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L'IA : quels bénéfices pour les achats ?

Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
L'IA : quels bénéfices pour les achats ?

L'intelligence artificielle (IA) a le vent en poupe dans les entreprises. De nombreux services ont aujourd'hui mis en place des technologies basées sur l'IA afin de réduire les coûts et gagner en efficacité et qualité. Fort de ce constat, le Conseil national des achats (CNA) PACA a organisé une soirée d'échange le jeudi 12 mai à Marseille.

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"L'intelligence artificielle est un outil qui est amené à se démocratiser en entreprise. Il faut commencer par réfléchir en termes de métiers et déceler les points qui peuvent être fluidifier pour gagner du temps", souligne Marguerite Leenhardt, responsable du Riality IA Lab (structure reliée à la CCI d'Aix-Marseille-Provence visant à simplifier l'IA pour toutes les entreprises), lors d'une table ronde organisée par le CNA.

Pour autant, l'utilisation des outils basés sur l'IA semble un peu à la traîne dans les achats. Selon une étude réalisée en 2019 par le cabinet KPGM, les achats accusent un léger retard dans les investissements sur des projets d'IA, par rapport aux autres fonctions de l'entreprise. "Le grand gagnant de l'investissement dans l'IA est la finance et la comptabilité. Il existe aujourd'hui une grande capacité de développement, d'investissement et de mise en place de cas d'usage d'IA dans les achats et la supply chain, qui ont été un peu oubliés", analyse Ambroise Boisivon, senior manager chez KPMG Advisory.

Apporter de la valeur ajoutée

Dans les achats, plusieurs outils basés sur l'IA peuvent permettre de gagner en productivité. A l'instar de l'automatisation robotisés des processus (RPA), qui offre la possibilité d'automatiser des tâches à faible valeur ajoutée telles que la saisie de données. Les applications basées sur le machine learning permettent également mieux gérer les risques et l'analyse des contrats.

"Ces outils sont capables de scanner, lire et analyser un contrat et d'en sortir les clauses à risques ou manquantes", souligne Ambroise Boisivon. De leurs côtés, les assistants virtuels aident dans la décision et multiplient les capacités d'analyse des acheteurs. "Par exemple, un outil d'analyse de la dépense peut proposer de réaliser un contrat cadre pour un certain nombre de dépenses unitaires", illustre Ambroise Boisivon.

L'IA permet de développer les compétences des collaborateurs mais aussi de les fidéliser car les jeunes acheteurs sont, aujourd'hui, moins enclins à réaliser des tâches à faible valeur ajoutée. "L'utilisation d'outils basés sur l'IA permet d'attirer et de retenir les meilleurs talents", confirme Ambroise Boisivon.

Compass digitalise ses achats

La table ronde fut également l'occasion de mettre en avant les projets d'IA déployés à la direction des achats du groupe Compass, spécialisé dans la restauration collective. "Aux achats, nous nous sommes rendus compte que nous perdions du temps sur des tâches administratives, de category strategy et de category management et innovation", explique France Rousselières, directrice Master Data Achats chez Compass Group.

De fait le groupe a décidé d'entamer une transformation de certains processus pour fiabiliser ses données et fluidifier ses transactions. "C'est un travail qui a été réalisé dans le temps, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain", prévient France Rousselières. La première étape a consisté à cartographier l'ensemble des processus achats, afin de déterminer ceux qui étaient automatisables et s'il y avait un intérêt, ou non, de les automatiser.

Compass a, par exemple, mis en place la reconnaissance article de ses factures entre sa base de données et les factures reçues en EDI ou encore l'intégration des données financières des fournisseurs dans l'ERP. "Nous gagnons un temps fou, cela nous permet d'allouer des ressources sur des tâches à plus forte valeur ajoutée", se félicite France Rousselières.

"Nous réfléchissons aussi à mettre en place un RPA sur la partie référentiel fournisseurs", confie, par ailleurs, Sylvie Mazars Vitrani, directrice finance et data achats chez Compass Group. Le groupe a également déployé une caisse intelligente basée sur le machine learning, nommée Smart check out. "Celle-ci a été éduquée pour pouvoir reconnaître ce qu'il y a sur le plateau de nos clients, grâce à une technologie de machine apprenante", explique Sylvie Mazars Vitrani.

Cette solution est connectée à la base articles achats et à la gestion de production. "Aujourd'hui, nous pouvons la proposer sur une centaine de sites, avec un encaissement moyen qui dure moins de trente secondes, ce qui diminue le temps d'attente pour nos clients", souligne Sylvie Mazars Vitrani. Cela a également permis de construire une ramification importante au niveau de la base articles achats de Compass, avec une mise à jour quotidienne des informations.

 
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