L'ambitieux plan sécurité routière du Gouvernement
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Le 9 janvier dernier, dans son discours prononcé lors du comité interministériel de la sécurité routière, le Premier ministre Edouard Philippe a souhaité marquer les esprits et réaffirmer la volonté du Gouvernement de faire bouger les lignes pour réduire le nombre de morts sur les routes.
Je m'abonnePour y parvenir, le Gouvernement a décidé de miser sur l'instauration de mesures dite "de rupture" dont l'objectif est de modifier en profondeur le comportement des conducteurs, à l'instar du port obligatoire de la ceinture de sécurité (1973), de l'abaissement à 50 km/h de la vitesse en agglomération (1990), du permis à points (1992) ou encore du déploiement des radars fixes (2002). Si, à l'époque, ces mesures "n'ont pas exactement suscité l'enthousiasme", a expliqué Edouard Philippe, elles "étaient justifiées en ce qu'elles ont permis une diminution réelle, mesurable, manifeste du nombre de morts". Parce que dans neuf cas sur dix, les accidents graves sont dus à une cause humaine, le Gouvernement a axé son nouveau plan sur le facteur comportemental. Au total, 18 mesures ont été prises et s'articulent autour de 3 axes : l'engagement de tous les citoyens, la protection des usagers les plus vulnérables et l'anticipation des nouvelles technologies.
Chaque année, près de 3 500 personnes meurent dans un accident de la route et plus de 74 000 personnes sont blessées.
Les entreprises, excellent vecteur pour sensibiliser les salariés à la sécurité routière !
Parce que les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail, le ministère de l'Intérieur, a donné la possibilité à des chefs d'entreprise de s'engager concrètement pour la sécurité de leurs salariés sur les routes. 817 entreprises ont d'ores et déjà signé l'appel en ligne (plus de 2,5 millions de salariés concernés), s'engageant ainsi à respecter 7 engagements :
· Limiter aux cas d'urgence les conversations téléphoniques au volant
· Prescrire la sobriété sur la route
· Exiger le port de la ceinture de sécurité
· Bannir le dépassement des vitesses autorisées
· Intégrer des moments de repos dans le calcul des temps de trajet
· Favoriser la formation à la sécurité routière de leurs salariés
· Encourager les conducteurs de deux-roues à mieux s'équiper
Emmanuel BARBE, délégué interministériel à la sécurité routière
Depuis le 1er janvier 2017, les employeurs ont l'obligation de désigner l'identité du salarié ayant commis une infraction routière au volant d'un véhicule de fonction. Où en est-on un an après ?
En 2016, le taux de désignation spontanée était de 26%. En 2017, ce taux s'élevait à 77%, une preuve que les entreprises se sont mises en ordre de marche ! Si certaines résistent encore en choisissant de s'acquitter de l'amende pour ne pas désigner leurs salariés, nous comptons régulariser cette situation en les identifiant afin de pouvoir les poursuivre.
Parmi les mesures annoncées par le Premier ministre le 9 janvier 2018, l'abaissement de la vitesse à 80km/h sur les routes du réseau secondaire. Quel est le véritable enjeu de cette mesure phare ?
Cette mesure se base sur le résultat de nombreuses études sur l'accidentologie mettant en avant ce que l'on nomme " l'effet d'élasticité " et qui démontre qu'en abaissant la vitesse moyenne des véhicules, on diminue le nombre d'accidents mortels. Un effet aujourd'hui parfaitement démontré dans de nombreux pays notamment au niveau des distances de freinage. Les zones rurales sont les plus touchées car les habitants roulent beaucoup. 55% des accidents mortels (soit 1911 morts en 2016) se produisent en effet sur les routes du réseau secondaire où la circulation est à double sens, sans séparateur central. Un habitant rural a donc un risque 2,4 fois plus élevé que son homologue urbain d'avoir un accident mortel. Il fallait agir avec une mesure forte et qui fonctionne.
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