pour la première fois au-dessus de la barre des 50% depuis qu'il est mesuré, mais il progresse également de manière constante : uniquement 31% en 2017 et 43% en 2018. Lire Le "Made in France" devient un vrai critère d'achats dans le BtoB
Lire aussi:
- Gestion des fournisseurs : des relations qui se tendent "parfois"
- Positionnement des achats: la fonction progresse légèrement
- Les achats, une fonction qui doit permettre de faire carrière
- Les achats responsables ne sont pas un objectif prioritaire
- La montée en puissance des réductions de coûts intelligentes
- Le "Made in France" devient un vrai critère d'achats dans le BtoB
* Le comité scientifique de l'étude
Le comité scientifique est constitué de 11 personnalités des achats, dont l'ensemble des compétences et connaissances apportent une expertise supplémentaire à l'étude "Les priorités des départements achats". Comme lors de chaque édition, ses membres participent pleinement aux travaux de recherche, d'échanges et de publication autour de l'étude. Ils proposent notamment un certain nombre d'orientations, selon l'évolution des problématiques achats qu'ils peuvent rencontrer au quotidien, mais également en fonction des sujets qui font l'actualité du métier.
Le comité était composé de: Karine Alquier-Caro, directrice des achats chez Legrand; Jean-Luc Baras, directeur des achats chez Eiffage ; Eric Bouret, directeur des achats chez Bouygues Construction ; Jean Bouverot, alors responsable ministériel des achats au ministère des Armées ; Jean-Louis Collange, directeur des achats chez Servier ; Christophe Jan, directeur des achats France chez Orange ; Régine Lucas, directrice des achats chez L'Oréal ; Pascal Pelon, directeur des achats chez Axa France ; Isabelle Quettier, directrice des achats chez Suez ; Marc Sauvage, président du conseil national des achats et Olivier Wajnsztok, directeur associé chez AgileBuyer.
Méthodologie
L'étude AgileBuyer - Conseil National des Achats (CNA), "Les priorités des Départements Achats en 2019", a été réalisée entre le 19 novembre et le 30 novembre 2018 via un questionnaire en ligne adressé à un panel ciblé de personnes exerçant dans les Achats, tous secteurs confondus. Ainsi, les résultats de cette étude sont basés sur les réponses de 692 professionnels des achats ayant intégralement répondu au questionnaire (les réponses partielles n'ont pas été prises en compte). Il s'agit donc d'un panel qui reflète bien la fonction, dont les réponses permettent de déterminer les tendances du métier et les priorités. Les répondants: 29% de directeurs achats; 33%d e responsables achats; 34% d'acheteurs et 4% de coordinateurs achats - taille de l'entreprise: 48% des répondants sont issus d'entreprises de plus de 5000 salariés; 37% d'entreprises de 250 à 4999 salariés; 13% d'entreprises de 10 à 249 salariés et 2% d'entreprises de moins de 10 salariés.