[Billet d'humour] Alors, encore fans des années 2000 ?
Ce travail crucial de créativité était forcément confié à d'éminents cruciverbistes, puisqu'il fallait trouver un Acronyme (avec un grand "A") qui faisait Mouche (avec un grand "M" Cambronnien). Alors, par charité, on ne citera pas les noms de ces programmes
Je m'abonneLes années 2000, c'était quand même trop top ! L'âge d'or des cabinets de conseil en achats (mais ne vous inquiétez pas les gars, ça va revenir !) : les sociétés, qui venaient juste de structurer leur fonction achats, voulaient toutes - et à juste titre - lancer de grands programmes d'amélioration. Et là, et là... les cabinets en question arrivaient pour leur proposer des offres toutes packagées et déjà bien rôdées chez d'autres clients. Vous avez dit : heureuse coïncidence ?
Longue vie aux "mappings", aux "quick wins" et aux "low hanging fruits" ! Bonheur des bonheurs, il s'agissait juste de faire de subtils copier-coller pour bondir joyeusement d'un client à un autre, telle une nuée de sauterelles. Et pour éviter que tout cela "sente les cabinets" (voire la cabane au fond du jardin ?), l'originalité principale tenait en une phrase : "mais comment va-t-on bien pouvoir baptiser le programme cette fois-ci ??"
Ce travail crucial de créativité était forcément confié à d'éminents cruciverbistes, puisqu'il fallait trouver un Acronyme (avec un grand "A") qui faisait Mouche (avec un grand "M" Cambronnien). Alors, par charité, on ne citera pas les noms de ces programmes. On peut tout au plus relever quelques règles : l'acronyme devait FORCEMENT inclure l'initiale de la société cliente (après tout, c'était eux qui payaient), tout comme ledit programme devait avoir un "Sponsor" prestigieux, dont la caractéristique commune était en général de n'y connaître que pouic en achats.
Parfois, l'acronyme était explicite, et finissait par un chiffre : "30" pour "gagner 30%" (ce qui est tout à fait trivial, comme chacun sait), "500" pour "gagner 500 millions" (une paille), "puissance 2" pour "dites donc, il est peut-être temps de se bouger les fesses?", "0" pour "zéro défaut fournisseurs". Pour le zéro défaut, l'imagination était d'ailleurs sans fin : à quoi bon parler en pourcents, en millièmes, voire en ppm (part per million) ? Voyons grand, nous visons forcément le "part per billion". En route vers l'au-delà ! J'ai aussi ouï dire qu'un grand groupe avait échappé à un programme nommé "homard", mais peut-être y a-t-il eu encore plus créatif?
Acronymes : vous nous manquez tant ! Revenez-vite qu'on se marre encore...
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