Les 4 tendances des supply chain en 2016 selon Deloitte
Deloitte vient de publier son enquête mondiale mettant en lumière quatre grandes tendances qui dessinent le nouveau visage de la supply chain en 2016 et son rôle dans la performance de l'entreprise.
Je m'abonneChahutées par le vent économique, malmenées par la concurrence, privées d'une vision long terme, les entreprises internationales ont pris conscience de l'impérieuse nécessité de gérer leur chaîne logistique, souvent très étendue, source potentielle de création de valeur mais aussi source de risques.
Cette 2ème étude mondiale lancée par le cabinet Deloitte avait pour objectifs d'analyser la façon dont les entreprises gèrent leur supply chain et de comprendre les problématiques qu'elles rencontrent, en particulier sur les talents et les nouvelles technologies. Elle se base sur le témoignage de 400 entreprises internationales, issues de plusieurs industries et dont le CA annuel est de l'ordre de 500 millions de dollars US.
L'étude rappelle que l'entreprise a cinq fois plus de chances d'être performante financièrement si sa supply chain est elle-même performante.
Deloitte pointe que les entreprises font état d'un environnement marché plus tendu encore qu'en 2015, avec des défis majeurs à relever : une pression accrue sur les prix (51%), une demande de délais de réponses plus rapides (50%) ainsi que des exigences des clients en terme de degré de personnalisation des offres (49%).
Les 4 tendances
1 - Les réseaux Supply Chain interconnectés ("Value Webs") : Deloitte a constaté que les supply chains classiques se transforment de plus en plus en écosystèmes dynamiques, hyperconnectés et collaboratifs. "A la différence des supply chains linéaires, la création de valeur repose sur les échanges d'informations", a indiqué Magali Testard, Associé Conseil Achats et supply chain chez Deloitte.
2 - L'adoption des nouvelles technologies comme clé du succès : Impression 3D, drones ou encore véhicules autonomes autant de technologies émergentes qui vont pouvoir apporter les plus grands changements dans les supply chains de demain. Parmi les technologies étudiées, l'adoption d'outils d'optimisation des stocks et des flux et ceux liés aux analyses prédictives. Deloitte relève que l'adoption de technologies mobiles et embarquées ou de l'impression 3D varie de 25% entre les supply chains leaders et les supply chains suiveurs.
Mais si l'engouement est là, dans les faits, cette adoption est encore timide car les entreprises interrogées envisagent d'investir 7 millions de dollars sur 2 ans, ce qui est peu au regard du CA réalisé par ces entreprises (plus de 500 millions de dollars)...
3 - L'Internet des Objets (IoT) pour améliorer son ROI
Deloitte a rappelé que le développement des objets connectés dans les supply chains avait modifié profondément le cercle de valeur de l'information en démultipliant les données.
- Avantages pour l'entreprise ? Ces données analysées vont permettre de mieux anticiper les risques et agir de manière plus innovante et efficace.
- Objectif ? Que les supply chains deviennent des générateurs de revenus nouveaux.
- Secteurs impactés ? Tous, selon Deloitte, qui donne l'exemple du secteur automobile dans lequel l'utilisation de capteurs de mesures du taux d'humidité dans les ateliers de peinture des carrosseries de voiture a permis d'améliorer le ROI de 166% en 5 ans. D'autres exemples concrets ont également été relevés dans l'électroménager, l'aéronautique, la logistique ou encore le transport et le domaine ferroviaire.
4 - Vers un nouveau modèle de gestion des talents
Selon les entreprises interrogées, la réflexion stratégique et la résolution des problèmes (74%), la collaboration avec les partenaires (68%) et la maîtrise des nouvelles technologies (67%) sont les compétences sur lesquelles Deloitte préconise d'investir dès aujourd'hui.
L'acheteur devra être un gestionnaire de risques, doté d'une vision transversale et d'une capacité à communiquer avec différentes directions opérationnelles pour comprendre les enjeux et leurs impacts sur les achats.
87% des supply chains leaders ont confiance dans leur niveau actuel de compétences et seulement 77% dans le futur.
"Pour devenir le leader dans la supply chain de demain, il faudra prévoir une stratégie d'innovation en amont de la stratégie d'investissement, s'aligner avec les besoins des clients dans une vision prospective à 5 ans, renforcer les collaborations via les nouvelles technologies et investir dans le recrutement et la formation", a conclu Magali Testard.
Des préconisations de bons sens pour "performer" demain qu'il n'est en revanche pas si facile à appliquer dans les faits compte tenu du contexte économique et de budgets non extensibles...