Emmanuel Faudais (UCPA) : "Le P2P implique de réinterroger la feuille de route des achats"
Cet acheteur à la fibre sociale a rejoint le groupe UCPA, créateur de lien social par le biais du sport, il y a 5 ans avec, pour mission, le pilotage de la montée en maturité de la fonction achats groupe. Le procure to pay ? "Il faut envisager cette solution au bon moment" défend-il.
Je m'abonneOù en êtes-vous dans votre réflexion vis-à-vis du procure to pay ?
Les objectifs adoptés en termes de pilotage de la fonction achats groupe sont ceux fixés par la Matrice de Maturité. Le fait de s'en référer à un tel outil méthodologique permet de découper notre feuille de route, notamment SI, en plusieurs étapes ou " briques " : 1) Opter pour une base fournisseurs unique ; 2) Se doter d'outils de spend analysis etc. Pour vérifier le bon déroulement de cette démarche, la gouvernance achat confronte régulièrement les objectifs à la réalité, avec une approche très pragmatique qui consiste à dire pour chaque macro -domaine : " C'est fait / Ce n'est pas fait / C'est en cours ". Partis d'un niveau bas il y a 5 ans et demi, nous nous approchons aujourd'hui de la maturité visée. Mais l'intégration à ce stade d'un outil de procure to pay impliquerait nécessairement de réinterroger la feuille de route. Cette intégration nécessite, en effet, dans un premier temps, la structuration de la fonction achats. Une fois la feuille de route clairement établie, nous pouvons envisager d'intégrer les approvisionnements.. Il faut envisager cette solution au bon moment.
En quoi l'ancrage de l'UCPA dans l'économie sociale influe-t-il sur vos prises de décision ?
En ce qui concerne le choix d'opter pour une solution de procure to pay, notre " ADN social " n'a pas d'impact. Il influe en revanche sur notre approche stratégique de la fonction. Tout en gardant comme coeur de métier l'optimisation des ressources - un besoin vital pour rester compétitif - nous tendons en effet à être un business and social partner. Cela implique de garder, en ligne de mire, la satisfaction de l'ensemble des parties prenantes. A l'inverse d'un acteur économique classique, notre finalité est d'accroître notre dividende social et non pas celui d'actionnaires.. Dès lors, l'enjeu est de savoir comment impliquer nos fournisseurs dans cette démarche de création de valeurs et de définir avec eux des règles de répartition .Par ailleurs, notre position dans l'économie sociale nous permet de prendre nos décisions en nous positionnant sur des horizons plus long terme.
Quel regard portez-vous sur la digitalisation des achats ?
Dans notre nouveau plan stratégique, nous avons identifié la nécessité de travailler sur toutes les opportunités offertes par la numérisation de l'économie dans les relations avec l'ensemble de nos parties prenantes. Sur le secteur des achats, le marché des éditeurs recèle de belles opportunités pour faire évoluer les pratiques. Le rôle de l'acheteur est de savoir les identifier, en faisant néanmoins la part des choses. Cela reste, en quelque sorte, un marché comme un autre, d'où l'importance de faire de la veille pour savoir, in fine, évaluer l'utilité de l'innovation.