Fin des télécoms sur cuivre : Acheteurs lancez l'alerte !
L'arrêt des moyens de télécommunications sur cuivre peut paraître anodin mais c'est un sujet que doivent maîtriser les achats en lien avec la DSI au risque de voir leurs usines et/ou bureaux coupés du monde extérieur (clients et fournisseurs). Pascal Lenchant, pdg de Neoditel, cabinet de conseil en télécommunications lance l'alerte lors d'une matinée Adra.
Je m'abonneImaginez un ou plusieurs de vos sites (bureaux et/ou usines) coupé subitement du monde exterieur du jour au lendemain en raison de l'arrêt soudain de ses lignes téléphoniques. C'est ce qui risque d'arriver comme ce fut le cas pour une usine du groupe Danone à Concarneau, si les entreprises n'anticipent pas le sujet de l'arrêt des télécommunications sur cuivre. Un sujet qui peut paraître anodin mais qui semble loin de l'être. "L'arrêt des télécommunications sur cuivre, (soit les vieilles lignes analogiques, les lignes numériques T0 et T2, ainsi que toutes les box ADSL et les liens data SDSL) est proche. Celles-ci vont être coupées par l'ensemble des opérateurs entre janvier 2025 (162 communes, dont Rennes et Vanves...) et 2030", explique Pascal Lenchant, fondateur et dirigeant de Neoditel, cabinet de conseil en télécommunications à l'occasion des 12e rencontres de l'Adra (Association des directeurs et responsables achats) le 23 avril dernier au siège de LVMH. L'arrêt prochain de ces modes de télécommunications s'explique en partie par un réseau devenu obsolète et une maintenance très coûteuse.
Des déconnections échelonnées jusqu'en ... 2030
Selon l'Arcep (Autorité de Régulation des Communications Electroniques, des Postes et de la distribution de la Presse), dès 2028, 25% des communes seront déconnectées chaque année. "Et cela se fera massivement et à un rythme très rapide les trois dernières années, souligne Pascal Lenchant. Il s'agit donc d'anticiper et de ne pas avoir en tête la seule date butoir de 2030!" Généralement, les entreprises ne se sentent pas concernées par le sujet car elles pensent avoir déjà migré leur téléphonie et imaginent que cela ne concerne que la téléphonie de bureaux. Or, "on estime à 5 à 10 lignes analogiques par implantation de site (modems, machines à affranchir, ...)", détaille le pdg de Neoditel. A titre d'exemple, les ascenceurs sont concernés par cet arrêt. Ainsi, la Fédération française des télécommunications (FFT) a réuni les ascensoristes (Kone, Otis, ...) pour choisir de migrer de manière conjointe vers la 4G.
De la proactivité des achats sur cette transition
Pour remplacer ces télécoms sur cuivre, les entreprises auront le choix entre la fibre optique, la solution 4G/5G ou encore la solution satellite avec des offres comme celles de Starlink de SpaceX d'Elon Musk. Pour faire le meilleur choix, les directions achats devront engager en lien avec la DSI un inventaire de leur ligne téléphonique (collecte des factures, inventaire des parcs de lignes, identification des usages) afin d'établir une roadmap de migration et d'éventuellement lancer un appel d'offres tout en résiliant les lignes obsolètes. "Directions achats, soyez lanceur d'alerte sur ce sujet pour éviter les coupures", interpelle Pascal Lenchant. Sans compter les économies engendrées par un tel projet. "Neoditel a été missionné par un opérateur pour analyser 17 000 lignes téléphoniques chez Elior. Près de 10 à 30% des lignes étaient inutilisées. Si on estime le coût de 22 à 25 euros par ligne, cela peut amener à de sacrées économies", conclut le pdg de Neoditel.