Du mieux sur le front des délais de paiement
21% des entreprises perçoivent une amélioration de la relation clients-fournisseurs. Une amélioration également ressentie à l'égard des délais de paiement.C'est ce que dévoile l'évaluation des grandes entreprises par leurs fournisseurs avec le classement des bons et des mauvais élèves en la matière.
Je m'abonneDes bons résultats mais peut mieux faire. C'est ce qui ressort de "l'évaluation des grandes entreprises par leurs fournisseurs - OpinionWay - Médiation inter-entreprises - Croissance Plus" dévoilé aujourd'hui.
La qualité de la relation clients-fournisseurs est perçue comme meilleure qu'il y a 2 ans. Il en est de même pour le respect des délais de paiement. Si les chiffres sont là, beaucoup de chemin reste à parcourir notamment pour des entreprises pointées du doigt pour leurs mauvaises pratiques persistantes comme Numéricable-SFR. Surtout quand on sait que 25% des faillites des entreprises sont dues au non respect des délais de paiement.
Ainsi, 21% des sondés perçoivent une amélioration de la relation clients-fournisseurs. Un chiffre encourageant si on compare avec les 14% exprimés en 2013. Si les relations clients-fournisseurs semblent en bonne voie, l'attente vis-à-vis des délais de paiement augmente. Cependant on peut noter une légère amélioration du respect de ces derniers. Ainsi, 52% des fournisseurs notent entre 0 et 6 sur 10 le respect des délais de paiement (contre 60% en 2013). Et la moyenne est de 6,1/10 contre 5,5/10 en 2013.
Autre chiffre encourageant : entre 2014 et 2015, seulement 45% des fournisseurs ont perçu une augmentation des délais de paiement. Or, ils étaient 57% entre 2012 et 2013.
Pour Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises, " Les signes d'amélioration que l'on perçoit dans cette étude sont un signe d'espoir : certains grands groupes ont compris l'intérêt qu'ils ont à travailler plus étroitement avec leurs fournisseurs. En effet, les donneurs d'ordres gagnent à préserver un tissu de fournisseurs solides, qui détiennent des savoir-faire et leur feront bénéficier des innovations de demain ". Il ajoute : " Cette enquête donne la parole aux fournisseurs. Au-delà du constat, il est important de rétablir le dialogue entre les petites entreprises et les grands groupes, lorsque celui-ci est dégradé. C'est en jouant collectif et en misant sur la confiance entre les acteurs économiques que l'on arrivera à gagner en compétitivité et à créer des emplois ".
De son côté, Stanislas de Bentzmann, président de CroissancePlus demande au gouvernement la réduction du délai légal de paiement à 30 jours et la reconnaissance du démarrage d'une prestation comme début de la relation commerciale, sans attendre indéfiniment le bon de commande. Car selon lui: "Le name and shame est la seule méthode qui fonctionne comme le prouve cette seconde enquête. Les choses commencent à bouger, mais encore trop lentement, notamment sur le respect des délais de paiement".
Numéricable-SFR, mauvais élève du classement
Numéricable-SFR obtient le pire score du classement avec une note de 3,4/10 pour le respect de ses délais de paiement et de 6,3/10 pour ses relations fournisseurs. Suivent Bouygues Télécom, Valeo et Vinci eux aussi pointés du doigt pour leurs mauvaises notes.
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Citons enfin les bons élèves : Air Liquide, entreprise déjà très bien classée en 2013 (5e place) obtient la 1ère place du classement tant sur ses relations fournisseurs que sur son respect des délais de paiement. Elle est suivie par Pierre Fabre, Lafarge et Servier. Ces entreprises déjà bien évaluées en 2013 (respectivement 16e, 12e et 17e places) ont gravi les hautes marches du podium en raison de la bonne notation de leur relation fournisseurs.
Enfin, 4 entreprises critiquées en 2013 pour leurs mauvaises relations fournisseurs, sont aujourd'hui mieux perçues, remontant des plus mal classées 2013 aux 13e, 14e, 18e et 20e places du classement 2015. Il s'agit de la Société Générale, d'Axa, de Veolia et d'Orange.
Les efforts réalisés par le secteur de l'automobile
D'une façon plus générale, entre 2013 et 2015, la relation clients-fournisseurs s'est dégradée dans les secteurs des biens d'équipement, des matériaux, de l'agro-alimentaire, de l'aéronautique/spatial/armement, des télécoms/communication/médias/services aux entreprises. Mais chose étonnante, cette relation est mieux perçue dans le secteur de l'automobile, un secteur d'activité autrefois perçu comme un exemple à ne pas suivre dans le domaine.
De la même façon, le secteur de l'automobile est mieux noté pour le respect de ses délais de paiement par rapport à 2013. Contrairement aux secteurs des biens d'équipement, matériaux, santé/pharma, agro-alimentaire, luxe/comsétiques qui obitennent une moins bonne note.
*Enquête réalisée auprès d'un échantillon représentatif d'entreprises françaises de 10 à 4 999 salariés travaillant pour au moins une entreprise du SBF120. 55 000 fournisseurs de grandes entreprises françaises ont été sollicitées par courrier.