Les achats responsables constituent la quatrième priorité des entreprises
La fonction achats est stratégique dans la démarche RSE des entreprises, comme le montre le " Baromètre* des enjeux RSE 2017 : l'innovation sociale ".
Je m'abonne38 % des entreprises déclarent que la priorité RSE des 12 prochains mois est de mener une politique d'achats responsables (contre 37 % en 2016 et 32% en 2015). "C'est bien la preuve que les achats sont au coeur des enjeux ", se félicite Cécile Colonna d'Istria, dirigeante et fondatrice du salon Produrable, avant de donner quelques exemples : La Camif produit localement (74% du chiffre d'afffaires est réalisé avec des produits fabriqués en France!), Picard co-construit des filières Bio et régionales en partenariat avec la FNAB (2 régions pilotes sont prévues pour 2018), L'Oréal fait du solidarity sourcing en cherchant à inclure des personnes défavorisées dans la chaîne de valeur de ses produits... " La liste est de plus en plus longue de toutes ces entreprises qui ont compris qu'une approche achats responsables pouvait apporter de la valeur ", commente-t-elle.
Précisément, cette priorisation des achats arrivent en quatrième position dans le classement des réponses obtenues dans le Baromètre des enjeux RSE 2017 : l'innovation sociale. C'est la mobilisation des parties prenantes (52%) qui est identifiée comme l'action prioritaire des entreprises (+18 points vs 2016). En second vient la réduction de l'impact environnemental (45%) et en troisième la différenciation sur le marché (42%). On notera que l'écoconception, encore relativement peu connue il y a peu, devient une priorité pour près d'un tiers des entreprises (33%).
" C'est une preuve que la maturité des organisations sur la question des achats responsables continue de progresser, soutient Cécile Colonna d'Istria. D'autant que les effectifs dédiés à la RSE continuent à croître en 2017, comme le montre le rapport ". En effet : 46% des entreprises interrogées ont 2 ETP ou plus qui lui sont consacrés (45% en 2016). Dans la moitié des entreprises, en revanche, la RSE est souvent liée à un ETP ou moins. Les équipes RSE composées de " 10 personnes et plus " se révèlent en hausse cette année (18% en 2017 contre 12% en 2016 : +6 points).
" La RSE est rentable, cela ne fait aucun doute ", reprend-elle. Et ce, à plus d'un titre. Elle constitue déjà un vecteur d'attractivité. Ce que confirme dans l'étude le témoignage de Laura Palmeiro, Sustainability Integration Director chez Danone. " C'est évident que cette culture (de la RSE) fait de Danone une marque-employeur de prédilection pour les jeunes générations. Nous sommes dans un cercle vertueux : plus nous travaillons sur ces sujets, plus nous attirons des profils qualifiés intéressés par ces sujets et mieux nous allons travailler sur ces sujets ". Mais la RSE constitue aussi un outil de conquête de parts de marchés, un gage de confiance pour les investisseurs et les actionnaires et un levier d'innovation.
A ce propos, le focus de l'étude porte justement cette année sur l'innovation sociale. Pourquoi ce thème ? " Confrontées aux limites de plus en plus palpables de leurs modèles passés, les entreprises vivent aujourd'hui une transformation digitale, répond Cécile Colonna d'Istria, en parallèle de leur transformation sociale et environnementale. Et l'innovation sociale apparaît dès lors comme un levier potentiel de réalignement de leur mission ", explique-t-elle. D'ailleurs, les entreprises ne s'y trompent pas : 55% des entreprises interrogées déclarent avoir réalisé ou être en train de réaliser des programmes d'innovation sociale et 20% envisagent des projets.
Un mouvement qui n'est pas prêt de s'enrayer : 81% des entreprises sondées estiment que l'innovation sociale va se développer dans les prochaines années. " Comme tous les sujets RSE ", souligne encore Cécile Colonna d'Istria. Ce qui explique la hausse de fréquentation du salon Produrable, qui a accueilli 5200 professionnels, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2016 ".Cqfd.
Méthodologie*
Cette étude Haatch/Produrable s'appuie sur des entretiens qualitatifs menés entre décembre et février auprès de 20 grands témoins, directeurs développement durable, dirigeants, fondateurs d'entreprises sociales ou bien des facilitateurs de l'innovation sociale. Elle se fonde également sur un questionnaire en ligne auprès de centaines de professionnels de la RSE interrogées sur l'état des enjeux RSE et de l'innovation sociale dans leurs organisations.