Vers la fin de la voiture de fonction ?
Pour Manuel Martins, directeur de l'environnement de travail chez Danone, viendra le jour où les cadres préfèreront le crédit mobilité à la voiture de fonction. "Chez Danone, plus de 10 % des collaborateurs ont d'ores et déjà choisi ce système".
Je m'abonneEt si le véhicule statutaire venait à ne plus séduire ? Manuel Martins, directeur de l'environnement de travail chez Danone, a envisagé ce futur lors de l'événement NextMobility qui s'est déroulé à Paris le 3 juin dernier. En ce qui concerne Danone, le constat est éloquent : "au sein de notre groupe, depuis plusieurs années déjà, nous constatons une baisse d'engouement pour les véhicules statutaires classiques. Chaque année, le nombre de kilomètres parcourus avec ces derniers est en baisse. Il s'agit de signaux faibles d'une forme de mécontentement", a estimé Manuel Martins, qui a donc mis en place le crédit mobilité.
Encore naissant à l'heure actuelle, le crédit mobilité se présente comme une alternative convaincante pour les collaborateurs en entreprise. Contrairement au cas de figure d'un véhicule de fonction classique, on confie à l'employé soit une solution d'autopartage, soit une voiture de fonction de moindre gamme. Dans les deux cas, on y associe un crédit utilisable en toute liberté pour d'autres moyens de transport. Pour élaborer cette solution alternative,il faut prendre en compte le TCO du véhicule de fonction, ce qui permet de savoir précisément quelle valeur en euros il est possible d'attribuer au collaborateur. "L'utilisateur peut consommer le crédit mobilité alloué pour tous les déplacements qu'il aurait par ailleurs pu faire avec un véhicule de fonction. Il peut donc acheter librement des billets de train ou d'avion avec ce montant", explique François Denis, directeur général de la société Ubeeqo, spécialisée dans les services d'autopartage. "Dans ce genre de cas, nous prenons à notre charge la gestion des factures et remboursons directement l'employé sur son compte bancaire."
Une évolution aux avantages multiples
Actuellement, on dénombre environ 650 bénéficiaires en France, dans une vingtaine d'entreprises. Il s'agit donc encore d'une tendance naissante... mais sans doute promise à grand succès car en accord avec les développements de la RSE au sein de l'entreprise. C'est aussi un outil d'attractivité en raison de l'avantage qu'il propose en matière de préservation environnementale et d'optimisation des places de parking. "Plus de 40 % des entreprises réfléchissent actuellement à cette solution", a confié François Denis.
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Pour Manuel Martins, il s'agit clairement "d'un outil RH, de fidélisation des collaborateurs. Chez Danone, plus de 10 % des collaborateurs ont d'ores et déjà choisi ce système." Au sein du groupe, les collaborateurs qui ne sont pas éligibles aux véhicules de fonction peuvent toutefois, et par ce biais, également bénéficier de tarifs préférentiels pour l'autopartage. "A partir du moment où toutes les populations sont concernées, cette évolution va au-delà de celle d'un simple avantage. C'est toute l'entreprise qui profite d'une nouvelle démarche d'optimisation et RSE", a-t-il ajouté.
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