Quelles priorités pour les départements achats en 2025 ?
Quid de la 16e édition de l'étude AgileBuyer - CNA sur les tendances et priorités des départements achats ? Au pays de l'inflation, la réduction des coûts est visiblement "ROI". Un objectif qui fleure le maintien de la compétitivité et de la valeur des entreprises. La gestion des risques est également toujours en odeur de sainteté avec en ligne de mire, les défaillances d'entreprises et les possibles effets domino et les cyberattaques. Même si les directions achats ont renforcé leur agilité à l'aune des différentes crises, les tensions géopolitiques et les défis liés à l'énergie et aux matières premières demeurent préoccupants. Enfin, les objectifs liés à la RSE, notamment la décarbonation se normalisent dans les priorités des achats, bien que le sujet entraîne une hausse des coûts. Côté sujets qui décrochent, la relocalisation et la réduction de la dépendance à la Chine perdent de la vitesse cette année. L'ensemble des faits saillants de cette étude en images.
Je m'abonneEntentes illicites entre fournisseurs, un sujet d'inquiétudes croissantes en 2025
En progression, 60% des directions achats pensent faire face à des situations d'ententes illicites (ou cartels) entre leurs fournisseurs d'une même famille d'achats. Les cartels sont toujours plus actifs comme le montrent les nombreuses condamnations en 2024.
Rappelons que l'entente illicite se définit juridiquement comme l'association de plusieurs entreprises à travers une décision, un accord ou toute autre pratique concertée ayant pour objet ou pour effet de fausser le libre jeu de la concurrence sur un marché. La pratique est interdite par l'article 101 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.
Audits sur les droits humains, une copie achats très inégale
En 2025, 61% des départements achats sondés ne pratiquent pas d'audits externes relatifs aux droits humains sur les sites de leurs fournisseurs critiques. Plusieurs raisons peuvent expliquer l'absence d'une telle pratique : les coûts élevés, le manque de ressources ou d'informations fiables, ou encore la méconnaissance des obligations légales. Cette pratique s'intègre pleinement dans une démarche de conformité aux réglementations en vigueur, qu'elles soient nationales (Loi de 2017 relative au Devoir de Vigilance) ou européennes (Directive CS3D).
Coûts et prix : 3 Tendances Fortes
1. Début de déflation : 67% des directions achats renégocient certains contrats avec leurs fournisseurs dans un contexte de début de déflation.
2. Les fournisseurs des secteurs « à forte réglementation RSE » poussent les prix vers le haut en prétextant la réglementation contraignante. Ainsi, 57% des directions achats pensent que leurs fournisseurs utilisent la RSE pour augmenter les prix.
3. Globalement, la réduction des coûts restera une priorité en 2025 pour 77% des directions achats, avec une forte disparité entre secteurs privé et public : réduire les coûts sera la priorité pour 87% des directions achats du secteur privé, contre seulement 52 % dans le secteur public dans une période de dérapage budgétaire.
Une gestion des risques fournisseurs objectivée pour 77% des entreprises
En 2025, ce sont à nouveau 77% des directions achats qui auront des objectifs en matière de gestion des risques fournisseurs. Et 74% des directions achats pensent que les crises géopolitiques vont impacter leur stratégie achats en 2025.
Le recours à l'IA grimpe en flèche
La tendance montre une utilisation de plus en plus importante de l'IA dans les achats : 40% en 2025, soit 15 points de plus qu'en 2024. La digitalisation est plus que jamais un sujet au sein des achats, et le potentiel grandissant de ce type d'outils dans le quotidien des directions achats n'est pas pris à la légère. Sans grande surprise, c'est dans le secteur de l'informatique et des télécoms que les départements achats font appel à l'IA au quotidien (à 59%), suivi par l'industrie lourde (à 56%) et le secteur de la mode/luxe (55%).
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