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Les constructeurs ont sauté le pas de l'électrification

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Les constructeurs ont sauté le pas de l'électrification

A l'occasion du Salon automobile de Genève, les constructeurs présents ont dévoilé plus de 150 nouveautés. Particularité de ce cru : une domination écrasante des lancements de modèles hybrides ou 100 % électriques dans tous les segments. Ce qui préfigure les flottes de demain.

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C'est bien connu, les absents ont toujours tort. Au dernier Genève International Motor Show, l'adage s'est appliqué à Ford, DS, Jaguar Land Rover, Hyundai, Opel ou encore Volvo, représenté toutefois par Polestar, sa marque sportive désormais dédiée à des modèles électriques qui concurrencent ceux de Tesla. En revanche, les constructeurs ayant fait le déplacement sur les bords du lac Léman ont eu le champ libre et ont multiplié les annonces sous la forme de concept-cars et de nouveaux modèles déjà disponibles ou qui le seront d'ici quelques mois. L'adoption du protocole d'homologation WLTP n'est sans doute pas étranger à ce renouvellement, qui frappe autant les carrosseries que les motorisations, pour lesquelles la chasse aux grammes de CO2 est désormais ouverte.

La Clio conforte ses ambitions

Un tournant que compte bien négocier Renault avec sa nouvelle Clio, cinquième du genre. Au sommet du classement des meilleures ventes aux entreprises, la citadine au losange reste une valeur sûre. Selon l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE), près de 40 000 exemplaires ont rejoint les flottes en 2018. Pas question, donc, de changer une formule gagnante, du moins en ce qui concerne le design extérieur.

Renault a fait évoluer insensiblement le coup de crayon donné, il y a sept ans, par Laurens van den Acker. La différence la plus visible concerne les optiques avant, qui adoptent la même signature lumineuse (C-shape) que ses grandes soeurs. Les collaborateurs qui hériteront de la nouvelle Clio V ne rendront pas jaloux ceux qui roulent encore dans le modèle précédent. Du moins tant qu'ils n'auront pas pris place à bord, car c'est là que le constructeur accomplit le plus grand bond en avant. L'ancienne planche de bord aux plastiques peu valorisants cède la place à des revêtements moussés, plus qualitatifs, qui entourent le "smart cockpit", un environnement de conduite orienté vers le conducteur.

La Clio adopte aussi des compteurs numériques et un nouvel écran tactile de 9,3 pouces, intégrant le système de navigation et multimédia. Dernier atout, la Clio V repose sur la nouvelle plateforme CMF-B, laquelle permet de gagner une cinquantaine de kilos et d'augmenter le volume du coffre, qui passe de 300 à 391 litres, malgré une longueur raccourcie de 12 mm. Sous le capot, Renault propose des moteurs d'une puissance comprise entre 65 et 130 chevaux. En essence, le meilleur rendement s'obtient avec un bloc 1.0 TCe à trois cylindres et 160 Nm de couple, qui ne laisse échapper que 100 g de CO2 aux 100 km (en NEDC corrélé), ce qui devrait lui éviter une TVS punitive.

Mais pour cibler les flottes, Renault mise surtout sur le 1.5 Blue Dci, disponible en 85 et 115 chevaux, qui se veut parmi les plus performants concernant le traitement des oxydes d'azote(Nox).

Dernière nouveauté, annoncée pour 2020 : l'apparition d'une motorisation hybride baptisée E-TECH. En associant un 1.6 essence à deux moteurs électriques, elle permettra de circuler en mode tout électrique jusqu'à 80 % du temps en ville et de gagner 40 % de consommation par rapport à un modèle thermique équivalent.

208, une lionne prête à bondir

Cependant, la Clio va trouver une concurrente de taille sur sa route avec la deuxième génération de la 208, que Peugeot dévoilait également à Genève. Pour sa part, la marque au lion a choisi la rupture avec le style précédent en empruntant, pour sa citadine, les codes esthétiques affirmés avec succès sur la berline 508. À commencer par la fameuse calandre largement ouverte, façon dévoreuse de bitume et, à l'arrière, le bandeau noir qui ceinture les feux d'un côté à l'autre. Plus longue, plus large et plus basse, la citadine de Sochaux en impose. D'autant qu'elle ne commet pas d'impairs à l'intérieur avec une version revisitée de son i-cockpit en 3D, capable de hiérarchiser la projection des informations selon leur importance pour le conducteur, contribuant à une meilleure lisibilité et sécurité.

De ce point de vue, le constructeur veut convaincre avec une batterie d'aides à la conduite, plus habituelles dans le segment supérieur : freinage automatique d'urgence détectant les piétons et les cyclistes, régulateur de vitesse adaptatif ou encore aide au ­maintien dans la file et surveillance de la vigilance. Quant au multimédia, les collaborateurs pourront connecter leur smartphone grâce à la fonction Mirror Screen compatible avec Mirror Link, Android Auto et Appel Carplay.

Côté motorisations, Peugeot crée la surprise en dévoilant, en complément des diesels et essence, une version 100 % électrique de 100 kW et 260 Nm. La batterie de 50 kW (garantie 8 ans ou 160 000 km à 70 % de sa capacité) assurera une autonomie de 340 km (WLTP). En alternative à la recharge domestique (en 5 h 15, 8 heures ou 16 heures), le constructeur a rendu possible l'utilisation de bornes publiques jusqu'à 100 kW pour reconstituer 80 % de la charge en 30 minutes. Mais l'essentiel des ventes flottes de la 208 devrait se partager entre les motorisations essence, avec le PureTech 1.2 L (de 75 à 130 ch), et, surtout, diesel, grâce à un 1.5 L BlueHDi de 100 ch.

Avec un meilleur aérodynamisme, une plateforme (CMP) allégée de 30 kg, des pneus à basse résistance au roulement et une optimisation de la chaîne de traction, la marque sochalienne vise clairement un abaissement des niveaux de CO2 par rapport à l'ancienne génération (ce que devront confirmer les tests d'homologation en cours).

Lire aussi en page 3 : Les challengers se démarquent

Les challengers se démarquent

Face aux constructeurs français, Kia poursuit son offensive en présentant à Genève une version re-stylée de son SUV Niro hybride (disponible en version ­continue ou rechargeable), doté d'un nouveau système télématique UVO Connect, servi par un grand écran tactile de 10,25''. Il est notamment capable de guider le conducteur vers les différents types de bornes de recharge disponibles.

Une avancée que l'on retrouve à bord du e-Soul, la nouvelle version du crossover urbain 100 % électrique de la marque coréenne. Succédant au Soul EV, qui avait été remarqué pour son design, le e-Soul en conserve les grandes lignes. Les changements les plus notables se dissimulent sous le capot, ou plutôt sous le plancher, avec une nouvelle batterie lithium-ion-polymère d'une densité supérieure de 25 % à la précédente. Sa capacité de 64 kWh permet de rouler 452 km (WLTP) en parcours mixte, voire 648 km sur un trajet exclusivement urbain. Kia facilite également la recharge au moyen d'une prise Combo 2 CCS.

Des changements esthétiques, en douceur également, chez Volkswagen pour un modèle prisé des flottes : la Passat. La huitième du nom se distingue peu de sa devancière extérieurement, sinon par un regard qu'affûtent de nouvelles optiques à LED matricielles. Le constructeur de Wolfsburg retiendra surtout l'attention des grands rouleurs en proposant une panoplie complète d'aides dont Travel Assist, qui permet une conduite automatisée de niveau 2. En combinant l'aide au maintien dans la file, la surveillance périmétrique, l'arrêt automatique d'urgence ou encore un régulateur de distance prédictif, il allège la tâche de conduite. Cependant, la voiture vérifie que son conducteur reste aux commandes grâce à un volant dit "capacitif", c'est-à-dire capable de détecter une perte de vigilance à une poigne défaillante.

Côté motorisations, cette nouvelle Passat offre une alternative intéressante au diesel avec une version GTE, full hybride essence. Par rapport à l'ancienne, la capacité de la batterie augmente de 9,9 à 13 kWh pour une autonomie en tout électrique qui atteint 55 km (WLTP).

Du côté de chez Skoda, pas moins de deux nouveautés se disputaient le stand à Genève. La berline compacte Scala succède à la Rapid Spaceback avec un design plus affirmé reprenant, notamment, les feux arrière inspirés d'Audi. La marque a fait le choix de motorisations exclusivement thermiques. En diesel, un seul bloc est proposé : le 1.6 TDI de 116 chevaux, qui se contente de recracher 104 grammes de CO2 (en NEDC corrélé cependant). Les moteurs essence devraient soutenir la comparaison grâce à un trois cylindres "downsizé" de 1,0 L disponible en 95 et 116 ch.

Face aux Captur et autres 2008, le constructeur tchèque dévoilait également son interprétation du SUV urbain avec le Kamiq, qui affiche des dimensions un peu plus généreuses. Son habitabilité intérieure se situe dans le haut de la catégorie et son coffre est généreux (400 litres). En outre, il soigne ses occupants avec des attentions telles que des sièges et un pare-brise chauffants. Preuve qu'avec l'écologie, la technologie et le confort demeurent des valeurs sûres.

 
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