Supply Chain & RSE, les deux sujets transformants de la fonction achats

Sécuriser les approvisionnements, "La" priorité des priorités des directions achats

Développement de ressources locales et relocalisations brûlent les lèvres de nombreux professionnels de la supply et des achats comme l'indique le 4e baromètre des risques supply chain réalisé par Kyu, cabinet de conseil. La tendance du double sourcing se confirme également en 2023, avec le développement d'une part importante du sourcing plus local (nearshoring). En d'autres termes, les entreprises ont une volonté de réduire les distances d'approvisionnement, notamment pour être moins dépendantes de certaines zones géographiques telle que la Chine et Taïwan, entre autres exemples. Nous passons d'un modèle totalement globalisé à une approche plus régionalisée. D'autant qu'avoir des sources d'approvisionnement positionnées dans des pays proches des zones de consommation présente plusieurs avantages, notamment en termes de délai, d'achats de transports et de fiabilité de l'approvisionnement.

La RSE, un prisme vertueux et concret pour la supply chain

Le greenwashing se fait plus timide depuis la Covid, la crise de l'énergie et le conflit en Ukraine. Et la RSE fait son petit bout de chemin notamment autour des sujets de relocalisation voire de Made in France, d'impact vertueux sur les territoires en matière d'emplois et d'inclusivité. Les directions achats se mettent donc en marche sur le sujet. D'après le baromètre Kyu, la majorité des entreprises ont également l'intention de développer un sourcing plus respectueux de l'environnement. Elles vont, par exemple, chercher à réduire la distance en rapprochant les sources d'approvisionnement, utiliser des modes de transports plus propres ou encore privilégier des fournisseurs ayant engagé des démarches en faveur de l'environnement. Des démarches notamment poussées par des réglementations de plus en plus contraignantes. Rappelons également que les services achats sont, en matière de RSE, la porte d'entrée des fournisseurs. Et c'est en partenariat, loin d'une logique purement transactionnelle ou financière, avec ces derniers qu'elles avancent sur le sujet avec dans l'idéal une feuille de route commune pour viser la décarbonation du fameux scope 3.

Un enjeu d'image : à la croisée de la RSE et de la supply chain

La réputation des marques est aujourd'hui indissociable de leur politique RSE. Ce lien est encore plus ténu dans le BtoC, avec des entreprises, qui plus proches du consommateur final, ont tout intérêt à prendre en considération les dimensions environnementales et sociales dans leur sourcing. Elles peuvent effectivement être facilement embarqués dans des polémiques qui pèseront directement sur leur chiffre d'affaires. D'autant que cela constitue également un élément de différenciation par rapport aux concurrents. Par ailleurs, les entreprises évoluent aussi sur ce sujet. Il ne s'agit pas seulement de sensibiliser le client interne ou le fournisseur mais bien de communiquer pour en faire un levier d'attractivité et que le volet réglementaire est de plus en plus contraignant sur ce thème ». En définitive, les tendances à l'oeuvre dans le métier d'acheteur témoignent d'un processus de transformation structurel de l'économie vers le bas carbone. Pour y parvenir, les entreprises participent, depuis la multiplication des crises, à un phénomène partiel de démondialisation qui se traduit par le bond du friendshoring (rapatrier les centres de production vers des pays amicaux) et qui fait croître la demande en matières premières de base (comme les métaux industriels).