Prendre en compte le bien-être des voyageurs est (pourtant) essentiel
Les déplacements professionnels et les conditions dans lesquelles ils se réalisent sont souvent une clé d'attractivité pour les jeunes profils. Pour autant, certaines précautions essentielles visant à favoriser le bien-être en voyage restent peu appliquées.
Je m'abonneLe bien-être et la satisfaction des voyageurs constituent la troisième priorité des travel managers, après le contrôle des coûts et le duty of care. C'est du moins ce que révélait une enquête publiée en mars 2019 par le spécialiste du voyage d'affaires BCD Travel. 72 % des personnes interrogées citaient l'attraction et la rétention des talents comme étant la première raison de l'importance du bien-être des voyageurs. Pourtant, ce critère s'avère largement négligé, si l'on en croit les politiques voyage mises en place. Si 55 % des voyageurs d'affaires pensent que leur entreprise dispose d'un programme de bien-être pour l'ensemble de leurs collaborateurs, ce dernier n'est une réalité que dans 11 % des cas. Le manque de prise en compte de cette notion peut être préjudiciable à plusieurs titres. "En particulier dans un contexte de développement du bleisure, les comportements à risques tendent à se multiplier. La pratique sur le lieu de destination de sport, les découvertes culturelles, les sorties en tout genre doivent impérativement être encadrées de façon stricte par l'entreprise. Les relâchements de vigilance, le soir où lors d'activités particulières, sont souvent la cause première d'accidents ou de problèmes", mentionne Philippe Biberson, directeur médical des services médicaux au sein du spécialiste des solutions de prévention médicale et de sécurité International SOS. Il note par ailleurs qu'au-delà de l'exposition à des risques particuliers, "le simple fait de voyager doit être pris en compte car se déplacer fréquemment, seul, a inévitablement un impact à long terme sur l'état général, le stress." L'importance du recueil de donnéesDans une étude sur les effets comportementaux et psychologiques des déplacements professionnels, La Fondation International SOS, la Kingston Business School et Affinity Health at Work révèlent que 67 % des voyageurs indiquent être plus impliqués dans leur travail du fait des déplacements internationaux. Mais 34 % des voyageurs d'affaires internationaux sont davantage susceptibles d'avoir un comportement à risque à l'étranger, et 31 % ressentent un épuisement émotionnel, l'une des principales caractéristiques du surmenage, de façon hebdomadaire. Plusieurs conclusions de l'enquête de BCD Travel donnent des renseignements sur des points d'amélioration souhaitables : 83 % des répondants jugent les surclassements en avion importants. Un constat sensiblement identique pour les surclassements dans l'hôtellerie (82 %). 76 % estiment par ailleurs qu'il est essentiel d'éviter de voyager le week-end. Philippe Biberson insiste sur l'importance du recueil de données en la matière : "Les entreprises doivent pouvoir disposer d'éléments chiffrés. À partir de constats, on sait mieux quelles actions doivent être privilégiées. La mise en place de debriefing au retour des déplacements est toujours négligée alors qu'elle doit davantage être formalisée." |