Les échecs en matière de transformation digitale sont (aussi) dus à des erreurs de casting fournisseurs
Selon la dernière étude IFS, les directions générales ou les conseils d'administrations font pencher la balance vers des fournisseurs connus sur le marché, quand bien même ils ne fourniraient pas l'offre la plus pertinente pour répondre aux besoins réels de l'entreprise !
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Les chiffres principaux de l'étude IFS sur la transformation digitale en 2020 :
-Des fournisseurs choisis plutôt en fonction de leur l'éthique (34%) que leur capacité d'innovation (27%).
-49 % des sondés français déclarent que l'échec de leur transformation digitale résulte de mauvais conseils de fournisseurs.
-Le fait de détenir une expertise du secteur (35%) et de proposer des solutions de long terme (31%) également cités en tête des critères de choix des fournisseurs.
Alors que les dépenses en matière de transformation digitale s'accroissent partout dans le monde, 49% des entreprises françaises considèrent que la première cause d'échec en la matière sont les mauvais conseils des fournisseurs. Selon la dernière étude IFS *, portant sur la transformation digitale en 2020 et au-delà, dans le top 2 des caractéristiques préférées que doivent posséder les fournisseurs, on retrouve l'expertise du secteur (35%) et le fait de proposer des solutions de long-terme (31%).
Les entreprises sont aussi à la recherche de fournisseurs dont l'éthique (34%) et la culture d'entreprise (23%) s'alignent sur les leurs. Il est intéressant de noter que ces deux critères sont quasiment aussi importants que les capacités en termes d'innovation que détiennent les fournisseurs. Le fait de partager la même culture et vision du monde joue donc un rôle prépondérant dans le processus de sélection des vendeurs.
Des sélections biaisées par les pressions hiérarchiques
Malgré les incertitudes générées par la pandémie de la Covid-19, selon l'étude IFS dévoilée plus tôt cette année, une grande majorité des entreprises entendent investir dans la transformation digitale. Alors que davantage d'entreprises investissent, cherchant à accroître leurs revenus en cette période compliquée, le coût d'un éventuel échec serait conséquent et il est donc impératif de gérer ses investissements d'une main de maître.
Pourtant, outre les mauvais conseils des fournisseurs, l'étude révèle que les entreprises pâtissent du fait que les équipes de sélection des outils technologiques subissent régulièrement des pressions de la part de la direction générale. En effet, et ceci est surtout vrai pour les plus grandes entreprises, les directions générales ou les conseils d'administrations font pencher la balance vers des fournisseurs connus sur le marché, quand bien même ils ne fourniraient pas l'offre la plus pertinente pour répondre aux besoins réels de l'entreprise. Si 31% des sondés français l'affirment, la tendance est encore plus flagrante à l'échelle mondiale. Parmi les répondants issus des entreprises générant entre 850 et 950 millions de dollars de revenus dans les autres marchés étudiés, 46% font le même constat.
"Que l'éthique soit classée parmi les principaux critères de choix des fournisseurs semble logique, et c'est même un élément essentiel dans le monde dans lequel nous vivons puisque les mauvais conseils des fournisseurs en matière de transformation digitale peuvent coûter très cher", commente Michael Ouissi, Chief Customer Officer d'IFS. "Les entreprises qui souhaitent investir dans la technologie doivent exiger que leurs fournisseurs adoptent des méthodes de marketing et de vente saines, basées sur une réelle valeur apportée au client. Il faut voir au-delà de la renommée d'un fournisseur et les pressions subies par les équipes opérationnelles dans le choix de leur fournisseur. L'étude prouve que les échecs en matière de transformation digitale sont aussi largement dus à des erreurs de casting."
Directeur échaudé craint l'eau froide!
Se focalisant sur de précédentes expériences de transformation digitale, l'étude révèle que les budgets et le respect des délais sont deux points d'achoppement. Les sondés indiquent que les échecs subits lors de précédents projets de transformation provoquent de la réticence chez les équipes dirigeantes, plus frileuses quant à des projets de transformation numérique porteurs. Les dépassements budgétaires sont cités comme critères incitant les responsables d'entreprise à freiner de tels projets (27%) et 25% citent le non-respect des délais afférant à des projets de transformation, les ayant rendus plus averses au risque. A noter en France, le principal frein à l'adoption de projets de transformation reste toutefois le manque de motivation et d'implication du personnel (31%).
D'autres enseignements soulignent que le succès des projets de transformation dépend de l'identification de la bonne combinaison technologique (43%) et du fait de poser des objectifs clairs (44%). Les trois facteurs cités comme générant le plus de confiance dans le choix d'un fournisseur sont le respect des dates de rendu des livrables (40,5%), l'accompagnement en amont, en aval et pendant le projet (38%) et le fait d'avoir accumulé de l'expérience avec des références clients importantes sur le marché (37%).
*Méthodologie de l'étude - IFS a conduit une étude mondiale entre le 8 avril et le 5 mai 2020 pour faire l'état des lieux de la transformation digitale et les impacts de la crise, véritable " stress test " de grande envergure pour les entreprises. 3032 décisionnaires et employés d'entreprises ont été sondés sur 6 marchés : France (503 répondants), Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis, Australie, Pays nordiques. Toutes tailles d'entreprises ont été interrogées : de l'auto-entreprenariat aux entreprises de 500 + collaborateurs. Tous types de secteurs : industrie, construction, santé, IT et télécommunications, énergie et utilités, voyages et transports etc. sont concernés. L'étude a été réalisée avec l'organisme Censuswide.