DossierLes multiples facettes d'un profil d'acheteur idéal
4 - 12 préconisations pour les experts et les acheteurs
Isabelle Jehan et ses collègues formulent 12 préconisations pour améliorer l'apprentissage des compétences de l'acheteur.
Après avoir réalisé une synthèse de la vision des experts et de celle des acheteurs, Isabelle Jehan et ses collègues chercheurs ont formulé 12 préconisations pour améliorer l'apprentissage des compétences de l'acheteur. Elles s'appliquent aux parties prenantes, à savoir les experts et les acheteurs, mais également aux organismes de formation qui interviennent en l'amont de cette chaîne du savoir.
Cinq compétences pour les experts achats
Les cinq premières compétences concernent les experts, qui jouent un rôle déterminant dans le développement des compétences de leurs équipes.
Intégrer la notion de temps dans le processus de développement des compétences. Or, c'est ce dont manquent le plus souvent les entreprises. Le manager devrait pouvoir repérer les lacunes, former et asseoir les compétences pour une meilleure performance des actions achats.
Encourager le benchmarking, c'est-à-dire inciter l'acheteur à confronter les pratiques de son entreprise à celles des leaders pour en éprouver l'efficacité et identifier des sources d'amélioration.
Favoriser le travail en binôme afin de bénéficier d'une synergie d'apprentissage.
Rebaptiser la fonction. Changer la dénomination du métier afin d'éradiquer le risque d'amalgame entre les compétences nécessaires pour exercer le métier d'hier et celles requises pour le métier d'aujourd'hui. Manager des ressources externes, par exemple.
Développer la reconnaissance des compétences comportementales et métacognitives. Cela aiderait l'acheteur à les conceptualiser. De plus, l'accent serait désormais mis sur autre chose que le respect des objectifs financiers et la reconnaissance seule des aspects techniques du métier.
Quatre préconisations destinées aux acheteurs
Se construire une légitimité et une crédibilité : l'acheteur doit convaincre de son potentiel pour pouvoir travailler au mieux dans des équipes pluridisciplinaires. Développer un climat propice à la confiance : c'est une préoccupation particulièrement importante pour l'acheteur, qui souhaite amener le client interne à s'exprimer sur son besoin pour le traduire en solution grâce à l'offre du fournisseur.
Intégrer l'apprentissage en triple boucle dans son mode de pensée et favoriser le développement des compétences métacognitives : l'aide du manager est capitale pour apprendre à apprendre mais l'acheteur doit être prêt à remettre en cause ses savoirs. C'est à l'acheteur de mettre ce processus en place.
Orienter la pensée vers une démarche systémique : adopter une vision globale permet, en effet, d'appréhender le projet achats dans son intégralité. Il est ainsi possible de tenir compte de l'ensemble des contraintes liées à l'environnement.
Deux préconisations pour les organismes de formation
Les deux préconisations suivantes concernent les organismes de formation qui sont impliqués en amont de la chaîne d'apprentissage.
Développer l'approche systémique dans la résolution des études de cas : favoriser les représentations mentales pour élaborer des "systèmes" capables de conceptualiser les problèmes rencontrés. La phase suivante consiste à proposer des solutions adaptées tout en tenant compte de la complexité future.
Renforcer le lien avec les entreprises, afin de rester en phase avec les besoins des recruteurs.