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Stratégie achats : revoir sa feuille de route pour faire face aux nouveaux défis!

Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
L'e-commerce comme levier de développement de l'économie française.
L'e-commerce comme levier de développement de l'économie française.

Maîtrise des coûts et des délais d'approvisionnement, RSE... Les achats doivent jongler avec différents leviers pour servir au mieux la stratégie de leur entreprise. Cela impose de revoir la feuille de route pour répondre à ces nouveaux enjeux.

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Les entreprises font actuellement face à de nombreux changements, ce qui impose de revoir leur feuille route. En général, la direction générale définie une stratégie qui est ensuite déclinée à chacun des métiers, dont les achats. Dans certains cas, les achats peuvent tout de même apporter leur pierre à l'édifice. C'est notamment le cas chez L'Oréal. "Les achats ont influencé la stratégie d'entreprise puisque nous avons amené la nouvelle tendance du metaverse, qui est maintenant partie prenante de la feuille de route du groupe", a relaté Séverine Théry, directrice des achats directs de L'Oréal, lors d'un webinaire intitulé : "Aligner stratégie achats et stratégie d'entreprise pour assurer le succès collectif" et organisé par le CNA dans le cadre des Universités des achats.

Trois ans pour refondre un cycle achats

Revoir le plan d'achats n'est pas une étape à prendre à la légère. "Il faut en moyenne trois ans pour revisiter le cycle achats d'une entreprise et le redéployer dans l'ensemble de l'organisation. Cela nécessite aussi des moyens importants", souligne Vincent Goudet, directeur des opérations du cabinet de conseil By.O Group. Cette phase semble néanmoins nécessaire pour rester compétitif dans le contexte actuel. "Une stratégie d'achats conçue il y a dix ans ne ferait plus sens aujourd'hui après les nombreuses crises que nous avons subi", confirme Marc Debets, président de By.O Group.

Répondre aux attentes de la DG

Lors de l'établissement de la feuille de route achats, il est important de prendre en compte les attentes de la direction générale. "Cela permet de créer des bénéfices pour tout le monde, y compris pour les fournisseurs", indique Vincent Goudet. Un alignement qui nécessite de travailler différents leviers. "Aujourd'hui, nous observons une grande attente de la direction concernant la baisse des coûts. Mais il ne faut pas réduire les achats à cette seule dimension, il faut que nous allions aussi sur l'extra-financier", précise Séverine Théry. En janvier dernier, le géant des cosmétiques a par exemple organisé un webinaire à destination de ses fournisseurs français pour leur partager 80 initiatives de réduction des consommations d'énergie réalisées dans les usines de L'Oréal. "L'idée était de leur donner des idées afin qu'ils s'inspirent de nos bonnes pratiques", indique Séverine Théry. L'Oréal a également pris une vingtaine d'engagements en faveur de l'environnement à l'horizon 2030 dont plusieurs concernent le packaging (augmenter la part de matière recyclée et de produit recyclable). "Pour sourcer ces nouveaux produits, nous aurons besoin de l'innovation fournisseur", souligne Séverin Théry.

Renégocier les prix

La maîtrise des coûts est également un sujet essentiel pour la DG. Après le pic d'inflation subi l'an dernier, l'heure semble aujourd'hui propice à la renégociation des prix avec les fournisseurs. "Les achats doivent prendre l'initiative de rediscuter les prix en ayant une compréhension fine des structures de coûts. L'entreprise qui mettra six mois de plus à faire baisser les prix ou qui n'aura pas négocier une réduction aussi importante que son concurrent perdra un avantage concurrentiel", explique Marc Debets.

Il est toutefois important de garder un bon équilibre entre maîtrise des coûts et création de valeur. "Dans la restauration d'entreprise, nous avons par exemple vu des contrats renégociés en travaillant essentiellement sur le coût et non sur la valeur ce qui a contribué à dégrader le service. Les employés se sont sentis moins considérés", met en garde Vincent Goudet. Chez L'Oréal, les achats peuvent décider de payer un prix plus élevé si cela génère de la valeur pour le groupe. "Il peut s'agir d'une innovation qui nous donnera une exclusivité par rapport à nos concurrents, ou encore des délais d'approvisionnement plus courts ou des capacités plus grandes chez nos fournisseurs", illustre Séverine Théry. Depuis la crise du covid, la sécurisation des approvisionnements est également devenu un enjeu clé pour de nombreuses entreprises.

 
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