Des données de qualité
Mesure des économies, performance des fournisseurs, process et même RSE et ressources humaines... les indicateurs que peuvent suivre les directions achats sont très nombreux. Dans son livre La boîte à outils de l'acheteur (éditions Dunod), co-écrit avec Stéphane Canonne, Philippe Petit (Cegos) établit même une check-list des leviers achats (outil 37) qui correspondent à de nombreux indicateurs : co-développement, sourcing de nouveaux fournisseurs, audit, management de la qualité fournisseur, analyse des coûts, enquête interne, temps de cycle d'approvisionnement, délais de paiement fournisseurs, réutilisation des investissements, etc. Les idées d'indicateurs ne manquent donc pas ! Mais en suivre des centaines serait contre-productif. Philippe Petit pense qu'il faut se limiter à 15 indicateurs maximum : "Sinon, c'est illisible et le pilotage n'est pas efficace". Car pour chaque indicateur, il pense qu'il ne faut pas se limiter à suivre uniquement le niveau de performance mais aussi les objectifs et les actions mises en place pour les atteindre. Ce sont bien les objectifs de la direction achats qui doivent permettre de définir les indicateurs à suivre. Hicham Abbad Andaloussi (KLB) recommande de partir des objectifs de l'entreprise pour voir en quoi les achats peuvent y contribuer.
Il faut aussi et surtout s'assurer que les indicateurs que l'on souhaite suivre peuvent être mesurés de manière efficace et fiable. "Un indicateur n'est bon que si la donnée est de qualité", assène Aldric Vignon (Argon). Hicham Abbad Andaloussi regrette que l'information à disposition ne soit pas assez fiable. "Or si l'information d'entrée est mauvaise, les indicateurs n'ont plus aucun sens. Même le plus beau des tableaux de bord, si les données sont déclaratives, ne vaudra rien", alerte-t-il. Il donne l'exemple des économies : "Personne n'est capable de donner une méthode de calcul homogène pour tous les projets, ni mathématiquement démontrable. Ce qui éveille des soupçons du côté de la direction générale et de la direction financière, d'autant plus qu'ils ne retrouvent pas les chiffres annoncés dans les comptes". Il invite donc à revenir à la base et à adopter des indicateurs SMART : spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporels.
Efficience vs efficacité
Et si pour mesurer la performance des achats, on ne s'intéressait pas qu'à leur efficacité mais aussi à leur efficience ? C'est ce que recommande Olivier Wajnsztok, directeur associé d'AgileBuyer : "Les indicateurs d'efficience ne se contentent pas de comparer les résultats aux objectifs à atteindre, ils comparent également aux moyens engagés : ils sont plus difficiles à mettre en oeuvre, plus polémiques également, mais aussi plus intéressants", juge-t-il. Par exemple, pour les gains, on ne se focaliserait pas uniquement sur les objectifs mais on les comparerait également au coût des acheteurs, c'est-à-dire à leur salaire mais aussi à leur équipement informatique.
Top 10 des indicateurs achats
- économies réalisées
- respect du budget fixé
- pourcentage des dépenses passées par la direction des achats
- santé financière des fournisseaurs
- respect des SLA
- pourcentage de nouveaux fournisseurs
- satisfaction des clients internes
- satisfaction des fournisseurs
- satisfaction des acheteurs
- pourcentage des achats responsables
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