Achats : des pénuries sur tous les fronts
Les pénuries ont eu un fort impact sur les marges de l'entreprise, selon 65% des répondants à la 13 édition de l'étude AgileBuyer / CNA sur "Les priorités des Départements Achats en 2022" tandis que 69% des directions achats ont indiqué avoir recouvré le même volume d'achats qu'avant crise",
Je m'abonneEn 2022, 68% des directions achats interrogées dans le cadre de l'étude sur "Les priorités des Départements Achats en 2022" ont déclaré être confrontées à des pénuries. Loin d'être anecdotiques, les pénuries sont une réalité pour environ deux entreprises sur trois. C'est une situation inédite par l'ampleur du phénomène qui touche un nombre de secteurs plus larges que les achats. Pénuries de matière premières ou de main d'oeuvre, les achats doivent composer avec cette nouvelle donne et orienter leur stratégies achats en fonction de ces éléments. "Chez Microsoft, dans le hardware nous avons été doublement impactés, à la fois en tant que constructeur (Surface, Xbox) qu'en tant que client, ce qui a nécessité de réviser nos plans marketing auprès des grands distributeurs", témoigne Olivier Joseph, directeur achats France chez Microsoft.
Des pénuries que l'on retrouve dans des secteurs stratégiques comme l'automobile (78% des répondants) ou encore la mécanique/métallurgie-équipements-meubles et textile (75%). Du fait de ces pénuries notamment dans le secteur de l'automobile, certaines usines ont été contraintes d'être mises à l'arrêt. Le secteur agroalimentaire/ hôtellerie/ restauration est celui qui est le plus à la peine. L'huile de palme, le blé ou le maïs ont des cours qui sont à leurs plus haut depuis 10 ans, voire leur plus haut historique. Le cours du café a également subi des hausses vertigineuses.
Des pénuries qui impactent les marges des entreprises
Ces pénuries ont eu un fort impact sur les marges de l'entreprise, selon 65% des répondants à cette étude AgileBuyer / CNA. Les secteurs les plus touchés sont la mécanique/métallurgie-équipements-meubles/textiles (à 86%) suivi de près par la conso-distribution (83%) et le secteur de l'automobile (83%).
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"Malgré les pénuries et les difficultés d'approvisionnement, 69% des directions achats ont recouvré le même volume d'achats qu'avant crise", souligne Olivier Wajnsztok, chef d'orchestre de l'étude. En clair, seules deux entreprises sur trois donnent le même volume de business à leurs fournisseurs qu'avant la crise.
Si un grand nombre de secteurs a recouvré le même volume d'achats qu'avant crise, il est intéressant de noter que le secteur de l'aéronautique- défense et celui de l'automobile sont les derniers du classement. Seuls la moitié d'entre eux ont recouvré leurs volumes d'achats d'avant crise (respectivement 51% et 43%).
Si ces pénuries impactent le chiffre d'affaire des entreprises, elles sont cependant jugées comme "conjoncturelles" pour la majorité des répondants (soit 91%). Ce qui est de bon augure pour la reprise économique dès la sortie de crise.
"Si la crise des pénuries de matières premières semble conjoncturelle et en cours de résorption, la crise du transport "overseas" par containers n'est pas encore réglée car les délais et coûts sont encore beaucoup trop élevés en 2022. Par ailleurs, l'inflation des coûts de l'énergie en Europe (+800% pour l'électricité en un an) engendrera en 2022 une crise économique plus importante que celle de 2021 pour les industries les plus énergivores (sidérurgie, mécanique, etc.)", commente Pascal Garnero, directeur des achats NTN-SNR & NTN Europe.
Métaux, matières premières et électronique : en tête des pénuries
Les métaux (23%), les matières premières (hors métaux et chimie) (17%) et l'électronique (14%) arrivent en tête du classement des pénuries pointées du doigt par les directions achats. Suivent de près l'IT (à 13%) et les transports (à 12%). Ainsi, le manque de semi-conducteurs impacte fortement la production dans le secteur de l'électronique, de l'IT mais également de l'automobile. L'indice Bloomberg des matières premières est à son plus haut historique, soit à près de +30% en un an. Le pétrole a pris près de 40% sur l'année 2021.
"Les directions d'achats ont démontré durant cette période agitée, 2020 puis 2021 et certainement 2022, que leurs procédures de gestion de risque étaient adaptées et solides pour faire face à la situation", commente Karine Alquier-Caro, Group VP Purchasing, directrice des achats du Groupe Legrand. Les plus matures d'entre elles qui avaient développé au préalable des politiques de multisources en sont sorties plus résilientes et donc gagnantes".
Voir tous les résultats de l'étude "Les Priorités des Départements Achats 2022" de AgileBuyer / CNA:
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