Dépenses de carburant : comment les optimiser ?
Dans un budget flotte, le poste "carburant" constitue une variable d'ajustement à la baisse, intéressante à condition de mobiliser plusieurs leviers simultanément en jouant aussi bien sur la car policy que sur les outils d'approvisionnement. Explications.
Je m'abonneFini les jours fastes : la chute des prix du gazole observée au tournant de l'année 2014 a fait long feu. Entre le mois d'août 2015 et le même mois de 2016, son prix au litre (TVA déduite) a augmenté de 13,07 %. Et la tendance n'est pas près de s'inverser pour cause de dispositions fiscales destinées à combler l'écart entre le gazole et l'essence. Ainsi, au premier janvier 2016, l'État a augmenté la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) d'un centime par litre de gazole pour la réduire d'autant sur l'essence. Et les entreprises sont confrontées au même mécanisme depuis le 1er janvier 2017. Une inflation des prix à la pompe qui n'est pas neutre pour les budgets flottes puisque la part carburant représente 11,65 % du coût d'usage d'un véhicule (TCO) selon le TCO Scope 2016 que publie l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE). Pourtant, les entreprises ont les moyens, sinon de compenser, du moins d'amortir les effets de la hausse du prix des carburants en s'attaquant en amont à la maîtrise des consommations.
Ajuster sa car policy et bien la contrôler
La logique qui veut qu'un moteur plus puissant consomme davantage est parfois battue en brèche depuis que les constructeurs automobiles font des efforts pour s'adapter à la fiscalité écologique et à ses effets de seuil de plus en plus marqués. Ainsi, le barème de la taxe sur les véhicules de société (TVS) pour l'année 2016, calculé en fonction des émissions de CO2, prévoit un doublement du tarif lorsqu'un véhicule en rejette plus de 100 grammes par kilomètre (de deux à quatre euros par gramme de CO2). Dès lors, rentrer dans le détail des gammes pour extirper le meilleur compromis entre puissance et consommation réserve quelques bonnes surprises. Exemple chez Peugeot, où une 308 1,6 Active Business BlueHDI avec un moteur de 100 chevaux émet 94 grammes de CO2 et consomme 3,6 litres/100 kilomètres. Or, le même modèle équipé d'une motorisation poussée à 120 chevaux s'avère à la fois plus sobre et moins polluant (3,1 l/100 km et 82 grammes de CO2). Une telle performance s'expliquant par la transmission plus longue accouplée à une boîte de vitesses à six rapports contre cinq pour la version 100 chevaux.
Pour être un outil réellement efficace de maîtrise des consommations, la car policy doit être mise à jour annuellement afin d'intégrer la mise sur le marché de nouveaux modèles. Elle doit également s'accompagner de contrôles internes afin de connaître le nombre exact de véhicules composant la flotte, leur classe de CO2 et de s'assurer que les nouvelles commandes effectuées par les différentes directions de l'entreprise respectent bien les prescriptions de la car policy.
Dans le cas d'une flotte automobile détenue en pleine propriété, attention à s'assurer que les véhicules les plus anciens sortent bien du parc après six à sept ans maximum car les écarts de consommation avec les nouveaux modèles sont considérables. Ainsi, chez Renault, une Clio 1.5 dCi de 2007 consommait 4,4 l/100 km de gazole alors que sa remplaçante dCi 90 ne brûle que 3,1. Même écart constaté sur les motorisations essence : une Clio 1.2 TCe de 2007 affichait 5,9 l/100 km contre 4,3 l pour la TCe 90 en 2015.