Le coût des défaillances est plus élevé en Allemagne qu'en France
La tendance inquiétante observée à l'automne 2012 sur le front des défaillances d'entreprises en France a incité les économistes de Coface à se pencher sur le coût des défaillances outre-Rhin.
Je m'abonneLe panorama dressé par la Coface à l'automne 2012 et intitulé “France-Allemagne: analyse comparée des défaillances d’entreprises” fait apparaître que les défaillances d’entreprises sont plus coûteuses outre-Rhin. En 2011, leur coût total a en effet atteint 20 milliards d’euros contre 14,3 milliards en France. En outre, le coût moyen d’une défaillance a été depuis 2006 trois fois plus élevé en Allemagne, à 700 000 euros constants, contre 200 000 en France.
Ce constat demeure toutefois à relativiser. En termes relatifs, le différentiel entre les deux pays est sensiblement moins marqué: le coût des défaillances représente en effet 0,8% du PIB en France contre 1,1% en Allemagne (voir graphique 2 ci-dessous). Par ailleurs, si le coût moyen d’une défaillance est moindre en France, c’est aussi parce que les entreprises françaises sont en moyenne de plus petite taille que leurs homologues d’outre-Rhin: en 2007, les sociétés de 10 à 249 salariés représentaient en effet 17,8% du total des entreprises en Allemagne, contre seulement 6% en France.
L’analyse économétrique de Coface révèle que l’évolution des défaillances en Allemagne est très corrélée à celle des exportations et de l’investissement. Alors que les exportations ont montré certains signes de faiblesse cet été et que l’investissement s’est contracté au T2, une reprise à la hausse des défaillances est à surveiller.
Si l’Allemagne demeure l’une des meilleures élèves en Europe, avec une croissance de 0,9% du PIB attendue en 2012, son économie souffre de la crise. La croissance a ralenti au deuxième trimestre (+0,3% en T/T, contre +0,5% au premier). Et les anticipations de production se sont dégradées cet été. En septembre, l’indice de confiance des entreprises de l’institut de conjoncture allemand IFO a reculé pour le cinquième mois consécutif.
Un ralentissement marqué du commerce mondial et notamment des pays émergents serait le principal risque pour les entreprises allemandes, très dépendantes de la demande externe. En effet, les exportations représentent aujourd’hui plus de 50% du PIB allemand et, historiquement, les défaillances apparaissent très sensibles à leurs variations.