Donneurs d'ordres : portrait type du mauvais payeur
Selon une récente étude, l'entreprise débitrice type serait une "petite jeune" installée en Ile-de France. Dans 25% des cas, il s'agirait d'un spécialiste du non-paiement.
Je m'abonneUne entreprise francilienne, entre cinq et huit ans d’exercice, œuvrant dans les secteurs du commerce ou des services, employant moins de 15 salariés et réalisant moins de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Tel est le portrait type du mauvais payeur, à en croire une étude récente réalisée par Intrum Justitia, spécialiste de la gestion du poste client.
Les "spécialistes" du non-paiement représentent un quart des sociétés débitrices: elles ne paient pas par habitude, se jouent des relances, se retranchent derrière des litiges imaginaires, et parient sur l’éloignement pour se faire oublier de leurs créanciers. Derrière elles, les "sélectives" (23%), ces entreprises qui règlent leurs fournisseurs selon leurs priorités. Nombreux aussi sont les acteurs économiques qui jouent de leur situation de supériorité: ces "dominants" (15%) paient systématiquement leurs fournisseurs en retard. Une façon pour eux d’imposer leur loi à des PME qu’ils fragilisent d’autant plus que le contexte économique est tourmenté.
Rien à voir avec toutes les entreprises qui paieraient bien si elles n’avaient pas, soit des problèmes financiers (9% d’"insolvables"), soit un litige commercial, technique ou comptable en cours (les "sincères" représentent 13% des débiteurs).
Et, entre ceux qui ne paient pas parce qu’ils ne veulent pas et ceux qui ne paient pas parce qu’ils ne peuvent pas, restent les clients "désorganisés" (7%), qui oublient, perdent les documents et se noient dans leur désordre. Sans oublier ceux chez qui la lourdeur des procédures tue le paiement dans les temps: les "sur-contrôlés" (8%).
Rappelons que les retards de paiement placent toujours les acteurs économiques dans une situation critique puisqu’ils malmènent leur trésorerie: chaque année, 36 milliards d’euros sont ainsi passés en pertes et les entreprises dépensent 4 milliards d’euros pour financer ces retards.