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Logistique : quelle alliance privé-public pour accélérer la transition ?

L'État dévoile ses priorités pour transformer la logistique en France. Entre ports sous tension et électrification des poids lourds, le secteur entre dans une nouvelle phase de transformation. Un plan d'action qui s'articule autour de trois axes majeurs : compétitivité, décarbonation et ancrage territorial. Le récap' de la rédac.

Publié par Denica Tacheva le | Mis à jour le
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Logistique : quelle alliance privé-public pour accélérer la transition ?
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La logistique est aujourd'hui à la croisée des chemins. Comment continuer à livrer vite et partout sans étouffer la planète, ruiner les transporteurs ou saturer les territoires ? À l'occasion du salon SITL, l'État a levé le voile sur sa feuille de route. L'idée: faire front commun avec les acteurs privés pour moderniser les rouages du transport de marchandises. C'est ce qu'a détaillé Nicolas Osouf-Sourzat, adjoint au directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), porte-parole à l'occasion pour le ministre des Transports.

Préserver l'attractivité du pavillon français

"La logistique est essentielle à la souveraineté économique du pays", poursuit Nicolas Osouf-Sourzat. Le ton est donné. Première urgence selon l'État : redonner de l'oxygène à la compétitivité logistique française, dans un contexte économique jugé "complexe" pour la filière. Nicolas Osouf-Sourzat évoque directement les tensions actuelles dans les ports français. Même si les discussions en cours restent confidentielles, il l'affirme : "Le gouvernement est pleinement mobilisé pour déployer dès que possible cette situation."

Mais l'innovation est aussi un levier clé. Le programme Propulse, visant l'accélération et le développement des innovations de mobilité, récemment lancé par le ministère des Transports, soutient financièrement des projets innovants, aussi bien technologiques qu'organisationnels. Parmi les 17 projets lauréats, la société Square Miles se penche par exemple sur la planification logistique intelligente, tandis que la start-up River Connect vise à relier efficacement le fluvial et la route pour désengorger les axes routiers.

Autre chantier abordé, celui de la digitalisation du secteur. Aujourd'hui, les systèmes logistiques ne "se parlent" pas toujours entre eux. "Les projets numériques sont nombreux mais trop fragmentés," constate Osouf-Sourzat. Pour y remédier, l'État planche sur un langage universel de la logistique, un peu comme une grammaire commune pour tous les outils numériques de la chaîne. Un plan national est en cours d'élaboration avec les professionnels du secteur.

Transporter plus avec moins de véhicules

Côté climat, la logistique ne peut plus faire l'impasse sur sa transformation. Et pour l'État, pas question de tout miser sur un seul mode de transport. "Le routier restera majoritaire, mais il faut massifier les flux avec le ferroviaire et le fluvial", résume Nicolas Osouf-Sourzat.

C'est dans ce cadre qu'a été lancé le programme UX Fret, pour booster le fret ferroviaire. Mais le gouvernement ne néglige pas la route. Des aides à l'achat de véhicules électriques sont disponibles depuis 2022, et un nouveau système d'aides via les certificats d'économie d'énergie (CEE) est actif depuis janvier 2025. Nicolas Osouf-Sourzat donne un chiffre précis : "Pour un porteur électrique de 10 tonnes, on peut bénéficier d'une aide d'environ 31 000 euros." Et ce n'est pas tout : un guichet spécifique pour les PME a été mis en place. Mais Nicolas Osouf-Sourzat prévient : l'effort doit être partagé avec les donneurs d'ordre. "Je les invite à contractualiser dans la durée avec les transporteurs." L'Objectif est clair : éviter que les investissements pèsent uniquement sur les transporteurs.

Enfin, repenser l'implantation des entrepôts et plateformes logistiques fut la dernière piste évoquée. L'idée est de rapprocher les produits des consommateurs et réduire les kilomètres inutiles. "Transporter plus avec moins de véhicules", résume Nicolas Osouf-Sourzat, dans une formule qui pourrait bien devenir le nouveau mantra de la filière.

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