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Données de prévision : est-ce le nouvel actif stratégique pour l'industriel ?

Volatilité des ventes, contraintes logistiques, recherche de marges : dans ce contexte tendu, la grande distribution n'a d'autre choix que de coopérer plus finement. Ce faisant, l'intégration des données de prévision devient un levier clé de performance. Une transformation qui redéfinit le rôle de l'industriel dans la relation avec le distributeur : anticipation des ruptures, mutualisation des flux, optimisation des coûts logistiques... Autant de gains concrets apportés par la GPA, racontés de l'intérieur à l'occasion d'un retour d'expérience de Refresco restitué lors du SITL 2025.

Publié par Denica Tacheva le | Mis à jour le
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Données de prévision : est-ce le nouvel actif stratégique pour l'industriel ?
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Dans la grande distribution les volumes sont massifs et les marges étroites. Pour gagner en précision et en réactivité, la GPA (gestion partagée des approvisionnements) se transforme sous l'effet d'un élément clé : l'intégration des données de prévision. Loin de n'être qu'un outil logistique descendant, la GPA est une partie intégrante d'un système collaboratif.

C'est ce que vit aujourd'hui Refresco, embouteilleur pour de nombreuses marques (sodas, jus, thés, boissons végétales...) qui représente aujourd'hui 30 % des flux manuels de l'entreprise en France. Pour Adeline Armand, chef de projet chez Refresco, cette bascule vers une GPA "augmentée" par les données change profondément le rôle de l'industriel vis-à-vis des distributeurs.

Une double lecture des données de prévision

Pour les industriels, l'enjeu n'est plus uniquement de répondre à la demande, mais de la prévoir, de l'ajuster et de la piloter en continu. C'est là que le besoin de dialogue entre industriel et distributeur reste élevé et l'intégration des données de prévision dans les outils de GPA prend tout son sens. Adeline Armand décrypte : " Ce qui change fondamentalement avec l'exploitation des données de prévision, c'est notre capacité à anticiper. On ne gère plus simplement une commande, on analyse des tendances, on comprend les pics de vente, et on adapte notre production en conséquence. "

Autrement dit, cette lecture croisée évite des blocages coûteux. Plutôt que de produire ou d'expédier à l'aveugle, l'industriel adapte ses volumes aux besoins réels, tout en tenant compte de ses propres capacités. Exemple concret, lorsqu'une ligne est saturée ou lorsqu'un article connaît une faible rotation, ces données rééquilibrent la charge, lissent les flux et évitent des décisions de dernière minute.

Réduction des surstocks, gestion des ruptures et camions pleins : les gains opérationnels

L'un des bénéfices directs de cette GPA augmentée est la gestion des ruptures longues. L'industriel ne se contente plus de traiter les commandes, il contribue directement à la gestion des stocks des enseignes. Si le fournisseur a une vision claire des historiques de ventes et des capacités futures de réapprovisionnement, il peut indiquer à quel moment un produit redeviendra disponible. Adeline Armant rebondit : « Si j'ai un stock limité, je peux voir quel entrepôt tourne le plus et rediriger le stock là où il est le plus utile, évitant ainsi un risque de rupture en magasin. On n'attend plus que le distributeur nous dise quoi faire : on agit avec lui. »

Autre axe de performance concrète soulevé par Adeline Amard c'est la mutualisation des flux, notamment avec PepsiCo. " Si on a des articles à faible rotation, on peut les mutualiser avec des références plus dynamiques, comme celles de PepsiCo. Résultat : des camions remplis au maximum, donc moins de trajets à vide, moins de CO2, et des gains financiers significatifs." illustre-t-elle.

Un dernier point : la gestion des "clics de vente", des pics soudains de consommation parfois liés à une promotion ou à un événement local. " On peut les repérer, ajuster la production et éviter que le distributeur surstocke ou sous-stocke. On limite les invendus, les obsolètes, et même les pénalités. " Il s'agit d'une entreprise qui protège les marges mais planifie également la production, évite la surproduction et réduit ses propres coûts internes.

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