[Trophées] Jean Bouverot (ministère de la Défense): Le service avant tout !
Après la SNCF où il a appris à aimer les achats publics - "j'y ai découvert des valeurs, un engagement et une culture du service qui m'ont donné envie d'y rester et d'y progresser", Jean Bouverot a rejoint le ministère de la Défense où il développe l'écoute avant toute chose.
Je m'abonneIl ne porte pas l'uniforme, mais il l'a dans le coeur. "Il n'y a qu'une armée dans un pays. C'est un honneur de la servir", commente Jean Bouverot, responsable des achats ministériels au ministère de la Défense, hors armement, depuis huit ans.
Bien que de formation commerciale - il est diplômé de l'ESC Saint-Etienne- et détenteur d'un MBA de l'EM de Lyon, Jean Bouverot a "toujours pensé aux achats", comme il l'explique. C'est ainsi qu'il y a fait son stage de fin d'études dans les achats, chez BSN, avant d'intégrer Casino, puis la SNCF. L'acheteur d'alors a été très vite détaché.... dans les chemins de fer allemands, en 1992. "J'y ai passé 4 ans, avec une période d'alternance entre la France et l'Allemagne, assurant une liaison entre les deux réseaux ferroviaires. J'ai vécu la réunification des chemins de fer de l'est et de l'ouest, de l'intérieur, et participé à la création de la centrale d'achats du réseau, en 1994". "Une expérience, raconte-t-il "qui a été très importante dans mon parcours car elle m'a permis de comprendre les différences de culture achats. J'ai appris l'agilité et les dynamiques de changement dans le respect des cultures... On ne peut faire de grands projets qu'en respectant la culture de chacun."
la SNCF lui a confié une direction commerciale en 1996. Il était chargé de vendre les produits du démantèlement et les voitures et wagons retirés du service, dont certains étaient reconditionnés dans des ateliers en manque de charge à l'époque. Il y avait un enjeu à vendre du matériel roulant reconditionné en France par les cheminots : "J'ai mené de grands projets à l'export, en travaillant avec Cuba ou l'Afrique. Ce fut passionnant", raconte-t-il. En 1999, il s'est vu confier une nouvelle mission: créer un service régional achats de travaux et de prestations de service pour la SNCF, à Paris et à Lyon. En 2003, il a été nommé directeur du programme de transformation de la fonction achats de la SNCF : le programme TALENT- "un des programmes prioritaires du projet industriel de la SNCF, selon les directives du président Louis Gallois, et un projet essentiel pour la fonction achats".
Faire de la co-performance avec les entreprises
En 2006, Jean Bouverot a été nommé directeur des achats généraux de la SNCF. Il est arrivé à la Défense en 2008 pour accompagner la réforme du marché de la Défense, premier acheteur de l'Etat avec un portefeuille achats de 4 milliards d'euros, sur un périmètre hors armement. "Notre rôle est répondre au besoin interne en faisant de la co-performance avec les entreprises. Il faut utiliser leurs savoirs-faire au profit de la fonction publique et ce n'est pas toujours aisé car ce sont des mondes qui, finalement, ne se connaissent pas toujours suffisamment. D'ailleurs, les deux parties apprennent l'une de l'autre : l'entreprise bénéficie aussi du savoir-faire du ministère". Au ministère de la Défense, les achats se doivent d'être réactifs pour permettre aux directions et services de bien fonctionner et aux armées d'accomplir leur mission sur le terrain. "Derrière chaque opération, il y a un besoin de réactivité et de simplicité", commente Jean Bouverot, qui met toute son énergie au service des bénéficiaires.
Le secret? L'écoute. "Si j'ai une écoute attentive, je vais identifier le besoin et pouvoir le mettre en corrélation avec un service, dans un respect de la qualité, du coût et du délai." Et pour pouvoir assurer ce service, le ministère s'est donc engagé, en 2008, dans un vaste programme de réforme. En 2015, ce sont plus de 130 millions d'euros de gains d'achats qui ont été générés. Cette réforme est calée sur trois phases successives. les deux premières étant la période de lancement (2008-2012) puis le déploiement (2012-2016). "La réforme a notamment consisté à établir une stratégie par segment d'achat. Sur chaque segment, nous nous sommes interrogés en respectant trois temps différents : le long terme, ou comment dois-je acheter pour les trois ou quatre prochaines années ? ; le moyen terme, ou quel est le meilleur contrat pour le faire ? ; et le court terme de la réponse, au besoin avec la plus grande réactivité", explique Jean Bouverot.
La troisième phase, à venir, consiste à "aller plus loin au titre de la performance et de la professionnalisation, en saisissant les nouvelles opportunités de la réglementation, de la programmation, de la simplification et de la dématérialisation". "Nous voulons que l'achat s'affirme comme une composante essentielle de l'efficacité et de la sécurité des opérations et des activités", commente Jean Bouverot. "Mais la réussite ne pourra provenir que d'un véritable travail collaboratif entre acheteur, prescripteur financier et bénéficiaire."
Ministère de la Défense :
Activité: Défense
Effectif achats : 2 000 personnes
Volume d'achats : 4 Mrds€