Sourcing agile pour les prestations IT, quels impacts sur les achats ?

Publié par Anne-Sophie David le 17 juin 2016 - mis à jour à 10:30

Le cabinet de conseil en transformation,TNP, a mené une enquête sur le sourcing des prestations IT en mode agile. Pour 70% des entreprises interrogées, l'agilité est devenue un enjeu stratégique, qui bouscule et révolutionne au passage les manières de travailler. Et d'acheter.

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L'agilité ? "Capacité à favoriser le changement et à y répondre en vue de s'adapter au mieux à un environnement turbulent". Cette définition de Jim Highsmith (rédacteur du Manifeste Agile), replacée aujourd'hui dans le contexte de l'entreprise, fait apparaître une véritable révolution qui implique un changement de paradigme dans les pratiques de contractualisation et de pilotage des prestations IT.

Les 4 piliers du Manifeste Agile :

* Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils

* Des logiciels opérationnels plus qu'une documentation exhaustive

* La collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle

* L'adaptation au changement plus que le suivi d'un plan

Négociation qualitative et non plus volumique

Avec, de fait, un impact sur les achats. "Si la direction des achats doit conserver son rôle de sourcing des meilleures offres qui répondront au mieux aux besoins des clients internes de l'entreprise, avec le mode agile, elle va devoir acheter une capacité à faire, sans définition d'un périmètre précis", explique Guy Leturcq, associé et co-fondateur du cabinet TNP. Donc, in fine, sans cahier des charges préétabli car l'idée est de travailler avec les différentes directions métiers pour délivrer le produit qui répondra au mieux aux besoins des utilisateurs finaux.

Si "cela chamboule les codes", reconnaît Guy Leturcq, entrainant de fait une perte de repères pour les directions achats, le sourcing en mode agile est en passe de devenir incontournable poursuit-il. "Cette tendance s'est accélérée ces dernières années avec l'explosion du digital, du cloud computing et le rapport au temps car on est aujourd'hui dans la quasi-immédiateté". Les modes d'achat doivent donc aussi évoluer et s'adapter à cette nouvelle donne.

Processus itératif

Le mode agile nécessite la mise en place d'un cycle itératif destiné à améliorer sans cesse l'outil. "Au lieu d'être dans un effet "tunel" avec un cycle long et chronophage conception-réalisation-test, nous passons à un processus itératif tous les 15 jours/3 semaines, ce qui permet à l'utilisateur final de suivre l'avancée du projet et de corriger et/ou modifier si besoin le produit en fonction de ses priorités métier". Un processus qui peut mettre à mal les achats, n'ayant plus de référence.

Selon Guy Leturcq, ces approches "test and learn" vont se multiplier dans les entreprises. Les achats doivent donc être prêts.

Quels sont les avantages du mode agile ?

Guy Leturcq : "Le mode agile permet un développement logiciel qui colle au besoin réel de l'utilisateur car, dans de très nombreux cas, on s'aperçoit que la partie réellement utile ne représente que 30 ou 40% des fonctionnalités qui sont développées. Avec l'agile, on ne développe QUE des fonctions utiles aux métiers. Quand on fait de l'agile on n'est plus dans de la négociation de volumes mais sur de la négociation qualitative donc plus difficile à appréhender pour les acheteurs. Les entreprises les plus matures aujourd'hui en terme d'agilité sont celles du secteur de l'économie numérique, qui travaillent avec des start'up qui, par essence, sont agiles."

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