« Le responsable de l'environnement de travail est au carrefour de toutes les mutations de l'entreprise »
Les directeurs des services généraux ou directeurs ou responsables de l'environnement de travail (DRET) comme l'Arseg propose de les rebaptiser, remplit une rôle-clé dans l'entreprise. La parole à Patrick Hett, fondateur de Kimoce, sur les nouveaux enjeux et missions de cette fonction.
Je m'abonneSi la légitimité économique, sociale et écologique du DRSG (directeur et responsable des services généraux) n’est plus à démontrer, sa nouvelle dénomination de directeur ou responsable de l’environnement de travail, proposée par l’Arseg (association des directeurs et responsables de services généraux), reflète les nouvelles missions qu’il doit relever pour rendre l’entreprise – privée ou publique – toujours plus performante, agile et durable.
Si la rationalisation des coûts demeure sa première préoccupation, le DRET occupe un rôle central dans l’optimisation de l’environnement de travail et du bien-être des collaborateurs, imaginés et mis en œuvre selon de nouvelles organisations, méthodes, réglementations voire aspirations, totalement indissociables de la performance. Communicant, polyvalent et gestionnaire, la profession de DRET se révèle être au carrefour de toutes les mutations économiques, sociales et environnementales de l’entreprise, privée ou publique.
Période d’incertitude économique oblige, le DRET occupe une fonction stratégique dans la planification et l’optimisation d’un nouvel environnement physique de l’entreprise, de ses locaux à ses équipements en passant par ses services. Au-delà de la recherche seule des gisements d’économies des coûts de fonctionnement, le DRET apporte une dimension économique à l’environnement de travail, en recherchant le meilleur rapport qualité/prix selon le juste besoin, tout en prenant en compte le rythme d’évolution de l’entreprise et des modes de travail.
En France, un salarié occupe 50 % de son temps un poste de travail, dont le coût moyen s’élève à plus 17 000 euros par an, en particulier liés aux mètres carrés occupés (loyers, taxes,maintenance). Repenser le poste de travail s’avère aujourd’hui une priorité pour le DRET, d’une gestion efficiente du parc immobilier au contrôle de la productivité des fournisseurs maintenance en passant au suivi des contrats, budgets, achats, en vue d’assurer un pilotage “sans faille” au service de la performance et de l’agilité de l’entreprise.
Par son rôle dans l’aménagement des espaces, des équipements et de services, le DRET se révèle également en première ligne pour assurer la qualité de l’environnement de travail, selon les réglementations (handicap, risques psychosociaux), les aspirations des collaborateurs de générations différentes et l’efficacité opérationnelle de l’entreprise. En France, le mal-être des salariés, risques psychosociaux et stress confondus, représente 3 % du PIB (absentéisme, consultations, soins…) ; l’amélioration de la qualité et de l’environnement de travail devient une priorité en termes d’actions et de conditions matérielles. Le DRET doit imaginer, concevoir voire anticiper un nouvel environnement de travail, conforme aux modes de travail (développement du télétravail, mobilité accrue, travail collaboratif) et aux aspirations différentes de trois générations de collaborateurs (boomers, génération X et génération Y).
À cela s’ajoute la nécessité de l’envisager comme un lieu, voire des lieux de vie hors les murs de l’entreprise où les services aux collaborateurs (conciergerie, guichet unique de services) et la sécurité des biens et des personnes priment, et cela toujours au service de la performance économique. Selon une étude Sofres, 95 % des salariés interrogés confirment que le cadre de travail s’avère un facteur déterminant dans leur efficacité et productivité, tout en étant un élément-clé de leur engagement et motivation.
Aux impératifs économiques et revendications de qualité de vie s’ajoutent désormais des exigences de réduction de l’impact environnemental de l’entreprise. Une nouvelle fois, le DRET joue naturellement un rôle essentiel dans la gestion optimale de la taxation “énergie et carbone”, de l’efficacité énergétique des équipements et locaux, la rénovation “green” du bâti voire dans l’appréhension des mécanismes de subvention des énergies renouvelables. Cette tendance d’éco-responsabilité devrait s’accentuer et amener le DRET à gérer prochainement de nouveaux chantiers comme la fiscalité verte, la politique immobilière et énergétique respectueuse de l’environnement, la dématérialisation des documents, des flux…
En conclusion, le DRET occupe une place centrale dans la réinternalisation des activités de services. Phénomène encore marginal au regard de l’engouement que suscite encore l’externalisation, synonyme de réduction des coûts et de simplification, la réinternalisation des services offre l’opportunité au DRET de recomposer la chaîne de valeur de son entreprise, tout y gagnant en termes de coûts et de flexibilité dans un environnement fortement concurrentiel.
Au cœur de ces nouveaux enjeux, l’éditeur intégrateur Kimoce propose une gamme logicielle de gestion se déclinant en applications “métiers” modulaires, qui couvrent trois grands domaines : environnement de travail et services aux collaborateurs, SAV et service client, patrimoine, infrastructure et services publics.