Achat de logiciel, quelle politique de licensing en mode SaaS?
Le mode Saas véritable intérêt économique ou miroir aux alouettes?
Avec le mode Saas c'est la fin des licences "one shot". La plupart des éditeurs développent désormais une logique de récurrence des revenus autrement dit d'abonnement ou licensing. Le licensing à l'usage est également une tendance qui émerge. "Il peut être intéressant seulement s'il s'agit de vrai licensing à l'usage c'est-à-dire si la solution est installée chez vous mais n'engage une redevance qu'en cas de consultation. Et si, bien sûr, les consultations peuvent se limiter à deux ou trois dans l'année pour du suivi," souligne Franklin Brousse.
Autre point de vigilance : le mode SaaS a bouleversé le business modèle des éditeurs qui avec une récurrence des revenus bénéficient d'un avantage économique en termes d'investissements et de cotations boursières. Tous les acteurs cherchent donc à faire basculer leur clients en mode licensing et là gare à la facturation des usages indirects! "Les usages indirects qui n'étaient pas facturés hier, le seront demain. Certains éditeurs multiplient audits et régulations. SAP ce n'est pas un secret en est l'exemple flagrant et si vous êtes client de longue date avec un ancien produit il y aura des points de frictions avec les achats", prévient Franklin Brousse qui préconise pour le moment d'adopter le status quo et de résister en attendant d'avoir des "armes" jurisprudentielles pour négocier.
Le mode SaaS présente donc un intérêt pour les projets court terme et principalement si vous souhaitez automatiser et externaliser des fonctions ou services qui ne présentent pas d'enjeux pour l'entreprise. "Nous utilisons le SaaS pour les projets de commodité. Sur les projets à enjeux liés à notre coeur métier nous privilégions le Premise", indique une responsable achats logiciel du secteur aéronautique.
Focus : mode SaaS et RGPD, prenez les devants!
Le mode SaaS implique l'hébergement de vos données. S'il s'agit de données personnelles (c'est-à-dire toute donnée permettant de remonter à l'identification d'une personne de façon directe ou indirecte) le nouveau Règlement européen de protection des données personnelles (RGPD) intègre désormais la notion de co-responsabilité entre client et sous-traitant en matière de traitement et de gestion des données. Pour maître Brousse il est important que tous les contrats concernés intègrent désormais 2 annexes : une annexe Data Processing Agreement (DPA) et une annexe Politique de protection des données personnelles (PDP). "Il n'est pas nécessaire de rédiger une clause de 10 pages pour chaque contrat. Intégrer ces deux annexes qui décriront vos pré-requis techniques en matière de sécurité sera plus agile. En revanche il est fortement conseillé de prendre les devants avec vos fournisseurs qui seront sans doute dépassé par la situation au premier semestre 2018. Il est important de créer votre propre DPA et votre politique de protection des données. Il vous suffira ensuite de faire un avenant à tous vos contrats existants pour lesquels des données personnelles sont en jeu."
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