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Au bureau, tout doit-il être flexible et ergonomique ?

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Au bureau, tout doit-il être flexible et ergonomique ?
© Copyright (C) Andrey Popov

En 2020, le flex office continue de s'inviter dans les organisations. Avec lui, c'est la répartition des locaux qui se voit chamboulée. Mais aussi le matériel de bureau davantage calibré à la tâche, le but étant d'améliorer la productivité et le cadre de vie au travail.

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Pour des raisons de praticité ou de mentalité, la répartition des locaux a souvent été guidée d'après la hiérarchie. Dorénavant, la tendance est plutôt d'allouer les mètres carrés aux usages. Dans ce contexte, le flex office est une organisation qui gagne du terrain. Nomade et fluide, ce mode ne repose plus sur l'attribution d'un bureau par collaborateur, mais sur le partage de bureaux dépersonnalisés, mis à disposition selon les besoins journaliers.

Aussi avantageux soit-il, ce nouvel aménagement doit être largement accompagné en interne, puisqu'il modifie grandement et durablement l'organisation en place. "L'idéal est d'intégrer les collaborateurs au projet dès la phase d'étude pour comprendre leurs besoins actuels, les aider à définir comment ils pourront travailler demain et les faire adhérer au projet. Ils risquent, entre autres, de s'interroger sur le lieu de stockage de leurs effets personnels", souligne Sandra Bescou, ergonome consultante chez Ergonova. Les surfaces se voient ainsi déclinables au gré des besoins. Depuis peu, les grandes entreprises se dotent aussi d'espaces corpoworking dans lesquels des salariés, des clients ou des partenaires peuvent venir travailler. L'ambiance s'y veut conviviale et source d'échanges. Et pour pallier le décloisonnement des espaces et au bruit inhérent des conversations téléphoniques, les cabines insonorisées signent leur grand retour.

Les phone box permettent aux collaborateurs de passer leurs appels en toute confidentialité et sans gêner leurs collègues. Plutôt réservées aux conversations courtes, les solutions murales sont les moins onéreuses, aux alentours de 1 500 euros par cabine. Elles prennent aussi peu de place. Leurs inconvénients : elles n'isolent que partiellement et sont proposées en station debout. Les box fermés peuvent s'avérer plus confortables, mais aussi nettement plus coûteux. Compter à partir de 6 000 euros. Le poids de la configuration a aussi son importance, surtout si les cabines sont amenées à être régulièrement déplacées. Les modèles récents s'inspirent des tendances actuelles en décoration, reprenant les standards colorés de l'univers domestique.

Conséquence sans doute de la progression du Home office, le mobilier de bureau suit cette tendance. "Les tables-bancs de pique-nique en bois s'invitent plus massivement au bureau. Elles contribuent à rendre l'espace gai et agréable, mais ne doivent servir que sur des temps courts, comme la prise d'un café par exemple, du fait de l'absence de dossier pour appuyer son dos et de la dureté du matériau", avance Soizick Berthelot, dirigeante du Studio Ergonome. Cela se vérifie également dans les salles de travail collectif qui se veulent résolument plus punchy, donnant la part belle aux apports technologiques. De manière générale, le mobilier se veut moins conformiste et unifié. Il se doit dans l'idéal d'être évolutif pour se conformer aux aménagements fréquents, et ergonomiques pour contribuer à préserver la qualité de vie au travail.

Lire la suite en page 2: Un mobilier adapté

Un mobilier adapté

"Tous les accessoires ergonomiques ne vont pas forcément atténuer les douleurs ressenties par les collaborateurs" Jean-Charles Dodeman, gérant chez Action Ergo

Avant d'investir dans une salle de repos ou de yoga, il suffit parfois de vérifier que le mobilier en place est adapté aux employés pour réduire les risques de développer un trouble musculo-squelettique (TMS). Le bureau électrique assis-debout devient ainsi très prisé. Il offre la possibilité d'alterner les positions selon l'activité à l'instant T, se montrant particulièrement utile, pour les personnes souffrant d'un mal de dos notamment. Plus globalement, "le fait de pouvoir abaisser ou monter son plan de travail, jusqu'à la position debout, libère les mouvements et évite la fatigue prématurée", souligne Soizick Berthelot. Relativement récents, ces modèles apparaissent assez coûteux, surtout s'ils sont pourvus d'une motorisation embarquée ou d'un design sophistiqué. Comptez en moyenne 500 euros pièce. Ils se prêtent tout particulièrement à une organisation nomade. Dans tous les cas, disposer d'un bureau ajusté à sa taille peut constituer le moyen efficace de limiter les douleurs lombaires, souvent ressenties par les collaborateurs ultra-sédentarisés. "Les plans de travail standards se situant à 74 centimètres de hauteur conviennent à un public se prévalant d'une taille proche d'1m75. Au-dessus ou en dessous de cette taille, les individus vont ressentir une gêne qu'ils vont vouloir compenser en surélevant leur écran ou en ayant recours à un repose pieds", avertit Jean-Charles Dodeman, gérant chez Action Ergo. Si régler son bureau à bonne hauteur est ainsi souhaitable, le siège est un autre élément à ne pas négliger. La plupart des références existantes se prétendent ergonomiques. C'est devenu un argument marketing dont usent et abusent les fabricants, d'après Sandra Bescou. "Un produit ne peut être ergonomique pour toutes les situations données, mais seulement pour l'usage pour lequel il a été créé. D'où la nécessité de le faire tester par ses futurs utilisateurs afin de vérifier s'il répond pleinement aux besoins identifiés". Les pièces les plus récentes vont jusqu'à épouser la ligne du dos quels que soient ses mouvements. Pour ne pas trop alourdir la facture, la préférence doit aller vers une gamme équipée de roulettes et réglable en hauteur. "Les accoudoirs me semblent indispensables car ils permettent de reposer les bras et de limiter les tensions ressenties dans les épaules", ajoute Soizick Berthelot. À ce titre, sachez qu'il existe des modèles 4D, rendant possible le réglage de la hauteur, de la profondeur, de la largeur et de l'orientation de chaque accoudoir. Dans tous les cas, si l'acquisition porte sur des équipements de bureau sophistiqués, il faudra prévoir d'organiser des mini-séances de formation/ sensibilisation auprès des collaborateurs afin d'optimiser leur prise en main. Dans le cas contraire, leur recours risque de n'être que partiel voire contraire à leur usage. Ces séances peuvent être organisées de concert avec les services de la médecine du travail et des partenaires sociaux. Elles peuvent servir à rappeler les postures à adopter au travail pour diminuer les risques de TMS ou de douleurs lombaires. D'ailleurs, pour inciter aux déplacements fréquents des collaborateurs au sein des locaux, il n'est plus rare que des entreprises déploient des pop-up, apparaissant régulièrement depuis les écrans des PC et invitant à la pause. Dans cette même optique, les imprimantes se voient aussi regroupées dans des salles dédiées. "Cette solution a aussi le mérite d'être écologique puisqu'elle contribue à diminuer le volume total des impressions", rappelle Soizick Berthelot. La qualité de vie au travail peut amener à repenser l'organisation et le matériel en place. Il existe pléthores d'accessoires réputés ergonomiques et censés parfaire le confort des salariés à leur poste de travail.

Lire la suite en page 3: À chacun son accessoire ergonomique ?

À chacun son accessoire ergonomique ?

Depuis peu, le ballon-muscleur s'invite progressivement dans les bureaux pour diminuer les tensions musculaires dans le dos. La souris verticale remporte aussi les suff rages, tendant à placer la main et ses muscles dans une position quasi identique à son état au repos. Son prix dépasse généralement les quinze euros. Le porte-documents flexible se révèle utile pour gagner de l'espace, d'après Sandra Bescou. "C'est un produit qui améliore grandement les conditions de travailleurs handicapés, mais qui peut plus largement servir à tout à chacun". Le bras support écran va, par ailleurs, être préconisé pour réduire les cervicalgies. "Tous les accessoires ergonomiques ne vont pas forcément atténuer les douleurs ressenties par les collaborateurs ! Mais certains peuvent avoir un réel effet placebo", constate Jean-Charles Dodeman. En d'autres termes, faire figurer quelques références au catalogue apparaît nécessaire et peut contribuer au bien-être au travail. "C'est une manière de considérer ses employés", résume Jean-Charles Dodeman. Attention toutefois aux déconvenues ; certains produits s'apparentant plutôt à de réels gadgets. "Le tapis de souris avec mousse destiné à soulager le trouble du canal carpien démontre un intérêt limité avec une souris laser. Idem pour le coussin lombaire dès lors que le bureau est adapté à la morphologie de son utilisateur", prévient Jean-Charles Dodeman. Inclure les services de santé dans le processus d'achat de ces équipements est un moyen de mieux appréhender les risques TMS et les réponses adéquates. Les écouteurs anti-bruit peuvent par exemple améliorer le confort sonore des salariés qui évoluent dans un open space ou dans un call-center. "Les écouteurs Tilde de la marque Orosound réduisent le bruit d'environ 30 décibels", précise Soizick Berthelot. Acquérir des souris et des claviers "silencieux" peut également participer à diminuer les nuisances dans les espaces partagés. Sorti en juillet 2019, le MK470 Slim Combo de Logitech avance une réduction de 90% du bruit par rapport à un clavier traditionnel. L'ensemble est disponible au prix de 49,99 euros. En d'autres termes, il ne faut pas lésiner sur les investissements qui peuvent concourir à la réduction du stress et des maux en tout genre. D'autant plus que la qualité de vie au travail demeure un vrai axe de différenciation pour embaucher et garder les talents...

Témoignage - Fabienne Torrenti, directrice de l'environnement de travail de Carrefour

"Au siège social de Carrefour, les mètres carrés sont répartis d'après les usages"

Depuis 2017, Carrefour déploie son plan de mobilité d'entreprise pour mieux coller aux attentes internes. Au siège social de Massy (91), "nous avons proposé aux 4500 collaborateurs de nouvelles façons de travailler, en adéquation avec les prérogatives de leur métier", avertit Fabienne Torrenti, directrice de l'environnement de travail de Carrefour. Chaque équipe s'est vue attribuer un espace commun, partagé en différentes zones selon les besoins de l'activité, identifiables au moyen d'un chemin de moquette. "Dans l'espace co-working, les bureaux sont étroits, moins d'1m10, et pourvus d'une branche et d'un écran pour y pluger à tout moment un PC. L'espace collaboratif arbore une décoration plus dynamique participant à l'intelligence collective. Les salariés peuvent s'y installer en position debout, écrire depuis des parois vitrées... Dans la zone statique, des chaises ergonomiques ont été installées pour veiller au confort des plus sédentaires, l'acoustique a été soignée pour limiter les nuisances sonores et favoriser la concentration", détaille Fabienne Torrenti. L'aménagement a été conçu de concert avec les partenaires sociaux et une équipe projet, incluant un architecte d'intérieur, un statisticien et un space planer. Quant aux collaborateurs, ils ont été sondés au moyen d'une enquête. Ils ont aussi pu visiter des espaces témoins. Plus globalement, ils ont été guidés dans le changement. "Ils ont reçu une mini formation pour optimiser leur prise en main des sièges ergonomiques", renseigne Fabienne Torrenti. Adaptées aux usages, ces zones sont vouées à évoluer avec le temps. "À chaque réaménagement, nous nous efforcerons de réutiliser un maximum du mobilier acquis". En parallèle, le groupe a étoffé son catalogue d'accessoires de bureau et a installé une cabine de télémédecine pour améliorer l'accès aux soins médicaux. "200 rendez- vous ont déjà lieu en l'espace de trois mois. Sans ce service, 70% des consultations ne se seraient pas concrétisées". Carrefour aimerait aller plus loin, en imaginant des services partagés avec les entreprises massicoises. Et vise à s'inscrire dans la démarche Certivéa pour améliorer le cadre de vie au travail et valoriser ses pratiques RSE.


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Tendance - Dorothée Lenté Cottin, cofondatrice de la boutique Lapadd

"Le ballon ergonomique peut être une solution pour diminuer les maux de dos"

Quel est l'accessoire de bureau du moment ?

Après un engouement à l'origine grand public, le ballon ergonomique s'invite progressivement dans les entreprises, y compris dans les administrations. Ce n'est plus rare d'en voir dispersées quelques pièces à la cafétéria, dans les salles de pause, dans les espaces de co-meeting ou directement au sein des bureaux. Ce ballon-siège se voit plébiscité avec la progression des assisses dynamiques, considérées comme étant plus adaptées à la physionomie individuelle, et la prise de conscience des entreprises plus soucieuses de préserver la qualité de vie au travail de leurs collaborateurs. Loin d'être un gadget, cet accessoire "santé" plaît aussi pour son côté déco, arborant des tissus confortables au toucher et des motifs variés, ludique et tendance. Comptez aux environs de 100 euros pièce pour un modèle ergonomique design.

Dans quelle mesure le ballon-siège est-il profitable ?

Le ballon ergonomique est considéré comme le siège idéal pour le dos car il oblige son utilisateur à s'asseoir en position droite; à condition que le diamètre du modèle soit adapté à la taille du collaborateur, à sa posture assise et à la hauteur disponible sous son bureau. L'assise étant mobile, elle contribue à renforcer la musculature, un peu à la manière d'un coussin de posture gonflable. Le ballon au travail peut être utilisé tout au long de la journée par un collaborateur qui souffre d'un mal de dos. Le mieux est de demander un avis préalable auprès de la médecine du travail. Un mode d'emploi peut être fourni pour les novices afin de leur proposer quelques exercices, à la frontière entre le yoga et le pilate, à réaliser ponctuellement, entre deux séances de travail par exemple.

 
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